Jamais il n’a été aussi peu productif depuis son année rookie mais, dans le même temps, il n’a jamais été aussi efficace. Dwyane Wade vit une saison paradoxale, basée sur un physique toujours aussi instable mais une précision dans le jeu assez incroyable.
Avec 19 points de moyenne, « Flash » est largement en-dessous de ses 24.2 points en carrière, mais il tourne à 55.5 % de réussite ! Il est le sixième joueur le plus adroit de la ligue et le premier extérieur pur du Top 20 (LeBron James est quatrième avec 58 %).
Il s’est adapté à son âge et à son corps
Le triple champion ne peut plus, comme avant, s’appuyer sur ses qualités athlétiques pour pénétrer à volonté. Il est désormais dans un rôle de shooteur à mi-distance, en sortie d’écran à 45 degrés, par exemple. À droite, il tourne à 54.8 %. Difficile de faire plus propre.
« Je vieillis, donc mon jeu change », résume-t-il simplement à ESPN. « Il faut réfléchir à cela, plus que tout. Quand on est jeune, on ne fait que réagir et faire. Maintenant, je pense plus et j’analyse plus les matches que par le passé. Je lis les défense et j’essaie de faire les choses différemment. »
Sur les 10 derniers matches, il est écœurant avec 20.7 points à 61.7 % de réussite au shoot. Des chiffres qui mettent en valeur l’intelligence du joueur, capable de s’adapter aux saisons qui passent et qui mettent le Heat en orbite avec 8 victoires en 10 rencontres.
Une évolution similaire à Michael Jordan
« Le secret c’est qu’il a bossé son jeu depuis trois ans, non pas pour lui-même, mais pour aider le groupe », raconte Erik Spoelstra. « Il ne peut pas être le même qu’avant, notamment avec l’équipe mise en place. Ça a été long comme processus de le voir devenir un joueur de post-up et de shoots à mi-distance. »
En écoutant Spoelstra, on aurait tendance à penser aux propos de Phil Jackson sur Michael Jordan. Lors du second triplé, l’arrière des Bulls était devenu un modèle de jeu au sol, avec des feintes et des fadeway dans tous les sens. À la différence que son pourcentage n’a fait que décroître au fil des saisons, avec un 46.5 % en 1997-1998. Ce qui n’est pas le cas de Wade.
« Il est dans un bon rythme actuellement. Il joue son jeu et c’est génial de voir ça. Sa capacité à alterner le jeu intérieur-extérieur est bénéfique pour toute l’équipe », explique LeBron James.
Chris Bosh ne peut que confirmer cette tendance dans le Miami Herald. Avec ses écrans, il libère souvent le MVP de la Finale 2006.
« Il est encore plus létal. On lui offre des pick-and-roll, ce qu’il fait les yeux fermés. Il profite aussi des mismatches, il est très efficace pour nous dans ces situations. »