Rares sont les joueurs NBA à avoir été, comme David Robinson (né le 6 août 1965), respectés pour leur talent sur le terrain comme pour leur générosité et leur probité en dehors.
Homme pieux, sportif accompli, intronisé au Hall of Fame en 2009, l’Amiral est un être exceptionnel qui a bâti sa légende parallèlement à celle des Spurs.
Drafté en 1987, il n’arrive en NBA qu’en 1989
Retiré des parquets depuis 2003, David Maurice Robinson prêche aujourd’hui la bonne parole. Tony Parker priait régulièrement en sa compagnie. « Un saint dans un corps de dieu », telle pourrait être la description de cet athlète complet, aussi généreux sur un terrain que dans la vie.
Avec ses 2m15, celui que l’on appellera plus tard « l’Amiral » en impose déjà sous l’uniforme de la Navy. Le natif de Key West (Florida) sut attendre son heure. Il servit la marine de son pays pendant deux ans, un diplôme de mathématiques en poche, avant de rejoindre la NBA en 1989. Dès son arrivée, il marque son territoire sur la terre ferme des raquettes en offrant 35 victoires supplémentaires aux Spurs. Le Rookie de l’année 1990, c’est lui.
Treize ans plus tard, en 2003, il tire sa révérence face aux Nets avec un deuxième titre en poche. Conclusion exceptionnelle d’une carrière prestigieuse. Le tableau statistique est noirci d’une moyenne de 21.1 points, 10.6 rebonds et 3 contres. « Que pouvais-je rêver de mieux ? », s’exclame-t-il alors, le trophée suprême bloqué entre les bras.
Gaucher, le pivot des Spurs au corps sculptural fut un joueur archi-complet. Le seul, avec Kareem Abdul-Jabbar, à avoir remporté durant sa carrière le titre de meilleur scoreur, celui de meilleur rebondeur et celui de meilleur contreur. On y ajoutera une touche défensive avec l’award de la spécialité en 1992. L’année où tout va basculer pour le gentil Dave.
David Robinson décroche le titre de MVP en 1995
Ragaillardi par son apparition au sein de la mythique « Dream Team » de Barcelone, le pivot texan passe la surmultipliée. Il décroche un titre de MVP en 1995. Puis accepte intelligemment de s’effacer en partie pour permettre l’éclosion d’un certain Tim Duncan qui rallie San Antonio en 1997. Les « Twin Towers » sont nées. Deux ans plus tard, le titre s’offre aux Spurs au terme d’une saison écourtée par le lock-out.
Avec David Robinson, la NBA possède alors un joueur unique, à la fois techniquement et humainement. L’Amiral accueille Duncan comme un grand frère. Il le couve. Prépare sa succession. C’est lui qui le convaincra de demeurer dans le Texas à l’issue de son contrat rookie, alors qu’Orlando semblait tenir la corde.
Un quadruple-double au compteur
Ce qu’on admirait chez David Robinson, c’était cette faculté à gober un rebond, à lancer la contre-attaque et à aller conclure en dunkant. Sur attaque posée, l’Amiral a du toucher, un petit « left handed jumper » qui fait mouche. Paradoxalement, c’est l’arrivée chez les Spurs du diabolique Dennis Rodman, tout le contraire de Monseigneur Robinson, qui changea la donne.
Dégagé de certaines missions défensives et de la bataille du rebond grâce au « Ver » tatoué, l’Amiral peut cartonner durant la saison 1993-94 avec 29.8 points de moyenne. Il s’adjuge le titre de top scoreur le dernier jour de la saison régulière en claquant un improbable total de 71 points contre les Clippers. Il va aussi devenir le quatrième joueur de l’histoire à réussir un quadruple-double contre les Pistons avec 34 points, 10 rebonds, 10 passes et 10 contres.
Dauphin d’Hakeem Olajuwon pour le titre de MVP, il prendra sa revanche la saison suivante (1994-95) en cumulant 27.6 points, 10.8 rebonds, 2.9 passes, 3.2 contres et 1.6 interception. Les Spurs compilent 62 victoires. Mais les Rockets ont un cœur de champion et ils dominent San Antonio en six matches en finale de Conférence.
Deux titres NBA avec le tandem Popovich-Duncan
Dix ans après son arrivée en NBA, David Robinson le généreux – le « NBA Community Assist Award » porte son nom -, va écrire les premières lettres d’or du grand livre des Spurs. C’est en 1999, année du lockout, qu’il décroche son premier titre, et le premier de sa franchise.
Tim Duncan prend alors le relais du meilleur mentor qu’il pouvait avoir, et ils remporteront ensemble un second titre en 2003. Elu Sportif de l’année aux États-Unis pour sa tournée d’adieux, « l’Amiral » rentre au port, et prend sa retraite avec l’un des plus beaux palmarès de sa génération avec deux titres NBA, un titre de MVP et deux titres olympiques, dont un au sein de la prestigieuse « Dream Team« .
Toujours aussi populaire, il est aujourd’hui le patron de Admiral Capital Group, un fonds d’investissement qui s’est spécialisé dans le financement de projets à but social. Il est aussi resté très proche des Spurs dont il est devenu actionnaire minoritaire, et il veille de près à l’éclosion de Victor Wembanyama.
Titres NBA : 1999 et 2003
Titre MVP : 1995
Nombre de matches NBA : 987
All-Star game : 10 sélections
All-NBA Teams : 10 sélections
Meilleur défenseur de l’année : 1992
Rookie Of The Year : 1990
Moyenne de points : 21.1 pts
Moyenne de rebonds : 10.6 rbds
Moyenne de contres : 3.0 cts
Champion olympique : 1992 et 1996
Champion du monde : 1986
Hall of Fame : 2009
David Robinson | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
1989-90 | SAN | 82 | 37 | 53.1 | 0.0 | 73.2 | 3.7 | 8.3 | 12.0 | 2.0 | 3.2 | 1.7 | 3.1 | 3.9 | 24.3 |
1990-91 | SAN | 82 | 38 | 55.2 | 14.3 | 76.2 | 4.1 | 8.9 | 13.0 | 2.5 | 3.2 | 1.6 | 3.3 | 3.9 | 25.6 |
1991-92 | SAN | 68 | 38 | 55.1 | 12.5 | 70.1 | 3.8 | 8.4 | 12.2 | 2.7 | 3.2 | 2.3 | 2.7 | 4.5 | 23.2 |
1992-93 | SAN | 82 | 39 | 50.1 | 17.6 | 73.2 | 2.8 | 8.9 | 11.7 | 3.7 | 2.9 | 1.6 | 2.9 | 3.2 | 23.4 |
1993-94 | SAN | 80 | 41 | 50.7 | 34.5 | 74.9 | 3.0 | 7.7 | 10.7 | 4.8 | 2.9 | 1.7 | 3.2 | 3.3 | 29.8 |
1994-95 ★ | SAN | 81 | 38 | 53.0 | 30.0 | 77.4 | 2.9 | 7.9 | 10.8 | 2.9 | 2.8 | 1.7 | 2.9 | 3.2 | 27.6 |
1995-96 | SAN | 82 | 37 | 51.6 | 33.3 | 76.1 | 3.9 | 8.3 | 12.2 | 3.0 | 3.2 | 1.4 | 2.3 | 3.3 | 25.0 |
1996-97 | SAN | 6 | 25 | 50.0 | 0.0 | 65.4 | 3.2 | 5.3 | 8.5 | 1.3 | 1.5 | 1.0 | 1.3 | 1.0 | 17.7 |
1997-98 | SAN | 73 | 34 | 51.1 | 25.0 | 73.5 | 3.3 | 7.3 | 10.6 | 2.7 | 2.8 | 0.9 | 2.8 | 2.6 | 21.6 |
1998-99 | SAN | 49 | 32 | 50.9 | 0.0 | 65.8 | 3.0 | 7.0 | 10.0 | 2.1 | 2.9 | 1.4 | 2.2 | 2.4 | 15.8 |
1999-00 | SAN | 80 | 32 | 51.2 | 0.0 | 72.6 | 2.4 | 7.2 | 9.6 | 1.8 | 3.1 | 1.2 | 2.1 | 2.3 | 17.8 |
2000-01 | SAN | 80 | 30 | 48.6 | 0.0 | 74.7 | 2.6 | 6.0 | 8.6 | 1.5 | 2.7 | 1.0 | 1.5 | 2.5 | 14.4 |
2001-02 | SAN | 78 | 30 | 50.7 | 0.0 | 68.1 | 2.5 | 5.9 | 8.3 | 1.2 | 2.5 | 1.1 | 1.3 | 1.8 | 12.2 |
2002-03 | SAN | 64 | 26 | 46.9 | 0.0 | 71.0 | 2.6 | 5.4 | 7.9 | 1.0 | 2.0 | 0.8 | 1.3 | 1.7 | 8.5 |
Total | 987 | 35 | 51.8 | 25.0 | 73.6 | 3.1 | 7.5 | 10.6 | 2.5 | 2.9 | 1.4 | 2.5 | 3.0 | 21.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.