Blessé depuis le 25 janvier dernier, cela fait désormais deux mois que Brandon Jennings soigne son tendon d’Achille meurtri. Si ses Pistons ont carrément accusé le coup après sa blessure, il y a eu des périodes de regain récemment. De quoi ne pas perdre espoir en l’avenir !
Relativement discret pendant sa rééducation, le meneur des Pistons a accepté de répondre aux questions du Hang Time Podcast de NBA.com.
« J’aurais dû être deux ou trois fois All Star »
« Ma rééducation se passe très bien. Je suis trois semaines en avance sur le programme prévu parce que je n’ai pas pris un seul jour de congé depuis que je suis blessé. Mais il faut que je reste patient. Et pour moi, c’est le plus dur ! Normalement, je suis toujours à bloc, en cinquième vitesse. Maintenant, je dois apprendre à jouer en première, en deuxième, en troisième, etc. Mais je suis forcément très déçu car j’étais en train de jouer le meilleur basket de ma carrière. Tout allait bien pour nous avant que je me blesse… »
Avec 21 points et 7 passes sur le mois de janvier, le meneur était effectivement en passe de réaliser le meilleur mois de sa carrière (pour sa sixième saison). Le match avant de se blesser, face à Orlando, il avait récité sa plus belle partition avec 24 points, 21 passes et seulement 2 balles perdues !
Pour le jeune lycéen qui avait snobé les facs américaines pour faire ses débuts en Italie, à Rome, c’était enfin la consécration. L’aboutissement d’une progression de plusieurs années.
« Je suis bien plus mûr maintenant, ça c’est sûr ! Je suis devenu un vrai accroc au basket. J’ai appris tellement de choses [depuis le début de ma carrière]. J’aurais aimé en savoir ne serait-ce que la moitié de ce que je sais maintenant quand je suis arrivé dans la ligue. J’aurais fait beaucoup de choses différemment et je pense que j’aurais déjà été All Star. Deux ou trois fois. Mais je suis heureux de mon évolution. Je suis beaucoup plus détendu. Je me sens chanceux d’être en NBA. »
Plus posé que jamais, Brandon Jennings a bien changé depuis son arrivée dans la ligue en 2009. À l’époque, il avait affirmé qu’il méritait d’être drafté avant Ricky Rubio. Au final, Brandon Jennings finira en 10e choix quand l’Ibère sera le 5e choix…
« J’avais 18 ans quand j’ai dit ça, donc bon… En fait, si je pouvais revenir en arrière, je changerais probablement la manière dont je m’étais exprimé. Mais j’étais tout de même très confiant après avoir beaucoup travaillé pendant ma saison en Europe. Pendant les workouts NBA, je me sentais déjà prêt parce que j’avais déjà une saison professionnelle derrière moi. »
Kobe Bryant à son chevet, James Harden comme modèle
Passé par l’Italie lui aussi, mais quand il était gamin, Kobe Bryant s’est montré compatissant à l’égard du natif de Los Angeles, blessé comme lui l’a été au tendon d’Achille.
« J’ai confiance dans le fait que je vais revenir en pleine forme et encore plus fort physiquement. J’ai reçu beaucoup de soutien… et notamment de Kobe. Tout le monde sait que j’adore Kobe, et ça m’a forcément mis du baume au coeur. »
Repéré sur un vélo d’appartement aux côtés d’Andre Drummond récemment, Brandon Jennings continue de suivre son programme de rééducation à la lettre. Le meneur de 25 ans sait bien que c’est râpé pour cette saison… mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire !
Au contraire, il profite de son « temps libre » pour approfondir son apprentissage du jeu et affiner son éthique de vie hors des terrains. Son modèle du moment ? James Harden. Comme lui, un gaucher insaisissable.
« En ce moment, comme je ne peux pas encore reprendre les activités basket, je regarde beaucoup de matchs. Et j’étudie pas mal le jeu de James Harden ces temps-ci. J’aime beaucoup la manière dont il arrive à obtenir les coups de sifflet et provoquer la faute de son adversaire. Je profite également de ma convalescence pour apprendre à mieux m’alimenter, à mieux prendre soin de mon corps. Car le docteur m’a dit que mon tendon d’Achille était déjà très fatigué. La blessure allait arriver de toute façon. Mieux vaut maintenant que plus tard d’une certaine manière, » conclut un Jennings philosophe.