C’est la grosse surprise de ces demi-finales de conférence : les Warriors sont menés 2-1 par les Grizzlies, et ils n’ont plus l’avantage du terrain. Invaincus après cinq rencontres, les hommes de Steve Kerr viennent de subir deux revers de suite, et ils ne semblent pas avoir les armes pour contrer des Grizzlies devenus maîtres de la série en étouffant les Splash Brothers et en pilonnant sous les panneaux.
Voici les cinq clés de cette domination.
1- La maîtrise du rythme
Avec Mike Conley de retour aux manettes, les Grizzlies ont retrouvé leur chef d’orchestre au sens premier du terme. Conley est un modèle du genre pour contrôler l’attaque de Memphis avec des systèmes qui vont souvent à la limite des 24 secondes. Les Grizzlies ne jouent pas à fond les contre-attaques, et préfèrent fatiguer les Warriors sur demi-terrain. Le rythme de la série convient à Memphis, et Golden State ne parvient pas à emballer la rencontre. Les Warriors veulent jouer vite, mais ça manque de régularité et surtout de précision. Il ne faut pas se méprendre : les Grizzlies n’ont pas essayé de s’adapter au jeu des Warriors, mais ils jouent leur basket, et c’est à Golden State de modifier ses plans.
2- La domination sous les panneaux
Les Grizzlies exploitent à fond la faille des Warriors : le manque de centimètres. Tour à tour dans le game 3, Marc Gasol, puis Zach Randolph ont fait mal à Draymond Green et Andrew Bogut. C’est basique et connu depuis des années, mais ça fonctionne toujours, et ce jeu près du cercle fait mal à une équipe de Golden State qui ne peut pas se permettre de prendre à deux Randolph ou Gasol. Pour le Game 4, on peut s’attendre à ce que les Warriors soient plus agressifs sur le duo Gasol-Randolph, mais aussi qu’ils les provoquent en attaque pour les fatiguer et récolter des fautes.
3- La défense de Tony Allen sur les « Splash Brothers »
« First Team All-Defense ». C’est ce que lance Tony Allen après chaque interception ou stop en défense. Le chien de garde des Grizzlies saute par-dessus sur les écrans, il coupe les lignes de passes, et impose une pression de dingue sur Stephen Curry et Klay Thompson. Une énergie qui déteint sur l’ensemble du groupe. Les Warriors restent sur deux matches à 90 et 89 points. Terrible pour la meilleure attaque du pays. Autre stat qui fait mal : les 37 balles perdues en deux matches, pour 8 interceptions signées Tony Allen !
4- La force mentale
On l’oublie mais Memphis a longtemps été dans la roue de Golden State cette saison, et sur l’ensemble de la saison, les coéquipiers de Marc Gasol méritaient de terminer 2èmes, et de posséder l’avantage du terrain. Enfin au complet, les Grizzlies ont retrouvé leur basket du début de saison, et leur mental n’a jamais été aussi élevé. Conley est de retour, et sa présence, même blessé, décuple la force de ses coéquipiers. Le style « Grit and Grind » qui habite l’équipe depuis plusieurs saisons n’est jamais aussi présent qu’en playoffs, et les derniers arrivés, comme Vince Carter ou Jeff Green, en sont déjà imprégnés.
5- La maladresse à 3-points de Stephen Curry
On cible Curry, mais ce sont les Warriors qui sont maladroits derrière l’arc avec un 6/26 à 3-points dans les Game 2 et 3. Mais le plus maladroit des Warriors n’est autre que Curry, incapable de trouver la mire depuis qu’il a reçu son trophée de MVP. Est-ce que cela l’a déstabilisé ? Une chose est sûre, son 4 sur 21 à 3-points lors des deux défaites fait tâche. Bien sûr, la défense de Conley et/ou Allen le gêne, mais on retiendra aussi qu’il manque des shoots inhabituels. On le sait, un shooteur marche à la confiance, et des contre-performances qui s’enchaînent peuvent peser sur le meilleur joueur de la saison. Sans ses 3-points, Golden State ne parvient pas à varier ses attaques, et tombe dans le piège de la défense des Grizzlies.