Tony Parker drive davantage lorsque San Antonio est mené…

Quand il ne sonde pas Boris Diaw et Nando De Colo sur l’histoire des Spurs, le geek d’ESPN Henry Abbott passe ses journées dans les fiches statistiques. L’analytique c’est son dada et toutes les semaines dans le magazine du média sportif nord-américain, Abbott décortique le jeu sous l’angle des sacro-saints chiffres.Parfois il peut compter sur des aides extérieures, comme celle de la société SportVu – détenteur d’une base données sans équivalent sur les mouvements des joueurs grâce aux caméras installées aux quatre coins des parquets – pour son « Playbook » du 13 mai.

Alors que le flopping, la dureté physique des playoffs, les « Hack-A-Pivots-aux-mains-carrées » et les fautes flagrantes sont sources inépuisables de débats endiablés, SportVu nous apprend que si la moyenne de points par possession en NBA est de 1, elle passe à 1,22 après un drive, soit 22% d’augmentation. 

Pour un joueur comme LeBron James elle est carrément de 1,68, contre 1,5 quand il est aux lancers-francs – où il affiche 75%. Autant dire qu’il est plus rentable de faire faute sur lui pour l’envoyer sur la ligne de réparation, quitte à jouer du vice et sortir la boîte à claques. Tom Thibodeau l’a bien compris et le King l’a constaté avec amertume face aux Bulls, en demi-finale de conférence.

Le drive devient une denrée sciemment économisée par beaucoup de stars NBA, conscientes qu’en playoffs la raquette adverse sera moins encline à la laisser faire mumuse. Les coups y sont plus durs et font plus mal. James a beau assurer que ça ne change rien pour lui, et qu’il s’y accommode, une étude de deux chercheurs de Microsoft pour l’université de UCSD démontre que les franchise players en grande majorité utilisent le drive en priorité quand leur équipe est menée.

En étudiant les possessions de Tony Parker, Russell Westbrook, James Harden, Luol Deng, Kevin Durant, LeBron James, Chris Paul, Paul George, Dwyane Wade et Carmelo Anthony, Justin Rao et Matt Goldman prouvent que sept d’entre eux drivent plus quand ils sont derrière.

Seuls George, Flash et Melo partent autant au panier quand leur escouade est devant ou court après le score. Parmi les All Stars attirés par le cercle, le plus gros différentiel est pour Tony Parker. Le meneur des Spurs prend presque un shoot sur deux au drive quand San Antonio est mené, contre 32% quand ils sont devants. Westbrook et Harden complètent ce podium.

« Nowitzki et James sont deux exemples de joueurs plus à même de sacrifier leur corps quand la possession est importante. Plus elle vaut cher, plus ils vont aller au charbon », complète Rao dans le très intéressant article d’Abbott.

Rao a également déniché d’autres constats dont on raffole : quand la défense adverse commet des fautes physiques, le prochain drive de la victime est reporté. C’est par exemple le cas avec Kobe Bryant.