Dwyane Wade plus leader que jamais

Si les passages à une nouvelle année tiennent plus du symbole qu’autre chose, ils ne sont pas sans impact pour des sportifs qui voient le temps passer et, avec lui, leurs meilleures années s’éloigner. À 32 ans, Dwyane Wade a déjà tout connu avec beaucoup de hauts, trois titres, et des bas tels que cette saison 2008 conclue à 15 victoires, ses migraines et ses genoux défaillants ou encore l’échec lors des dernières finales. Avec toute cette expérience acquise, sa manière d’envisager la suite de sa carrière a évolué.

« 2014 était juste une année différente. Chaque fois que l’on rentre dans une nouvelle année, on prend ses bonnes résolutions, on s’assoit et on se dit que cette fois, ce sera la bonne. J’aime voir la manière dont je réponds aux moments difficiles. Je sais comment je réponds aux succès, mais comment est-ce que je réponds aux moments de vérité ? » explique t-il à Yahoo! Sports.

« J’ai pu penser que ma carrière se terminerait en lieutenant »

Aujourd’hui, son équipe joue difficilement la huitième place qualificative en playoffs avec un piteux bilan de 14 victoires pour 19 défaites. En amont de cette saison, l’arrière a subi plusieurs contrecoups à la défaite finale face aux Spurs : LeBron James est parti alors qu’il a renégocié un contrat à la baisse pour mieux le conserver. Dans l’histoire, il a perdu 10 millions de dollars et sa meilleure chance de conquérir le titre.

« Tout va bien se passer. Cela m’a beaucoup coûté mais ce n’est pas la faute de sa décision. C’était mon choix. J’ai joué ma clause de sortie pour le bien de l’équipe, pas pour qui que ce soit. Je l’ai fait pour son bien et cela m’a coûté de l’argent. Cela ne me préoccupe pas. En aucune façon, » assure l’arrière.

Depuis le début de cette nouvelle campagne, il joue bien. Certes, ses absences dues à ses genoux (8 matches manqués déjà) ont coûté quelques succès à son équipe mais lorsqu’il est sur le terrain, Dwyane Wade montre des fulgurances qu’on ne lui connaissait plus. Avec 23,2 points par match à 50,9%, il est le sixième meilleur scoreur de la la ligue avec le troisième meilleur pourcentage parmi ceux qui ont pris plus de 400 tirs. À titre indicatif, il a déjà marqué plus de la moitié de son total de points de l’an passé (580 contre 1 028). Il reconnaît que le départ de James l’a poussé à reprendre ses responsabilités.

« Dans ma vie professionnelle, je me suis trouvé à l’aise dans un rôle et j’ai pu penser que c’était peut-être de cette manière que se terminait ma carrière. Puis, cela a changé et je me prouve que je peux toujours faire les choses que je veux faire. »

Erik Spoelstra : « On ne lui a jamais autant demandé d’être le leader »

Pour Erik Spoelstra, qui l’entraîne depuis six ans, Dwyane Wade présente désormais la maturité d’un joueur prêt à faire face aux difficultés avec sérénité. Pendant ses douze ans de carrière avec Miami, le MVP de la finale 2006 a incarné l’âme de l’équipe. Malgré l’ombre parfois imposante de son ex-coéquipier, le Heat est son équipe et Dwyane Wade est plus que jamais prêt à l’assumer.

« Il a cette expérience, cet impact avec sa voix. Il embrasse ce rôle avec merveille. Depuis qu’il est ici, c’est la saison où on lui demande le plus d’être un leader, » confirme Spoelstra.

Et si les résultats collectifs sont bien mitigés, l’intéressé se dit prêt à se retrousser les manches. Le sourire et la confiance sont là. L’American Airlines Arena a peut-être perdu un quadruple MVP, mais elle a retrouvé son maître.