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Happy Birthday | « Muggsy » Bogues, little big man

Vintage – Chaque décennie, un lutin vient défier les grands de ce monde. Du haut de son 1m60, Tyrone Bogues fut le plus emblématique de tous, et tout sauf une bête de foire. Ambassadeur des Hornets depuis 2014, il fête ses 58 ans.

Les Américains fixent la limite à 6 pieds (1,80 m). Tout ce qui est en dessous est petit. Que dire alors de Tyrone « Muggsy » Bogues ? Le micro-meneur passé par Washington (12e choix de draft en 1987), Charlotte, Golden State et Toronto est un lilliputien au royaume des Gulliver. Ça fait combien, docteur, 5,3 pieds ? 1,60 m.

Alain Giresse, membre du carré magique de l’équipe de France des années 80, le dépasse de 3 centimètres. Idem Matthieu Valbuena et Marco Verratti. 1,60 m, c’est aussi 8 centimètres de moins que Spud Webb, qualifié de « nain génial » lorsqu’il remporta le concours de dunks en 1986. Ça fait surtout 71 centimètres de moins que le regretté Soudanais Manute Bol, plus grand joueur de NBA (par la taille…) dans la première moitié des années 90. Sauf qu’on ne mesure pas le talent à l’aune de la toise mais à celle du cœur. Et celui de Tyrone Bogues est immense.

« Tyrone est mon adversaire le plus difficile », confia ainsi très sérieusement Kevin McHale, l’ancien ailier fort (2,08 m) des Celtics et ancien coach des Rockets.

Bogues aurait-il un secret ? Oui : un cocktail détonant de volonté, de vitesse et de muscles. Rapide et fuselé comme une balle de revolver, Muggsy est inarrêtable. Sa vitesse de bras et son centre de gravité incroyablement bas sont un cauchemar pour tous les meneurs sur lesquels il défend. Evidemment, Muggsy a toujours été petit. Il a appris très tôt à compenser son handicap.

« J’ai très vite compris que je ne dépasserais pas le mètre soixante. Ma mère mesure 1,48 m et mon père culmine à 1,66 m. J’ai aussi un frère qui fait 1,68 m. C’est le géant de la famille ! J’ai toujours été satisfait de ma taille, je n’ai jamais souhaité être plus grand. Je n’en veux à personne. Ni à mes parents, ni à Dieu. »

C’est vrai qu’avec son palmarès, Bogues n’a aucune raison d’en vouloir à la nature. La carte de visite est bien remplie, merci pour lui. Il fut élu meilleur joueur du lycée Dunbar à Baltimore en 1983 devant de futurs pros comme David Wingate, Reggie Williams et surtout Reggie Lewis. Cette année-là, son lycée fut officieusement déclaré champion national après avoir bouclé une saison à 31 victoires pour 0 défaite (29-0 l’année précédente).

La légende continua à Wake Forest, son université, où on le surnomma « The human assist » (La passe décisive humaine). Pour sa dernière année, il tourne à 14.8 points, 9.5 passes, 3.8 rebonds et 3.9 interceptions de moyenne. Il est même élu dans l’équipe idéale de l’Atlantic Coast Conference. Ses records de passes décisives et d’interceptions à la fac sont plus élevés que ceux de Michael Jordan ou Mark Price. Wake Forest l’honorera en retirant son maillot n°14.

Champion du Monde face à Drazen Petrovic

La légende de Muggsy traverse l’Atlantique en 1986. En Espagne, il conquiert le titre mondial avec les USA. En Europe, on le surnomme « la pile électrique ». Avec les étincelles que son jeu produit sur le Croate Drazen Petrovic ou le Russe Valdemaras Khomitchus, c’est un feu d’artifice à lui tout seul. De quoi se faire respecter à jamais. Si vous doutez de la grandeur de Bogues, écoutez son coéquipier de Wake Forest Ralph Kitley (2,10 m) : « Il est tellement fort que j’ai parfois l’impression qu’il me regarde de haut ».

Les Washington Bullets le choisissent donc en 12e position de la draft 1987. Il côtoie Manute Bol durant son année rookie. Ensemble, ils poseront pour trois couvertures de magazine. L’erreur des Bullets fut de ne pas le protéger. Résultat : l’année suivante, les Charlotte Hornets, qui apparaissent sur la carte NBA en même temps que le Miami Heat, récupèrent « Little big man » au cours de l’expansion draft. En 1990, les fans des Frelons l’éliront meilleur joueur de l’équipe (9.4 pts et 10.7 pds). Sa popularité ne cesse de croître. Elle est à la mesure de son talent. Tyrone reçoit plus de 200 lettres par semaine lui demandant des photos, des autographes, voire des conseils inspirés pour réussir.

En 1993-94, il dépasse à nouveau les 10 passes de moyennes (10.1 plus 10.8 pts). Bogues est tout sauf un gadget. On ne lui demande pas d’aller attaquer le panier. A 3 points, ce n’est pas ça non plus. Son truc à lui, c’est la passe et l’interception, jouer à l’énergie. En 1992, il réussit deux performances exceptionnelles en prenant 13 rebonds face à Milwaukee puis à… Milwaukee. Tyrone est un exemple qui déteint sur toute l’équipe. Pour leur quatrième saison dans la Ligue, en 1991-92, les Hornets sont en course pour les playoffs jusqu’à la mi-mars. Le rookie Larry Johnson semble porter le cinq à bout de bras. Mais c’est au moment où Bogues se blesse à la cheville que Charlotte boîte. Son coéquipier Kendall Gill lui rend hommage : « On était orphelins. Quand Tyrone est là et qu’on le voit mettre la pression partout sur le terrain, on a envie d’une seule chose : l’imiter. Il tire l’équipe vers le haut à lui tout seul. »

La petite boule de nerfs et de muscles est un leader dans l’esprit mais aussi dans la forme. « Quand je suis arrivé, on voulait s’appliquer mais ça partait un peu dans tous les sens. Je montais la balle et après la première passe, c’était n’importe quoi. Maintenant, il y a un véritable collectif. Je peux organiser le jeu au mieux. Fini l’égoïsme. On se moque de savoir qui va marquer, seule la victoire compte. »

La Caroline du Nord était la patrie d’origine de Michael Jordan. Au début des années 90, c’est devenu l’Etat de Muggsy. Un « little big man » qui aura réussi la prouesse d’infliger 39 contres durant sa carrière chez les pros, dont un sur Patrick Ewing le 14 avril 1993.

« Il m’est impossible de passer inaperçu partout où je vais. C’est parfois contraignant mais je ne vais pas me plaindre, tellement de gens aimeraient être à ma place. »

Le natif de Baltimore devient l’idole des enfants qui portent son jersey partout à travers les Etats-Unis. Un vrai personnage de bande dessinée. Il n’a jamais dépassé les 11.2 points de moyenne sur une saison mais sa taille le rapproche des kids. Ses exploits au royaume des grands les font rêver.

« Quand j’étais gamin, il n’y avait pas de héros local dans mon quartier. Ici, je suis la petite vedette du coin. Tous les gosses du voisinage viennent me saluer, jouer avec mes enfants. Ils se sentent proches de moi, ça leur donne confiance, ils ont l’espoir d’accomplir quelque chose de bien plus tard. Les différences – taille, couleur de peau, religion, niveau social – n’ont plus d’importance pour eux. C’est l’une de mes plus grandes victoires. »

Aux Hornets avec le duo Mourning-Johnson

Avec Alonzo Mourning et Larry Johnson en première ligne et Muggsy Bogues aux commandes, cette équipe de Charlotte qui bénéficie d’une énorme cote de popularité aux Etats-Unis mais aussi au-delà des mers ambitionne de devenir la franchise de la décennie 90. On sait ce qu’il advint. La saison 1997-98 est à peine lancée que le lutin est transféré chez les Warriors avec Tony Delk en échange de B.J. Armstrong. Chez les Hornets, Bogues demeurera n°1 pour le nombre de minutes jouées, le nombre de passes, d’interceptions et de turnovers. En revanche, ses deux records d’assists sur un match (19 en saison régulière et 15 en playoffs) ont été effacés par Chris Paul, autre ancien de Wake Forest, en novembre 2007 et avril 2008 contre les Mavs.

Sa carrière NBA s’achève un peu en eau de boudin. Après deux saisons à Oakland où il tombe à 5 points, il passe deux saisons à Toronto puis transite par New York et Dallas sans enfiler sa tenue. Longtemps, sa taille le poursuivra. Bogues est le plus petit joueur à avoir jamais évolué dans la Ligue puisque Earl Boykins culminait à 1,65 m.

Lorsqu’il est nommé head coach du Charlotte Sting, équipe défunte de WNBA, en avril 2005, il doit encore lever la tête : la joueuse la plus petite du groupe, Helen Darlings, mesure 1,70 m…

Vu dans « Space Jam » (1996) où des extraterrestres volaient le talent de cinq basketteurs NBA (Larry Johnson, Barkley, Ewing, Shawn Bradley et donc lui), Tyrone a d’abord été le coach au lycée United Faith Christian Academy. A Charlotte bien sûr où Michael Jordan a fait de lui un ambassadeur de sa franchise en 2014 lorsque les Hornets ont effacé des mémoires les Bobcats. Depuis, on le croise de temps en temps au bord des terrains, comme en janvier 2020, à Paris pour la rencontre entre les Bucks et les Hornets. A ses côtés, deux légendes : Michael Jordan et Kareem Abdul-Jabbar.

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