Ronny Turiaf : « Aujourd’hui, on se retrouve dos au mur »

Le basket est un sport de série et, en playoffs, la fameuse dynamique fait des rois ou détruit des prétendants. Etrillés sous les panneaux au FedEx Forum et incapables de sortir Memphis de son plan de jeu, les Clippers devaient retrouver leurs fondamentaux mardi. Mais entre la blessure de Blake Griffin, le laxisme défensif, le manque d’envie parfois, le coaching douteux de Del Negro, le malaise persistant chez Caron Butler et DeAndre Jordan, Lob City revient dans le Tennessee la tête posée sur la guillotine.

« Aujourd’hui on se retrouve dos au mur et c’est une situation qui est toujours intéressante à jouer, on va dire», nous confiait Ronny Turiaf trente minutes après la désillusion. Comment l’équipe a-t-elle encore pu laisser filer des rebonds aussi importants ? « Le rebond, c’est leur force. C’est comme ça qu’ils jouent bien au basket », nous répond l’intérieur de l’équipe de France. « Ils savent se mettre dans les meilleures situations pour gagner. C’est ce qu’on appelle ici leur pain et leur beurre. On essaye de faire ce qu’on peut pour limiter les dégâts. On l’a bien fait dans les deux premiers matches, on connaît la recette. Tu as beau faire ce que tu veux, tu essaies, tu essaies mais des fois, ça ne passe pas. »

Derrière un DJ incapable d’enfiler le bleu de chauffe, nargué par la ruse de Randolph et invisible offensivement, le Martiniquais apporte son intensité et son envie. Cela ne suffit pas. Mais pour lui, le manque de cœur n’est pas le problème de ses Clippers.

« Les oppositions 4e contre 5e sont toujours difficiles à négocier, comme on peut le voir à l’Est où il y a de très gros matches. On sait quel est le challenge. On a réussi à bien faire les choses dans les deux premiers matchs, après ils ont fait des ajustements et là c’est à nous de relever la tête. Il ne faut pas s’avouer vaincu et continuer d’avancer » lance-t-il.

Dans le discours, Ronny transpire le combat. Encore faut-il que la révolte soit globale.

« La blessure de Blake n’a pas arrangé nos affaires mais c’est la vie, on ne peut rien y faire. On ne va pas laisser tomber et on va continuer de son donner à fond, sans rendre les armes », plaide Turiaf. « On a 72 heures pour se rétablir et surpasser cet obstacle, qui fait partie des aléas d’une saison. Cette saison il y a un paquet de blessés en NBA, on le sait. »