Victor Oladipo doit épurer son jeu

Si l’on passe outre le débat meneur ou arrière, tout le monde s’accorde à dire que le rookie du Magic, Victor Oladipo, est déjà un bon joueur NBA. Avec 14 points, 4 rebonds et 4 passes de moyenne, l’ancien voltigeur d’Indiana n’a pas mis longtemps à se montrer productif dans la Grande Ligue.

Mais, à côté de la surprise Michael Carter-Williams (17 points, 6 rebonds, 6 passes) qui s’éclate du côté de Philly, Oladipo déçoit quelque peu. Sélectionné en deuxième choix en juin dernier, le néo Magic était attendu plus haut – tout comme son équipe (12 victoires – 33 défaites).

La phase d’adaptation prend fin…

Pour le joueur, ce n’est pourtant que la logique des choses quand on doit s’adapter à un nouveau poste… surtout quand celui-là est le poste de meneur de jeu.

« Depuis le début de la saison, je prends ça comme un défi que je peux surmonter. Il y a encore pas mal de choses que je dois travailler. Mais je vais continuer à avancer malgré les nombreuses personnes qui croient que je ne peux pas jouer sur ce poste. Je dois simplement continuer à apprendre et à faire jouer l’équipe, assumer mes responsabilités et être plus vocal. Je dois rester confiant et jouer dur des deux côtés du terrain pour avoir un impact positif » positive Oladipo sur Magic Daily.

Le poste de meneur a considérablement évolué depuis les débuts de la NBA et, à l’instar d’un Westbrook, Oladipo incarne ce changement vers une dimension plus physique du poste. Et son coach, ancien meneur lui-même, est bien placé pour le savoir. Et Jacque Vaughn ne s’inquiète donc pas plus que ça. Au contraire, il prône la patience.

« Ce qui constitue la base de son jeu, c’est sa capacité à être compétitif à ce niveau, et pour lui, c’est déjà un bon début. Il a beaucoup d’énergie et c’est un très bon coéquipier. Maintenant, il doit encore nettoyer son jeu au fur et à mesure qu’il joue contre différentes équipes et différents systèmes. Le point noir, ce sont encore ses balles perdues. Mais on travaille dessus et on va continuer à le faire. Ça va venir avec l’expérience, à force de jouer et de voir différentes situations se répéter encore et encore. »

Joue-là comme Parker !

Et l’expérience rentre vite pour Vic ! Sur les cinq derniers matchs du Magic, Oladipo tourne ainsi à 15 points et 4 passes de moyenne par match, avec seulement 2 balles perdues. Ce n’est pas mal du tout pour un joueur qui apprend sur le tas… et qui passe tout de même 35 minutes sur le parquet !

« Le plus important pour lui est sa capacité à trouver ses coéquipiers grâce à sa facilité pour pénétrer dans les défenses. Dans cette ligue, quand les gars savent que tu viens dans la raquette pour scorer, c’est difficile de marquer parce qu’il y a des mains et de longs bras. Mais quand tu commences à être plus expérimenté, que tu gardes la défense sur les talons en servant tes coéquipiers, ça va déjà mieux. Et ça viendra avec le temps. » conclut pour sa part Arron Afflalo.

Parfaitement encadré dans la franchise floridienne, le petit bijou Oladipo est en train de se façonner à son rythme. De moins en moins dispendieux avec la gonfle, de plus en plus efficace face aux défenses qu’il apprend à contourner, le rookie d’Orlando traverse la même période d’adaptation qu’avait connue par exemple Tony Parker à son arrivée à San Antonio.

Arrière d’1m93 capable d’aller secouer les baobabs avec une détente vertigineuse, Oladipo demeure avant tout un joueur de percussion qui, comme TP en son temps, doit apprendre à contrôler sa vitesse pour mettre ses défenseurs à mal. Le triple champion NBA n’a pas immédiatement été un meneur organisateur pour ses Spurs, et Jacque Vaughn peut témoigner, lui qui l’a côtoyé de 2006 à 2009. C’est le même chemin que devra emprunter Victor Oladipo.