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Mookie Blaylock, mi-aigle, mi-cobra

mookie-blaylockPersonne n’a oublié son nickname rigolo. Le groupe de musique Pearl Jam voulait faire carrière sous son nom.

Poison en défense, venin à 3 points, l’ex-meneur d’Atlanta Mookie Blaylock (47 ans ce 20 mars) a laissé un souvenir indélébile en NBA.

Il n’y a peut-être pas de meilleur « little » big man au royaume des géants. En cette année 1993-94, le meneur d’Atlanta Mookie Blaylock (1,85 m, 86 kg) a signé une saison de rêve. On fait péter les stats : 13.8 points, 5.2 rebonds, 9.7 passes et 2.62 interceptions. Des chiffres qui témoignent de la polyvalence du point guard des Hawks, alors âgé de 27 ans.

Retenu par les coaches dans la sélection Est du All-Star Game 1994 de Minneapolis (5 pts, 2 pds) aux côtés de son coéquipier Dominique Wilkins, Blaylock a cumulé les honneurs. Troisième meilleur passeur et intercepteur de la Ligue, Mookie est devenu le deuxième Hawk de l’histoire de la franchise à réussir… un triple-double. Deux fois au 1er tour des playoffs 1994, il s’offre ce que certains considèrent comme un bâton de maréchal : plus de 10 points, plus de 10 rebonds et plus de 10 passes, sans oublier une grappe d’interceptions. Complet, quoi.

Qui pouvait s’imaginer un tel parcours ?

Le couteau suisse de la NBA

Sûrement pas les Nets qui échangèrent Blaylock contre Rumeal Robinson au début de l’exercice 1992-93. « Le deuxième vol du siècle », aimait à dire Dominique Wilkins qui se considérait lui-même comme le premier, Utah ayant été assez stupide, en 1982, pour échanger « The Human Highlight Film » contre des joueurs dont vous ne voulez même pas vous souvenir (mais qu’on mentionne quand même pour être complets : John Drew et Freeman Williams…). « Do » ne s’est pas trompé. Rumeal Robinson fut ensuite échangé à Charlotte où il cira le bout du banc.

Marquer des points est loin d’être la préoccupation première de Mookie. Ça tombe bien : avec un pourcentage de 41% en carrière, il détonne quelque peu dans le petit monde des meneurs où l’adresse est un dénominateur commun. Mais pour le reste… Lenny Wilkens, faiseur de miracles dans l’Etat de Géorgie, a trouvé la bonne image :

« Mookie me fait penser à un couteau suisse avec ses multiples instruments. Il est présent de chaque côté du terrain, monte la balle comme un bolide, met son grain de sel dans n’importe quelle phase de jeu et défend comme je n’ai jamais vu un joueur le faire. »

Le mot est lâché : « Défense ». Elevée dans une famille ô combien soudée à Garland, dans le Texas, Mookie entendit parler de défense dès son plus jeune âge. Sa maman, Elmeta, avait fait une carrière honnête à la Fairview High School grâce à ses qualités défensives, précisément. Quand Blaylock commença à fréquenter les terrains de basket, sa mère ne lui parlait jamais de points marqués ni de passes. Une seule chose comptait à ses yeux.

« As-tu bien défendu, mon Mookie ? »

Pourquoi ce surnom ?

Vous aurez noté le surnom. Ecoutez également sa sœur Caroline :

« Mon frère était le seul de la famille à ne jamais rien faire. Ma mère faisait tout pour lui. Ses repas, sa lessive, son lit… Et comme nous, on l’adorait, on a vite fait pareil. »

Gâté, le Mookie. Puisqu’on en parle, pourquoi ce surnom de « Mookie » alors qu’il se prénomme Daron Oshay ? La réponse est fournie par la grand-mère :

« Quand il était tout petit et bien gras, tout rondouillet, il suçait son index en émettant un bruit unique. « Mook, mook, mook », que ça faisait… Je ne suis pas allée chercher bien loin pour lui trouver ce surnom. »

Thanks, Grandma. Un surnom qui faillit devenir célèbre avant même que Blaylock ne fasse parler de lui sur les terrains de NBA. A Seattle, un groupe de musique balance ses premiers riffs de guitare. Son seul problème est de se trouver un nom qui claque. Les musicos sont fans du meneur des Sooners d’Oklahoma, Mookie Blaylock. C’est décidé : ils s’appelleront les Mookie Blaylock (c’est sous ce nom qu’ils donneront leur premier show, le 22 octobre 1990 à Seattle). Ils contactent le premier intéressé, pas vraiment à la recherche d’une telle publicité. Mookie refuse qu’on emprunte son patronyme mais participe à la quête d’une autre appellation. Il tiendra une conférence de presse pour annoncer la tournée d’un nouveau band aujourd’hui célèbre et dont le fan n°1 n’est autre que Dennis Rodman : Pearl Jam, issu du mouvement grunge comme Nirvana. Le premier album de Pearl Jam fut baptisé « Ten » en référence au numéro du point guard des Hawks.

Ses premiers matches de basket, Mookie les dispute avec ses quatre sœurs. Le panier est suspendu au-dessus du garage. Voilà pourquoi durant sa carrière pro, les Blaylock Sisters se permettront encore quelques remarques.

« Ces dernières années, Mookie avait tendance à trop shooter de loin. Il utilise mieux ses qualités en se rapprochant du cercle », balance Caroline.

C’est exactement le message que Coach Wilkens fera passer. Il veut voir son n°10 pénétrer ou prendre des shoots autour de la ligne des lancers francs.

« Mookie comprend instantanément tout ce que je lui demande. Son seul petit défaut était son manque de leadership. Et encore, même à ce niveau-là, il est en plein progrès. Parce qu’il le travaille. »

Le travail fut effectivement un maître mot dans la carrière de Blaylock. Un exemple : au 1er tour des playoffs 1994 contre Miami et après le Game 3 au cours duquel il a délivré une feuille de stats bien déprimante (3/15 aux shoots), Mookie s’impose une séance particulière avec l’assistant coach, Brian Winters. Il débute le Match 4, où les Hawks risquent l’élimination, par un tir primé sur l’aile gauche. Et le Heat n’a encore rien vu. Cinq tirs à 3 points en première mi-temps, 6 en tout pour un total de 29 points. Le shooteur moyen vous salue bien. Quelques jours plus tard, Atlanta élimine Miami (3-2). Merci Mookie.

« C’est dans cette série contre Miami que j’ai réellement compris l’importance de mon rôle de leader. Je dois parler davantage aux autres, ne pas hésiter à remettre un coéquipier dans le droit chemin, même s’il faut lui hurler dans les oreilles. Le plus étonnant est que tout le monde ait accepté mon nouveau comportement », reconnaît-il modestement.

L’interception dans la peau

La raison en est simple : Blaylock montre l’exemple en défense. Voir un partenaire se démener pour trouver une position de shoot est une chose. Voir un coéquipier se décarcasser dans les tâches les plus ingrates est complètement différent. On peut tout accepter d’un tel personnage. Et comme on le disait plus haut, la défense, Mookie, ça le connaît. A la fac déjà, il avait battu un record en devenant le premier joueur de NCAA à piquer plus de 100 ballons chaque année de son cursus. On peut voir son regard de cobra quand il surveille les va-et-vient de ce ballon qui sera bientôt sien. Les lignes de passe n’ont aucun secret pour lui, pas plus que la défense buste contre buste qu’il inflige à tous les meneurs adverses. Rien n’échappe à son regard d’aigle. Ses mains rapides ne demandent qu’à fondre sur leur proie pour chiper la gonfle.

« Le but du jeu est de montrer que vous êtes toujours là, quels que soient les grigris avec lesquels l’adversaire essaie de vous déstabiliser. Ensuite, il faut le forcer à aller dans une autre direction, puis dans une autre, que vous dictez toujours. Je garde un œil sur le ballon et je sais qu’à un moment donné, le mec va se relâcher, fatigué. C’est là que je me lance… »

Derrick Coleman, alors aux Nets, parle avec affection de Blaylock, dont les qualités défensives l’impressionnent au plus haut point.

« Vous imaginez si on avait encore Mookie, avec Kenny (Anderson) à mes côtés ? La première ligne de notre défense serait infranchissable. Je m’éclatais rien qu’à le voir défendre. Sa manière de fléchir les jambes quand l’adversaire arrive, le regard qu’il lance… C’est le genre de mec qui vous suit jusqu’à la mort. »

Recalé pour les Jeux Olympiques de 1996 qui se disputaient chez lui, à Atlanta (le comité de sélection lui préféra John Stockton et Gary Payton), Mookie Blaylock ne fut guère plus heureux avec les Hawks.

Entre 1992 et 1999, date de son départ, les Aigles atteignirent les playoffs tous les ans mais chutèrent soit au 1er tour (contre Chicago, Indiana et Charlotte), soit en demi-finales de Conférence (contre Indiana, Orlando, Chicago et New York). Pas même une finale de Conférence pour les Steve Smith, Christian Laettner, Dikembe Mutombo, Alan Henderson, Do Wilkins, Stacey Augmon et autres Kevin Willis…

Finaliste universitaire face au Kansas de Brown et Manning

Transféré chez les Warriors le 29 juin 1999 en échange de Bimbo Coles, Duane Ferrell et le 10e choix de draft (Jason Terry), Mookie tournera encore à plus de 11 points, 6.7 passes et 2 interceptions pendant deux ans. En 2001-02, il joue les utilités (35 matches, 3.4 pts) dans un backcourt où cohabitent tant bien que mal Larry Hughes, Jason Richardson, Bob Sura et un certain Gilbert Arenas qui dispute là sa saison rookie. Clap de fin. Marié et papa de deux enfants, le 12e choix de draft 1989 (par New Jersey) a cultivé les paradoxes avec une adresse suspecte dans le périmètre mais une belle régularité derrière l’arc (15e de l’histoire pour le nombre de tirs primés réussis, 1 283).

Bolide en contre-attaque, fin passeur, Blaylock est cité encore aujourd’hui en exemple pour ses talents de « protecteur » (2 075 steals en carrière, 11e NBA ; quatre saisons à plus de 200 interceptions ; deux fois de suite, en 1997 et 1998, n°1 de la Ligue pour les balles volées, performance seulement réalisée par Magic Johnson et Alvin Robertson). Le finaliste malheureux du tournoi NCAA 1988 face au Kansas de Larry Brown et Danny Manning fut retenu deux fois dans la All-Defensive first team et quatre fois dans la Second team.

Stats en carrière

13 ans

889 matches (800 fois starter)

13.5 points, 4.1 rebonds, 6.7 passes, 2.33 interceptions

40.9% aux tirs, 33.6% à 3 points, 73.6% aux lancers francs

Crédit photo : D.R.

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