L’arbitrage au banc des accusés

Il n’y a pas qu’en foot que l’arbitrage est montré du doigt. De l’autre côté de l’Atlantique le débat qui fait rage depuis plusieurs années sur l’arbitrage NBA s’est encore intensifié depuis l’affaire Tim Donaghy, et le mini lock-out. Bien que la NBA distribue des amendes conséquentes, il est courant d’entendre un coach critiquer ouvertement l’arbitrage.

Il est un point sur lequel la plupart des observateurs s’accordent : l’arbitrage NBA est très mauvais. En revanche, les raisons invoquées et les moyens d’y remédier peuvent varier d’un analyste à l’autre.

Le constat est terrible et les reproches faits aux arbitres s’égrainent en une longue litanie :

– Manque de cohérence dans la façon d’arbitrer d’un match à l’autre quand ce n’est pas dans un même match

– Favoritisme envers les superstars de la ligue

– Attentisme avant de siffler, seuls les shoots manqués engendrant un coup de sifflet

– Encouragement des joueurs à utiliser le « flopping » (se laisser tomber suite à un contact, cf. Manu Ginobili), les coups de sifflets étant plus facile à obtenir pour un joueur se retrouvant au sol.

–  …

En ce qui concerne les raisons, on distingue assez clairement plusieurs camps. Il y a d’un coté les fatalistes qui considèrent que c’est l’évolution de l’impact physique des joueurs qui veut cela (il y a toujours eu débat sur la façon d’arbitrer le Shaq dont la puissance physique a été longtemps sans égale) et que les arbitres se retrouvent à devoir prendre des décisions de moins en moins évidentes et d’un autre coté ceux qui critiquent le manque de réactivité de la ligue face au problème.

Ces derniers pointent notamment du doigt l’âge des arbitres comme le signal (avec humour) Bill Simmons d’ESPN :

« En NBA, où les arbitres doivent courir ou jogger pendant 150 minutes et prendre des decisions en une demi-seconde sur des centaines d’actions, nous sommes censés croire que  l’âge des arbitres n’est pas à mettre en cause. Si vous y croyez, j’ai des conseils en investissement de Bernard Madoff pour vous ».

Il est vrai qu’un Dick Bavetta ne fait pas vraiment figure de petit jeune comme nombre de ses collègues ayant largement dépassé la cinquantaine. C’est l’incapacité de la ligue à former et intégrer de nouveaux arbitres qui est décriée.

Les solutions imaginées pour remédier à cela sont nombreuses chez les journalistes américains mais j’en retiendrais une tout particulièrement : laisser les joueurs jouer et arrêter de vouloir absolument contrôler le moindre débordement.

A vouloir éviter à tout prix tout débordement éventuel, le sport s’en retrouve dénaturé et on aboutit à des matchs avec plus de 80 lancer-francs tirés (90 hier pour Portland-Denver !). L’histoire de la NBA regorge de combats âpres qui sont entrés dans la légende,  laissons les joueurs s’affronter en hommes.