Il n’a que 31 ans et pourtant, à le regarder sur le parquet et dans le vestiaire des Warriors, Leandro Barbosa paraît en avoir dix de plus. Ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas en train d’écrire que le Brésilien fait plus vieux que son âge, mais simplement que oui, dans ce groupe de jeunots, le vétéran fait office de doyen du village. Signé en septembre dernier par Golden State, l’arrière-shooteur a connu deux années mouvementées depuis son départ de Toronto, en mars 2012. Blessé au genou gauche à Boston, l’ancienne gâchette du run and gun des Suns version D’Antoni veut laisser les pépins physiques derrière lui.
« Golden State est le club parfait pour moi. Ici, on joue le jeu que j’aime jouer, ça court beaucoup, c’est fluide. Cela me fait penser à ce que j’ai connu quand je suis arrivé aux Suns en 2003, ça me plaît », nous assure-t-il. « Y’a une vraie alchimie entre les joueurs, ils se connaissent tellement bien. Ce sera plus facile pour moi pour m’adapter », poursuit-il.
Brillant lors de la Coupe du monde l’été passé, le Paulista a convaincu Steve Kerr, ancien GM de Phoenix, de lui redonner une chance dans la ligue. Malgré ses 7,5 pts de moyenne la saison dernière, le pote de Boris Diaw avait terminé sa saison le 4 mars suite à une blessure à la main droite. Pas de quoi rassurer les autres franchises, vous avouerez. « Quand je suis arrivé à Phoenix, je me suis encore blessé quelques fois et j’ai raté beaucoup de matchs. Je suis donc très reconnaissant de pouvoir rejouer. Surtout ici, dans cette super équipe, très talentueuse », avoue le trentenaire, qui nous confirme que ses retours au Brésil, pour deux mois en 2013 et 2014, lui ont permis de se refaire la cerise.
« Retourner au Brésil m’a surtout permis de me remettre en confiance. J’ai dû subir une opération du genou et revenir à la maison m’a permis de tenir, de me reconstruire et de me concentrer sur mon retour en NBA. Phoenix m’a offert cette chance la saison passée et à part les blessures qui ont suivi, tout s’est bien passé. »
« Le club parfait pour moi »
« C’est plus facile de se remettre mentalement d’une blessure à mon âge. Cela fait 12 ans que je suis dans le basket, j’ai maintenant assez d’expérience grâce à toutes les rencontres que j’ai faites avec des joueurs dans la même situation. Du point de vue physique, revenir vite dépend de la façon dont tu prends soin de toi, de ton corps, si tu manges bien, si tu te reposes suffisamment… »
Une pré saison pour l’instant réussie avec le Warriors a déjà noyé l’amertume de la Coupe du monde. Leandro est encore déçu mais il a déjà digéré et relativise, avec sa coolitude éternelle.
« Parfois tu gagnes, parfois tu perds, c’est comme ça. Je croyais qu’on pouvait aller jusqu’en finale mais la Serbie a fait du bon boulot. Ils nous ont bien bloqués, on a rien pu faire offensivement. Ils nous ont mis 15 points après 2 fautes techniques, ça nous a fait très mal. »
La page est tournée, une autre s’ouvre.