La saison de la renaissance pour Eric Gordon

La carrière d’Eric Gordon n’a pas été un long fleuve tranquille. Lui qui rêvait de devenir professionnel depuis l’âge de 10 ans et qui s’est présenté à la Draft à 19 ans avait pourtant connu un bon départ avec trois premières saisons très prometteuses aux Clippers où il tournait à 18.1 points par match.

Malheureusement pour lui, tout a basculé en 2011-12 la saison du lockout. Transféré en décembre, il est envoyé à la Nouvelle Orléans en échange de Chris Paul et il le vit très mal.

« Mon rôle devenait de plus en plus important à Los Angeles. J’avais connu une période de reconstruction là-bas. Alors, arriver ici, à New Orleans, pour commencer une nouvelle reconstruction, c’était très dur, » avoue-t-il à SB Nation.

Pire, après seulement 9 matches, Eric Gordon est contraint de déclarer forfait à cause d’une blessure au genou contractée dès le premier match sur un contact anodin avec Grant Hill. Alors qu’il avait très bien commencé la saison (20.6 pts de moyenne), Gordon se retrouve forfait pour la saison et un statut de free agent protégé à venir.

Gordon s’engage avec les Suns mais New Orleans s’aligne

Malgré sa blessure, les Hornets (désormais Pelicans) pensent avoir tiré le bon numéro et proposent à Gordon une prolongation de 50 millions sur 4 ans dès le mois de janvier 2012. Ce que le joueur refuse.

Quelques mois plus tard, il accepte une offre de 58 millions sur 4 ans de la part des Suns. Les Hornets s’alignent pour le conserver, mais aux yeux des fans, c’est le signe que Gordon n’est pas attaché à la franchise.

« Phoenix m’a proposé un meilleur contrat et je l’ai pris, » résume-t-il simplement. « En termes de relations, c’est ce qui a tout ruiné. C’était vraiment bizarre. Les fans pensaient que je n’en avais rien à faire alors que ce n’était clairement pas le cas. »

Pour ne rien arranger, Gordon manque 40 matches la saison suivante, en 2012-13, puis 20 de plus en 2013-14, toujours à cause de ce maudit genou.

2014-15, Gordon recommence à y croire, les Pelicans aussi

Affecté moralement mais toujours incroyablement motivé, Gordon passe l’été 2014 à s’entraîner et à renforcer son genou et ça marche : il ne souffre plus.

Une libération pour le joueur qui attaque la saison 2014-15 le moral gonflé à bloc. Malheureusement, comme si le sort s’acharnait, il se blesse gravement à l’épaule après seulement 12 matches. L’opération est envisagée et on se dit alors que l’arrière va vivre une nouvelle fin de saison prématurée.

Mais surprise, le joueur refuse de passer sur le billard et revient sur le terrain un peu plus d’un mois plus tard. Il finira même la saison sur une très bonne note avec 14.2pts de moyenne avec 43.6% de réussite à 3-pts sur les 25 derniers matches et même 18.5 points de moyenne en playoffs !

« Le retour de blessure d’Eric a été essentiel dans notre course aux playoffs, » concède Anthony Davis. « Beaucoup de gens pensaient qu’il serait forfait pour la saison. C’est tout à son honneur d’avoir refusé l’opération et d’avoir travaillé aussi dur pour revenir sur le terrain. »

Les Pelicans iront en playoffs et même s’ils s’y feront balayé au premier tour, c’est une petite victoire pour Eric Gordon qui, quelques semaines plus tard, active sa ‘player option’ qui lui garantit un salaire de 15.5 millions pour la saison 2015-16

Le retour du vrai Eric Gordon ?

Evidemment, soyons honnêtes, la principale raison est évidemment financière car Gordon n’aurait jamais récupéré un tel salaire ailleurs. Néanmoins, ce n’est pas la seule raison.

« J’étais si heureux quand j’ai entendu que [Alvin] Gentry faisait partie des candidats au poste de coach. J’étais vraiment heureux. »

En effet, au-delà des blessures, Gordon ne s’est jamais senti à l’aise dans les systèmes de Monty Williams et ce changement de coach et peut-être le dernier élément qui lui manquait pour se relancer car l’arrière est tout simplement en pleine forme physiquement à l’heure actuelle et comme il le dit lui-même :

« Si je suis en bonne santé, je peux encore redevenir le joueur que j’étais. »

Une bonne santé, une équipe jeune et talentueuse, un coach qui lui plait, ne cherchez plus, Gordon est heureux comme il ne l’avait plus été depuis longtemps. A tel point que le futur free agent non protégé envisage aujourd’hui de prolonger son bail en Louisiane.

« J’aime les gars qui sont dans cette équipe et je pense que nous pouvons faire de bonnes choses à l’avenir. Alors je me dis pourquoi pas ? »

Si déjà il pouvait connaitre une saison à plus de 70 matches, ce qui ne lui est plus arrivé depuis sa saison rookie, ce serait une belle récompense et de bon augure pour la suite puisqu’il fêtera seulement ses 27 ans en décembre prochain.