Côté pile, DeMarcus Cousins est un joueur capable de tourner à 21.6 points, 13.8 rebonds, 3.2 passes et 1.6 interception, comme il l’a fait sur les 5 derniers matches des Kings. Côté face, c’est un joueur capable d’être suspendu 3 fois en 2 mois (2 fois par la NBA, une fois par les Kings).
Un côté « Docteur Jekyll et Mister Hyde » dont il a parfaitement conscience mais qu’il ne contrôle malheureusement pas.
« Parfois, je laisse de petites choses prendre le dessus. Des choses simples, comme par exemple, une conversation téléphonique qui tourne mal, » avoue-t-il à Sport Illustrated.
Le problème, c’est que cela fait partie intégrante de son caractère (bien trempé) et il lui est bien difficile de lutter contre le naturel malgré son jeune âge (22 ans).
« Quand j’ai le sentiment que quelque chose est faux ou injuste, je vais en parler. Je le tiens de ma mère et c’est un problème que j’ai. Je ne veux pas dire que je vais changer car c’est aussi ce qui m’a aidé à arriver là où je suis et en même temps, je dois apprendre à me taire. »
Est-ce vraiment cet aspect de sa personnalité qui lui a permis d’être sélectionné par les Kings en 5ème position de la draft 2010 ?
« Les Kings avaient peur de me rencontrer »
La frontière est très mince car, si l’on en croit ses propos, ce trait de caractère aurait tout aussi bien pu lui coûter sa place en NBA.
« Ils [les Kings] voulaient apprendre à me connaitre mais ils avaient peur de ma réputation. J’ai trouvé que ce n’était pas très bien de leur part. Je suis votre joueur et vous ne prenez pas le temps d’apprendre à me connaitre ? »
Cependant, bien qu’il la trouve injuste, il sait que cette réputation d’enfant immature et contestataire n’est pas arrivée par hasard. Même s’il semble touché par les critiques à son encontre.
« Je ne vais vous dire que je suis innocent car j’ai fait des choses…. Mais je ne pense pas en avoir fait suffisamment pour mériter cette réputation. Je n’ai pas de casier judiciaire alors que d’autres gars dans la ligue, qui ont une bien meilleure image, en ont un. Je ne pense pas qu’on m’ait donné ma chance. Je ne sais pas ce que j’ai fait de si terrible à la fac’ pour mériter cette image. »
Pas besoin de remonter jusqu’à l’université puisqu’en seulement deux ans de NBA, l’intérieur des Kings a déjà amassé une belle ribambelle de casseroles.
Le changement, c’est maintenant
Souvent maladroit dans ses gestes ou ses propos, Cousins n’a pas mauvais un fond et malgré les apparences, son attitude semble plutôt liée à un manque de confiance.
« Quand je suis arrivé dans la ligue, tout le monde disait que j’allais devenir gros et que je serai le nouveau Oliver Miller [son portrait]. Tous les feux étaient déjà au rouge et j’ai le sentiment qu’on ne m’a jamais vraiment laissé une chance. »
On l’a compris, Cousins reproches à ses dirigeants leur comportement initial mais il ne veut pas quitter la franchise pour autant.
Son nouvel agent [pourtant détesté par les frères Maloof] a rencontré les dirigeants et il ne leur a pas réclamé de transfert. Ça tombe bien, eux non plus ne veulent pas se séparer de leur intérieur alors que le GM de la franchise leur suggérait pourtant de s’en débarrasser.
La rédemption ne devrait donc, a priori, pas passer par la case transfert pour Cousins qui n’a qu’une idée en tête : ramener les Kings à la place qu’ils occupaient au début des années 2000.
« C’est comme un trophée pour moi. Prendre une équipe ou aucun joueur ne veut vraiment aller, une équipe considérée comme la pire de la ligue, et trouver un moyen de gagner malgré toute la négativité. Je veux remettre Sacramento sur la carte. Je veux être partie intégrante du changement ici. »
S’il continue de jouer comme il l’a fait ces derniers jours, alors Sacramento a de bonnes raisons d’y croire.
En espérant qu’aucun nouveau « pétage de plomb » n’entravera ces belles promesses d’ici là.