« Je ne lui ai parlé qu’une fois. Mais, quand on discute avec lui pour la première fois, on peut dire qu’on est lié, car il t’a déjà observé. Si je lui passe un coup de fil, c’est comme si on avait toujours été en contact. »
Lui, c’est Larry Bird. Et Kevin Durant l’a eu au bout du fil courant décembre. KD apprend alors que la légende des Celtics est tout simplement aussi fan de son jeu que Kevin l’est pour celui de Bird. S’ensuit une magnifique saison de l’ailier du Thunder (28 points, 8 rebonds, 5 passes) qui tourne à 50,9% de réussite à deux points, 41,3% à trois points et 90,7% aux lancers, tous des records personnels.
Larry Bird, l’idole et le conseiller
« Ce serait un grand honneur de rentrer dans ce club. Ça montre ma progression en tant que joueur. Je suis parti de loin, avec mes 42% en saison rookie et maintenant à 50% sur une saison entière. Ce sera sympa. » admet Kevin Durant au journal The Oklahoman.
De fait, après Reggie Miller, Mark Price, Steve Nash, Dirk Nowitzki et donc, Larry Bird, Kevin Durant va devenir le 6ème joueur dans cette table ronde des shooteurs d’élite qui ont réussi à disposer de moyennes supérieures aux « 50-40-90 » dans les 3 catégories du tir.
Mais pour Durant, ces discussions avec son idole de jeunesse lui ont surtout permis de prendre du recul sur son jeu… jusqu’à accepter l’idée de perdre son trône de meilleur scoreur (aux dépens de Melo). KD s’inspire de Bird pour étendre son influence positive sur son équipe et ses coéquipiers.
« Il m’a dit qu’il avait toujours essayé de faciliter les choses pour ses coéquipiers, de leur donner confiance chaque jour. Et je pense que c’est ce que je fais. Les gens ne voient pas forcément ça. Et lui, il m’a rassuré sur ce rôle. Chaque jour, il essayait aussi de pousser ses coéquipiers à se surpasser, et c’est ce que j’essaye de faire. »
Moins croqueur, plus passeur
Le discours est enjôleur mais il est prouvé dans les faits, avec Durant qui est plus que jamais créateur de jeu, avec 4,6 passes par match (aussi un record perso), et qui a même (certes qu’un peu) réduit sa pollution offensive (avec 3,5 balles perdues) par rapport à la saison passée (3,8). Mieux encore, il ne prend que 17,7 tirs par match, soit sa plus petite moyenne depuis son année rookie à Seattle.
Le revers des dernières Finales a obligé Durant à comprendre qu’il faudrait un effort collectif pour aller au bout. L’influence de Bird n’aura fait qu’accélérer le processus pour Durant qui n’a décidément pas dans l’idée d’arrêter sa progression fulgurante.
Les compliments pleuvent sur Durant, avec Nowitzki qui salue le fait « qu’il passe davantage la balle et ne force plus beaucoup de tirs », ou Mullin qui souligne également la justesse nouvelle du jeu de KD :
« Il s’est fixé des limites dans son jeu, le résultat est impressionnant. »
Le début d’un long règne
Et ce n’est pas fini… Durant entre dans ce club fermé et devient le plus jeune joueur à réaliser cet exploit statistique. Mark Price était le précédent détenteur à 25 ans, mais le Thunder va le devancer de quelques mois (24 ans et 7 mois pour le jouvenceau d’OKC). Ce qui fait dire à Reggie Miller que ce n’est que le début d’un long règne.
« Il est probablement le meilleur athlète d’entre nous tous. Et il n’a gratté qu’à la surface encore. Steve Nash a réussi 4 saisons. Durant devrait le dépasser parce qu’il a commencé si jeune. »