Portland – Houston : une fin de match surréaliste

Comme une toile de Magritte, un bon duel Blazers-Rockets appartient au surréalisme. Imaginez 17 pts consécutifs de Corey Brewer en 3 minutes et 38 secondes. Bizarre non ? Imaginez ensuite qu’Aaron Afflalo inscrive son seul panier primé et ses seuls lancers du matches pour sauver Rip City d’une amère défaite, étrange n’est-ce pas ? Habitué aux duels de légende entre les deux équipes, le Moda Center se souviendra de ce 11 mars 2015. Le Portland de Nicolas Batum (18 pts, 9 rbds, 6 pds) était encore devant de 11 pts à quatre minutes du baisser de rideau, avant le début du festival Brewer et une fin de match dantesque.

James Harden (18 pts à 7/19 et 6 passes) a laissé son ailier sur son nuage, sans prendre le moindre tir, événement « breaking news ». Il était donc écrit que l’ancien Wolve allait arracher la prolongation à 7 secondes du buzzer, mais le hasard avait choisi son camp. Rip City s’impose 105-100 avec 26 pts et 14 rbds de LaMarcus Aldridge, symbole d’une domination historique au rebond : 60 prises à 40 !

Corey Brewer on fire

Houston est habitué aux numéros de soliste dans les cinq dernières minutes. L’artiste en chef s’appelle habituellement James Harden. Mais comme quoi tout arrive, il arrive donc au « beard man » de s’effacer devant l’évidence. Celle de mercredi soir au Moda Center était grossière et inattendue : les Rockets allaient vivre ou mourir par les mains de Corey Brewer, l’homme qui avant son coup de chaud bluffant n’avait inscrit que 6 pts. Le spectacle a commencé à 4 minutes de l’épilogue. L’ailier filiforme avait remplacé Donetas Motiejunas – dont le 0/4 aux lancers a fait mal aux Texans – trente secondes plus tôt et déjà artillé sans succès à trois points. Cet échec sera le seul avant le shoot manqué qui privera Houston d’une prolongation miraculeuse. Lancers, trois points, lay-up, interception et dunk : Brewer aura tout fait !

Portland sur les talons des Grizzlies

Comme s’ils étaient devenus spectateurs du one-man show imprévisible, les Blazers se sont presque arrêtés de jouer. Et presque de mettre des paniers. Les deux seuls des quatre dernières minutes sont venus d’Aldridge d’abord et d’Aaron Afflalo (9 pts à 2/13 !) ensuite. Le successeur de Wes Matthews avait arrosé comme un tuyau automatique jusque-là. Pour répondre à Brewer, c’est lui qui est allé assurer la marque aux lancers, pour laisser Houston à une possession à chaque fois. Heureusement pour Rip City, passé près d’une désillusion comme une saison NBA en offre de temps en temps. Limité à deux passes depuis le début, Trevor Ariza ajoutera une touche surréaliste à cette fin de match incroyable : sur les trois paniers primés de Brewer et sur son jump shoot de début de série, c’est lui qui était à la passe.

Muet dans le quatrième quart temps James Harden pourra regretter le manque de réaction des Texans en début de quatrième quart sur le 8-0 des Blazers. Les trois fautes reçues par Aldridge en une minute en début de troisième quart temps étaient alors déjà aussi loin que l’avance de 7 pts construite par les Rockets dans la foulée. Avec 16 pts et 10 rbds Robin Lopez a fait le boulot sous les panneaux, pour compenser. Après la défaite face aux Wolves, Portland engrange sa 27e victoire à domicile de la saison. Aucune équipe n’a fait mieux à l’ouest, et les voilà qui se rapprochent un peu plus de la deuxième place de leur conférence.

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