Golden State : l’immense défi de Seth, « l’autre » Curry

Qu’importe le nom de famille : Seth Curry veut se faire une place en NBA. Prouver qu’il n’est pas un « pistonné », et que le talent, c’est de famille. Afin de convaincre les dirigeants des Warriors, qui lui ont proposé un contrat non garanti à la fin du mois d’août, l’arrière de 23 ans sait pertinemment que dans un monde comme la grande ligue, les liens de famille n’ont aucune importance. Seules ses performances balle en main compteront. 

« Je ne pense pas que les Warriors l’auraient signé s’ils n’étaient pas convaincus de ses qualités », estime Stephen. « Peut-être qu’ils l’auraient quand même remarqué, parce que c’est mon frère, mais personne ne gaspillerait son argent et une opportunité pour un joueur qui n’a aucune chance d’intégrer l’équipe après le camp ».

N’allez pas croire que Seth est un inconnu : pensionnaire de la prestigieuse université de Duke, le shooteur a quitté la NCAA sur une superbe année à 17,5 points de moyenne. Touché au tibia, ce n’est que parce qu’il a attendu de terminer sa saison pour passer sur le billard que son nom n’a pas été appelé par David Stern en juin dernier.

« Bien sûr, c’était décevant », reconnaît-il à l’Associated Press. « Le plus dur a été de ne pas pouvoir faire le nécessaire pour pouvoir me présenter à la draft. J’ai été opéré juste après la fin de saison. Je n’ai donc pas été capable de faire les work-outs et de me frotter aux autres joueurs de la draft. Mais c’était indépendant de ma volonté ».

En coloc avec son frère et sa belle-sœur

Désormais remis de ses pépins physiques, Seth s’entraîne avec la quasi-totalité de l’effectif des Warriors depuis près de six semaines maintenant. Et la confrontation entre les deux frangins n’a pas manqué de faire réagir leurs coéquipiers.

« Il veut toujours défendre sur Steph », balance David Lee. « Tu sens qu’il y a de la rivalité entre les deux, et cela ne fait qu’accroître la compétitivité au sein de l’équipe pour le camp d’entraînement ».

Steph et Seth n’ont plus joué ensemble depuis près de huit ans, au lycée catholique de Charlotte. Alors, ils tentent de rattraper le temps perdu sans perdre de vue leurs objectifs communs.

« Parfois, j’oublie qu’il est là, et ce n’est que lorsqu’il rentre un shoot que je réalise [que je joue avec mon petit frère] », admet même l’aîné.

A la maison, toutefois, aucune chance que les deux frères ne s’oublient : ils vivent ensemble! Stephen, sa femme et Riley, son enfant d’un an ; Seth, avec ses ambitions et ses rêves de NBA.

« Le loyer n’est pas gratuit », blague Stephen, qui laisse souvent son bébé sous la garde de son coloc de confiance.

Bien qu’il ait l’avantage de pouvoir suivre au quotidien les pas d’un joueur déjà confirmé, Seth ne demeure pas moins le « seizième » homme de l’effectif de la Baie, celui qui risque d’être laissé sur le carreau avant la fin du mois d’octobre. Meneur capable de se décaler au poste deux, il voit en effet une grosse concurrence se dessiner face à lui.

Kent Bazemore, Toney Douglas, mais aussi le rookie Nemanja Nedovic : tous postulent à une place sur le banc des Warriors. Alors, Seth se dit prêt à rejoindre les autres « guerriers », ceux de Santa Cruz en D-League, s’il le faut. Mais pour l’instant, rien n’est plus important que les prochains jours d’entraînement sous les yeux du coaching staff de Golden State. Il croit fermement en ses chances : il a même refusé un contrat garanti à Barcelone pour le prouver.