Signé pour 5,8 millions de dollars sur deux saisons par les Suns, Sonny Weems revient enfin au pays. Parti pour le Vieux Continent au moment du lockout, l’ancien des Raptors a d’abord fait escale en Lituanie, à Kaunas, avant de rallier la capitale russe et le CSKA pour trois ans.
« Je ne savais rien du tout avant l’Europe »
Auteur de 13 points de moyenne en Euroligue sur ses quatre campagnes européennes, Weems n’est plus le joueur unidimensionnel qu’il était en quittant la Grande Ligue. Le joueur de 29 ans le reconnaît aisément : son expérience dans le style de jeu européen l’a métamorphosé.
« Je me suis rapidement rendu compte que je ne savais rien du tout quand je suis arrivé ici, surtout pour le jeu sur demi-terrain. En NBA, tout est basé sur les qualités athlétiques. En Europe, tu as trois gars de 2m10 qui campent dans la raquette. Ça te fait réfléchir à deux fois. »
Arrivé au Zalgiris, Weems a ainsi été beaucoup aidé par DeJuan Collins, un vétéran de 35 ans passé par une fac américaine de Division II (Tuskegee Institute). Développant son shoot extérieur ainsi que son dribble et sa lecture de jeu, Sonny Weems a énormément appris des rigueurs du basket à l’européenne.
« La plupart des joueurs qui arrivent en NBA sont bruts de décoffrage. Soit ils peuvent sauter mais il ne savent pas tirer ou ils peuvent tirer mais ils ne savent pas dribbler. En Europe, on t’apprend à être bon sur le jeu demi-terrain et à bien jouer au basket. »
Ettore Messina lui a fait passer un cap
Sous la férule d’Ettore Messina pendant ces deux premières saisons au CSKA, Weems a effectivement pu réviser ses fondamentaux.
« Messina l’a beaucoup aidé pour arriver au niveau où il en est maintenant » ajoute l’agent de Sonny, Roger Montgomery, pour l’Arizona Central. « Messina est une des raisons pour lesquelles le jeu de Sonny est passé d’un 5 à un 8. Il l’a beaucoup aidé dans l’approche mentale, dans la prise de décisions sur le terrain et pour son tir extérieur. »
Appelé à remplacer Gerald Green qui est parti vendre son jump à South Beach, Sonny Weems semble un investissement malin de la part des Suns. A l’abri des regards à l’autre bout du globe, Weems est néanmoins un joueur complet, qui peut monter la gonfle, prendre les shoots en fin de possession et distribuer le cuir à ses coéquipiers. Et puis, il dispose toujours du jump qui lui avait permis de rentrer en NBA à sa draft en 2008.
« Phoenix est le système parfait pour moi avec des gars qui peuvent pénétrer et trouver le tir ouvert. » ajoute Sonny.
Avec le recrutement de Mirza Teletovic plus celui de Weems, et l’éclosion attendue d’Alex Len auprès de son nouveau tuteur, Tyson Chandler, les Suns semblent bel et bien se tourner vers les recettes européennes qui marchent en NBA. A la manière des Spurs et des Warriors, la franchise de l’Arizona investit dans des joueurs complets et polyvalents… Après deux saisons à rater les playoffs de peu, c’est peut-être l’année de la réussite pour les Suns.