À l’occasion de l’annonce officielle de sa retraite des parquets après une carrière hors du commun, Basket USA rend hommage à Grant Hill.
Alors qu’il vient d’arriver dans l’Arizona où il va retrouver une seconde jeunesse, Hill est interrogé sur l’évolution du jeu. Il est bien placé pour en parler, lui qui a débarqué au beau milieu des années 90 et apprend chaque jour les systèmes de jeu de l’attaque à tout va de Mike D’Antoni à Phoenix.
Moins de physique, plus de scoring
« Je pense que le jeu a changé. Les joueurs sont plus petits. Quand je suis arrivé dans la ligue, c’était plus traditionnel, avec deux grands qui jouent dos au panier, c’était plus méthodique » expliquait-il sur ESPN. « Il faut dire qu’il y avait des grands qui était très talentueux : je pense à Hakeem, Ewing, David Robinson, Shaq, Rik Smits. Même les grands de seconde zone restaient des bons joueurs… et avaient même du toucher étonnamment ! L’ailier fort était un gars costaud, maintenant, c’est un joueur élancé qui shoote. Le jeu a changé. Il y a davantage d’aller retour. Il y a davantage d’ajustements dans le match aussi. C’est moins physique. »
Avec le déclin progressif du talent des « Big Men », Grant Hill identifie donc une accélération du jeu. Mais en parallèle, et si le jeu physique des Bad Boys des Pistons avait obtenu un succès certain, la mode du jeu physique semblait avoir atteint son terme avec les Knicks de l’ère Pat Riley…
« La NBA est une ligue d’imitateurs. Quand quelque chose marche, ils essayent à leur tour. La même chose est arrivée dans les années 90 où le jeu était méthodique, les entraineurs appelaient les systèmes eux-mêmes. Il y avait beaucoup de prises à deux. C’était une bataille physique, défensive, à l’arraché. Je crois que c’était parti des Pistons et puis Pat Riley l’avait fait au début des années 90 avec les Knicks. Et petit à petit, ça s’était répandu. »
La révolution D’Antoni
Instigateur d’une nouvelle phase du développement du jeu NBA, Mike D’Antoni a su profiter des vents tournants et de son expérience internationale pour promouvoir un jeu rapide qui a lancé à son tour une mode.
« Le style prôné par D’Antoni a changé les choses. De nombreux systèmes, la philosophie, la rapidité de placement sont la marque de fabrique de Phoenix et de Mike D’Antoni. Deux changements ont permis ce nouvel alignement : la ligue a réduit l’aspect physique au profit de l’attaque. Ils ont fait un effort concerté pour augmenter le scoring et ne plus avoir ces matchs qui finissent à 85-84 points. »
Au revoir les défenses étouffantes et bonjour les pistoleros ! Loin de porter un jugement d’ordre qualitatif, Grant Hill constate simplement qu’ainsi va la NBA.
« Le jeu passe par ces changements. Et puis, ajouter à ça que les entraineurs changent aussi. De nouveaux entraineurs apparaissent, ils apportent de nouvelles idées. Et puis les joueurs… Dans les années 90, on en était arrivé à poser des systèmes pour que l’équipe adverse ne fasse pas ce qu’elle avait prévu de faire. »