Après trois saisons en tant que troisième meneur, Cory Joseph a profité de la forme fluctuante de Tony Parker et la blessure de Patty Mills pour s’imposer comme un solide membre de l’effectif des champions en titre. Près de 26 minutes par match, 14 titularisations, 10,3 points à 54,3% aux tirs, 3,3 rebonds et 3,1 passes : le meneur canadien réalise tout simplement la meilleure saison de sa carrière dans chaque catégorie statistique.
Malgré un titre de champion NBA dans son escarcelle, le joueur n’est pas dupe. Il n’est qu’un role player parmi tant d’autres dans cette ligue de stars.
« En commençant cette saison, j’avais le sentiment que j’avais quelque chose à prouver. J’ai toujours quelque chose à prouver. » assure t-il au San Antonio Express-News.
Gregg Popovich : « Il m’a toujours impressionné »
S’il n’est évidemment pas au niveau du meneur français, Cory Joseph a néanmoins rendu de précieux services aux Spurs cette saison. Septième de la conférence Ouest, l’équipe est en difficultés et que ce soit en sortie de banc ou dans le cinq de départ, elle a toujours pu compter sur son soldat : 18 pts à 9/11 face aux Rockets, 11 à 5/7 à Golden State, 10 à 4/5 contre les Cavs, 18 à 7/10 face aux Wolves, 20 à 8/9 contre les Pelicans, etc… Il n’a pas toujours offert la victoire aux siens mais au sein d’un effectif malmené par les blessures et les baisses de régimes, il incarne l’un des joueurs les plus stables et constants.
« Il m’a toujours impressionné par sa façon de jouer. » confie Gregg Popovich. « Il n’a pas la chance de posséder tous les talents du monde, mais je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un sur cette planète qui utilise mieux que lui ses possibilités. »
Cory Joseph : « Je n’ai même pas demandé de prolongation à mon agent »
Venant d’un coach qui s’est fait une spécialité de tirer le maximum de joueurs passés sous le radar des scouts, le compliment est de taille. Pourtant, l’avenir du natif de Toronto n’est pas assuré. Free-agent à la fin de la saison, il pourrait faire les frais des arbitrages de la direction texane. La priorité sera de re-signer Kawhi Leonard et bien entendu, s’ils le désirent, Tim Duncan, Manu Ginobili voire Danny Green.
« J’aurai toujours le sentiment que je mérite une place en NBA. Je fais le travail. Je jouerai toujours avec le maximum de mes capacités. Quoi qu’il arrive au final, je laisse ça à mon agent. » répond-il à ce sujet, alors que les Spurs ont refusé de le prolonger cet été. « Je savais que je n’avais pas beaucoup joué lors de mes premières saison. Je n’avais même pas interrogé mon agent à ce sujet. J’avais compris qu’ils ne voudraient pas. »
De ce qu’il a montré depuis le début de saison, Cory Joseph mérite cependant un minimum de considération. Ses coéquipiers le pensent, à l’instar de Tim Duncan (« Je suis fier de lui », a t-il déclaré). L’issue de cette campagne influera sans aucun doute sur sa situation contractuelle mais d’ici là, le Canadien jouera avec la même hargne. À San Antonio, c’est tout ce qu’on lui demande. Il n’aurait pu trouver meilleur domicile.