La sélection réduite à 16 joueurs pour la préparation de l’Eurobasket a été annoncée cette après-midi dans les locaux de Canal Plus, et s’il a reconnu qu’il était « cuit » et dans un état « lamentable » après ces finales perdues contre Limoges, Vincent Collet s’est réjoui de la perspective de cette compétition à la maison… mais sous pression ! Le technicien normand prévient déjà…
« Il faudra être meilleur qu’en 2013 ! On sait que les Euros qui précèdent les JO sont toujours plus difficiles à gérer que ceux qui leur succèdent. Il faudra être prêt. »
Un huitième de finale qui sera déjà une finale !
A Montpellier, les Bleus seront favoris de leur groupe A, avec la Russie comme seul véritable concurrent. Bosnie-Herzégovine, Finlande, Pologne et Israël sont de bons challengers mais pas plus… C’est la suite qui sera coton, et fondamentale sera la confrontation au sommet en huitièmes de finale ! Une finale en soi !
« Ce n’est pas un groupe très difficile, pour être complètement honnête. Mais, par contre, le croisement sera terrible. J’aimerais jouer l’Islande mais bon… On jouera forcément une grosse équipe, et c’est la nouveauté de cet Euro : si on perd ce huitième de finale, c’est le clap de fin. L’objectif numéro 1 de l’Equipe de France cette année, c’est de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio. Et pour y parvenir, il faut au moins aller en quart de finale. La finale, c’est qualification directe. Pour atteindre le tournoi pré-olympique, il faut soit aller en demi-finale, soit gagner le match en cas d’élimination après les quarts. La pression en huitièmes sera terrible. C’est un match qu’il faudra gagner impérativement. »
Si de déception, Edwin Jackson a déclaré qu’il prenait sa retraite internationale, on notera les absences des NBAers Kevin Séraphin et Ian Mahinmi à l’intérieur. A leur place, le staff de l’EdF a souhaité donner sa chance au jeune (et prochain drafté ?), Mam Jaiteh.
« Comme on l’a fait ces dernières années, on essaye d’injecter du sang neuf dans ce groupe, sachant qu’il faut en plus de l’obtention de résultats immédiats, prévoir l’avenir, il me semble que Mam Jaiteh a fait une saison très prometteuse. Il a beaucoup progressé avec Nanterre. On a pensé que c’était le moment de l’intégrer dans le groupe. »
La complémentarité avant tout
Avec Fabien Causeur, Mam Jaiteh et Kim Tillie qui sont assez nettement les outsiders, le groupe tricolore ressemble grosso modo à un mélange de celui du dernier Euro et du dernier Mondial. En tout état de cause, cette bleusaille devra rapidement trouver son ordre de bataille. La prépa sera plus courte que ces dernières années, plus difficile aussi (avec plus de matchs à l’extérieur sur la demande du coach) avec des déplacements en Serbie et en Allemagne.
« Au niveau des pivots, le souhait qu’on avait est d’installer Alexis Ajinça et Rudy Gobert de façon à ce qu’un excès de concurrence ne nuise pas à la cohésion de l’équipe. On n’a pas beaucoup de temps cette année, moins que d’habitude, et donc il nous semblait important que ces joueurs-là, qui sont encore jeunes, bénéficient d’un certain crédit. On pouvait faire le choix de la bataille rangée pendant 30 jours qui peuvent parfois laisser des traces. On a voulu favoriser la complémentarité avant tout, pour gagner du temps. Quand on met les joueurs en concurrence, ça n’aide pas le collectif. Comme on aura en plus la pression de jouer à domicile, on a voulu privilégier ce choix. »
Débutée dès le lendemain de la défaite contre l’Espagne en quarts de finale des Jeux Olympiques de Londres, cette « opération revanche » de l’Equipe de France va toucher à son but. A la maison, avec une cellule de la Fédération qui a débloqué 17 millions d’euros, les Bleus s’avancent vers un moment clé de leur histoire.
Propos recueillis à Boulogne-Billancourt