San Antonio a attendu le dernier quart-temps pour prendre les commandes d’un match que Tony Parker (21 pts) a marqué de son immense talent. Impérial dans le money time, TP rentre le shoot décisif à cinq secondes de la fin. Le triple double de LeBron James maladroit (18 pts, 18 rbds, 10 pds) est inutile pour un Heat brouillon dans les moments importants. Les Spurs s’imposent 92-88 et prennent un sérieux avantage psychologique, au-delà même de l’avantage du terrain !
Le furet texan ne court pas autant qu’Erik Spoelstra le clame. Il est rusé, vil et perspicace mais ne gambade plus quand le piège du Heat se referme sur lui. Sans le moindre point en contre attaque après deux quart temps, San Antonio s’en est remis aux vielles recettes pour concocter en première mi-temps une potée comestible, à défaut d’être succulente. En réponse à l’adresse du Heat (51%) et aux 23 pts de la paire Wade-James, les Spurs s’en remettent aux cannes presque quadragénaires de Tim Duncan, auteur de 12 pts en autant de minutes.
Rouillé en début de match (0/5 après 12 minutes), « Monsieur Fondamentaux » rentre cinq de ses sept shoots en deuxième quart pour compenser la baisse de régime de Tony Parker, maintenu à 3 pts après son entame picaresque. Danny Green (3/5 à trois points) lui, justifie les tickets que lui octroie Gregg Popovich, comme un grand père donnerait deux euros à son petit-fils pour aller s’acheter une barre chocolatée.
LeBron altruiste mais limité au scoring
Porté par un 8-0 maculé de l’empreinte du Flash – dont les genoux visiblement se portent bien merci pour lui, le Heat pense lancer la locomotive en milieu de deuxième quart temps mais la défense texane sort le butoir : elle monte enfin sur les tirs primés floridiens (6/11 après 19 minutes) et contraint son hôte à forcer quelques shoots. Jusque-là, le jeu du champion sortant portait beau (13 passes sur 20 shoots inscrits en première période), à l’image des stats All Around de son quadruple MVP (10 pts, 8 rbds et 5 assists).
Deux balles perdues consécutives suffisent pour sortir Spoelstra de sa quiétude apparente, après cinq minutes en troisième quart temps. Le coach demande un temps mort alors que Manu Ginobili vient de replacer les Spurs à -1, annihilant deux paniers préalables de Chris Bosh coup sur coup. Décidément, l’intérieur All Star se délecte des entames de mi-temps, lui qui avait multiplié les prises d’initiative en lever de rideau.
Neal et Manu aux fourneaux
La mise au point du favori de Pat Riley porte conseil, les Eperons ne repassent pas devant. Mais Gary Neal et El Manu (13 pts après trois périodes) prennent un malin plaisir à ne jamais laisser les coéquipiers du Birdman s’envoler. Kawhi Leonard a beau manquer trois shoots de suite derrière l’arc, Miami se contente d’un missile de Ray Allen pour maintenir son pécule à +3 (72-69).
LeBron n’est qu’à une passe du triple double quand Spoelstra maintient son presque cinq bis sur le parquet en début de dernier quart. Le Roi revient après trois minutes, au moment où Chris Andersen et Tiago Splitter achalandent le scoring, et juste avant que les Spurs ne reprennent les commandes sur deux lancers de TP. Un spin move d’école du Français calme encore plus la cathédrale de Miami (78-81), qui attend les quatre dernières minutes du match pour enfin être digne de l’événement.
Parker le bourreau
MVP des Finals 2007 devant les Cavs de l’ancien Elu de l’Ohio, Parker poursuit son travail de bourreau et commence à rappeler de très mauvais souvenirs à James. Son jump shoot avec 3min30 à jouer offre six points aux caïds de l’Ouest (85-79). Miami bafouille son basket, incapable de trouver le moindre confort dans ses positions. LeBron noircit la feuille mais ne marque pas avant de rouvrir le compteur sur une claquette.
Placé en défense sur TP, James réplique immédiatement d’un drive solitaire après un 3-points de Green, la gâchette affûtée de Long Island (83-88). Ginobili laisse tomber le crucifix à 7m23 avant que Ray Allen enfile trois lancers. Le Heat est revenu à une possession. Dans le brouhaha d’un écrin enfin braillard, c’est Duncan qui prend ses responsabilités sur une feinte du dimanche qui trompe Bosh. Le futur Hall of Famer ne tremble pas sur la ligne de réparation. Bosh lui se casse les dents à trois points, sur son quatrième échec du match, avant d’aider TP à lui aussi manquer la cible.
Opportuniste, James profite du tir trop court du meneur des Bleus pour replacer son Heat – à 2 et un peu moins de trente secondes au chrono. Devinez qui va prendre le tir à l’ultime dixième de la possession la plus important de la joute ? Parker évidemment. Avec la planche, le triple champion achève Miami. Du grand art !
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