Jamais les enjeux économiques autour de la NBA n’ont semblé aussi importants : un nouveau contrat télévisé rentrera en vigueur à partir de 2016 et le salary-cap explosera, passant de 70 millions de dollars pour la saison à venir à plus de 100 millions de dollars dans deux ans. Entre autres conséquences : l’inflation des salaires des joueurs, avec nombre de contrats lucratifs accordés à des joueurs de complément. Du point de vue de l’opinion publique, c’est forcément le signe d’une ligue riche et saine, ce que n’a pas manqué de réfuter Adam Silver il y a peu.
Adam Silver : « Les dépenses des équipes dépassent leurs revenus »
« Les équipes continuent de perdre de l’argent car leurs dépenses dépassent leurs revenus, même avec le partage de revenus solide et équitable lorsque certaines équipes reçoivent des compensations de 20 millions de dollars de la part de leurs partenaires. « analyse le patron de la NBA auprès de USA Today. « Dans l’optique d’être compétitif dans cette ligue à la taxation sévère, les équipes dépensent des montants énormes en salaire. Certains contrats offerts aux joueurs en sont la cause. Les équipes ont toujours des dépenses énormes à cause du coût des salles. Elles construisent de nouveaux centres d’entraînement. Le coût de leurs infrastructures, en termes d’effectif marketing ou de vente, explose et parfois, leur marché TV local est bien moins important que d’autres. »
Forcément, du côté du syndicat des joueurs, de tels propos exaspèrent. La patronne de l’union a ainsi argumenté dans le sens inverse, toujours dans l’optique de faire pression en amont d’une probable renégociation de la convention collective en 2017.
« Sous l’actuelle convention collective, nous n’avons pas le chiffre d’affaires brut » répond Michele Roberts via RealGM. « Les 50% de revenus octroyés aux joueurs sont calculés net, sur un montant largement réduit par les dépenses et diverses déductions. Les nouvelles salles ont prouvé qu’elles généraient des profits et augmentaient la valorisation des équipes. Cela a été le cas ces dernières années à Orlando, Brooklyn ou New York, pour n’en citer que quelques-unes. Dans certains cas, les propriétaires reçoivent des revenus des salles qui ne sont pas inclus dans le chiffre d’affaires global. Beaucoup d’équipes reçoivent aussi des subventions généreuses pour les salles, des prêts ou d’autres primes des états ou des collectivités locales dans le cadre des constructions de stades. »
Michele Roberts : « Le business se porte très bien… »
Pour Michele Roberts, c’est la preuve que les propriétaires bénéficient de ressources dont ne profitent pas les joueurs, un argument déjà évoqué il y a peu par Deadspin mais rapidement démonté par la ligue.
« Virtuellement, chaque indicateur démontre que notre business se porte très bien. Les recettes de salles, les ventes de produits dérivés et les audiences télé sont à des niveaux records. La valeur des franchises a augmenté de manière exponentielle ces dernières années et la NBA peut profiter d’une hausse de revenu record depuis 2010-11. »
C’est d’ailleurs pour cela que le syndicat des joueurs a récemment annoncé vouloir auditer les comptes de plusieurs franchises dès cette saison. Les athlètes auront la possibilité de casser la convention collective dès 2017 afin de négocier des revenus plus conséquents. Si la part pourrait rester la même (entre 49 et 51% des revenus annuels), elle pourrait justement inclure ses recettes déguisées dénoncées par le syndicat.