Steve Ballmer met le feu aux Clippers

Après des semaines de bataille juridique, et un rachat de deux milliards de dollars, Steve Ballmer a destitué Donald Sterling, propriétaire des Los Angeles Clippers depuis 1981. L’ancien P-dg de Microsoft avait promis du changement et les fans angelinos n’ont pas été déçu, tant les qualités de communicant de Ballmer tranchent radicalement avec la trivialité de Sterling.

Un propriétaire complètement désinhibé

C’est tout d’abord un Doc Rivers aux anges qui s’est chargé d’annoncer le nouveau propriétaire au public du Staples Center. Ce dernier est alors arrivé, complètement excité, tapant dans les mains du public, « Lose Yourself » d’Eminem rugissant dans les enceintes du stade. Dès la prise du micro, Ballmer a surpris l’ensemble de l’assemblée, joueurs y compris, par sa gouaille hors du commun.

« “I got five words for you : I. Love. This. Basketball team, YEEEEAAAAAAH ! I can’t hear you ! » (ndlr : « J’ai cinq mots pour vous : J’aime. Cette. Équipe de Basket. Yeeeeeeeah !  Je ne vous entends pas)

C’est par cette locution sans équivoque que le multimillionnaire a débuté son discours, aussi riche en enseignements qu’éloquent au sujet du charisme du personnage. En revanche, il aura fallu quelque temps pour entendre ses premières intentions, puisque ses cris durèrent environ une dizaine de minutes.

« These Guys bust their butt for you ! One time Louder ! » (« Ces gars se cassent le cul pour vous ! Criez plus fort ! »)

Un crédo : « Hardcore »

Au-delà de ses exclamations, Steve Ballmer a promis que la franchise prendrait des risques à l’avenir (« We’re going to be bold ! »), sans qu’on ne sache véritablement en quoi cela consiste. L’homme a néanmoins trouvé le leitmotiv parfait pour illustrer ses desseins : « We’re going to be hardcore ! ».

Par ailleurs, il a promis que l’équipe gagnerait plus de titres lors du prochain quart de siècle que les vingt-cinq dernières années. Pas compliqué puisque les Clippers n’ont rien gagné en 25 ans…

Après avoir donné son courriel au monde entier (sballmer@clippers.com), il a assuré aux Californiens que les Clippers resteraient à Los Angeles, au grand désarroi des fans de Seattle, là où Ballmer a vécu durant 34 ans.

Blake Griffin : « J’ai eu la chair de poule »

À la suite de cette liesse, les joueurs semblaient ne pas en revenir de l’énergie dégagée par leur nouveau patron.

« Quand il a traversé la foule, j’ai eu littéralement la chair de poule » a ainsi confessé Blake Griffin. « J’ignore s’il y a un mot adéquat pour le décrire. Tous nos gars sont excités par l’énergie qu’il apporte. C’est complètement différent désormais. »

Quand certains ont suggéré à Doc Rivers que Ballmer se tienne derrière le banc lors des matchs, à l’instar de Mark Cuban à Dallas, la réaction du coach en disait long sur l’intensité déchargée par le nouvel homme fort des Clippers :

« Je ne sais pas si je pourrais bosser avec toute cette énergie. »

Dans cet exercice difficile, équivalent à une keynote dans le milieu des nouvelles technologies bien connu du personnage, Steve Ballmer s’en est tiré à merveille, bien que cet enthousiasme puisse paraître presque exotique de notre côté de l’Atlantique. Pour sa première, le nouveau propriétaire a fait le show. C’est désormais aux joueurs de le poursuivre.

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