Tracy McGrady : « Je n’aurais jamais dû quitter Toronto »

C’est sur une défaite en finale NBA que Tracy McGrady, cloué sur le banc des Spurs, a tiré un trait sur sa carrière NBA. Trois semaines plus tard, dans une interview téléphonique accordée au Toronto Star, le jeune retraité (34 ans) est revenu sur ses débuts dans la grande ligue. Ses regrets, son cousin Vince Carter, les compliments de Kobe Bryant, son regard sur l’affaire Michael Beasley : « T-Mac » se livre, sur tous les sujets, sans langue de bois.

Ses débuts à Toronto (1997-2000)

« Avec le recul, il est évident que je n’aurais jamais dû quitter Toronto. Nous aurions été de sérieux prétendants au titre, cela fait aucun doute. Mais avec des ‘si’, vous savez… »

« [En 2001], nous aurions atteint les finales de conférence si j’avais été là » [défaite 4-3 face aux 76ers sur un shoot au buzzer raté de Vince Carter].

« La camaraderie au sein de cet effectif était incroyable. C’est quelque chose qu’on ne peut pas dupliquer. Il y avait les grands frères, les petits frères… Et moi et Vince étions dans une situation parfaite. Nous étions les deux jeunes superstar entourées de vieux vétérans. Ils faisaient notre force. Ils nous protégeaient de tout, sur les parquets. Ils faisaient le sale boulot. Et nous, on avait plus qu’à mettre le ballon dans le panier, et défendre sur notre adversaire. C’était une période géniale ».

Son départ à Orlando

« [Mon agent et mes proches] me poussaient à aller à Chicago [un marché alors laissé libre par Michael Jordan]. Pas moi. Ils allaient toucher un pourcentage sur mes contrats publicitaires. Et je suis un mec borné. Je savais qu’ils ne me disaient pas ce qu’ils pensaient réellement. Je ne voulais pas entendre leur opinion, je ne voulais pas de conseil ».

« Si j’avais été plus âgé, plus sage, je serais resté à Toronto, c’est sûr. J’y ai passé quelques-uns des meilleurs moments de ma vie. Être avec [Charles] Oakley, Kevin Willis, Antonio Davis, Muggsy [Bogues], Dell Curry, Dee Brown… Je parle aujourd’hui encore à beaucoup d’entre eux, parce que j’appréciais la façon dont ils s’occupaient de moi. C’étaient de vrais professionnels ».

« Je ne m’attendais pas à accumuler autant de minutes lors de mes deux premières années à Orlando. J’en ai ressenti les conséquences, plus tard dans ma carrière. Mais avoir à ce point la balle entre les mains, faire ce qu’il me plaisait sur un terrain de basket, c’était tellement bon. C’était bon de se sentir apprécié ».

Les compliments de Kobe Bryant

« Pour quelqu’un qui n’accorde jamais aucun crédit, à personne, c’est énorme » [Kobe Bryant avait déclaré que McGrady était le joueur le plus talentueux qu’il ait jamais affronté].

La NBA en 2013

« Aujourd’hui, certains gars dans la ligue sont de vrais abrutis. Ce qui me rend dingue, c’est ceux qui font tout à l’envers. Et pas que dans le légal : la conduite en état d’ivresse, la marijuana, toutes ces choses qui donnent le mauvais exemple aux jeunes. Je ne comprends pas ».

« Prenez quelqu’un comme [Michael] Beasley. Il a tout le potentiel du monde, mais n’a pas l’équilibre qui va avec. C’est un joueur très talentueux qui n’a juste rien capté. Où sera-t-il capable de se faire autant d’argent en faisant ce qu’il aime, tous les jours, en prenant soin de sa famille et en jouant au basket ? Il est vraiment sérieux ? Se faire des millions de dollars et gâcher une telle opportunité ? Je ne comprends pas ».