« C’est grave Docteur ? » Bugs Bunny peut mordre sur sa carotte comme les Lakers sur leur dispendieuse chique. Et de trois !
Quand Kobe score 40 points, surtout cette saison, c’est rarement bon signe : la plus grosse masse salariale de la ligue a encore affiché ses lacunes au grand jour dans un derby dominé de la tête et des épaules (105-95) par d’impressionnants Clippers. Compte rendu en six actes.
MVP
Chris Paul. Quand un Steve (Blake) remplace l’autre, la défense reste aussi poreuse. Au moins là-dessus, les Lakers sont constants. Chris Paul aurait pu en profiter pour se goinfrer tel Gargantua. Mais CP3 est un patron altruiste et surtout intelligent. Impérial dans sa gestion, son influence sur le bien être de son équipe frôle l’excellence dans ce derby archi dominé par ses Clippers. Avec 15 assists pour une seule balle perdue, le meilleur meneur NBA, dixit les GM de la ligue, a récité une partition digne d’un MVP. Preuve de son impact, quand Vinny Del Negro le rappelle sur le parquet après sept minutes passées sur le banc dans le 4e quart, Lob City remet les Lakers dans le trou alors que Kobe venait de les ramener à -7. CP3 est de retour au sommet, le message est envoyé. A bon entendeur !
Le fait du match
Comment passer de +4 (67-63) à +15 (82-67) en un peu moins de quatre minutes pour plonger l’adversaire dans les affres du doute ? Offrez un joli contrat à CP3, Blake Griffin et Jamal Crawford. En fin de 3ème quart-temps, le trio a assommé les rivaux avec une facilité déconcertante. Bon la défense douteuse des « sans victoire fixe » adverses a aidé, certes. Mais le coup de massue symbolise la force de frappe offensive de ces Clippers là. Kobe aura beau enfiler 6 points de rang en début de quatrième quart, ses Lakers ne se remettront jamais du coup de boutoir, ne revenant jamais sous la barre des 7 points.
La stat
Les 20 balles perdues des Lakers. Pour juger la qualité d’un meneur, le ratio ratio assist/balle perdue est sacro saint. Pour stigmatiser les lacunes de l’équipe la mieux payée du pays, il est également idéal. En perdant 20 fois le cuir, les Lakers ont offert plus de 20 points aux Clippers en transition. Pour compenser, les 15 assists sont d’autant plus inutiles et quasi ridicules qu’aucun joueur n’en distribue plus de 3 à lui seul.
La satisfaction
Caron Butler. Si Butler est une université en terre d’Indiana, c’est aussi une école de shoot. Avec l’ancien Wizard et le gourmand Jamal Crawford, Lob City expose deux des plus esthétiques shooteurs de la ligue. A l’image de son nothing but net au buzzer du 2ème quart-temps, Caron le classieux a une fois plus joué juste. Sans forcer, il a apporté son écot à la domination des Clippers. Souvent incisif en première mi-temps mais discret en seconde la saison passée, l’ex-All Star continue sur sa lancée cette saison.
Le bide
Lamar Odom. Presque ridicule avec les Mavs la saison passée, l’ex-meilleur 6e homme pouvait encore se justifier avec un mot d’excuse comme un cancre de fond de classe au collège. En le faisant revenir dans le nid angeleno, les Clippers lui ont offert l’escalier du paradis de Led Zeppelin mais Mr Kardashian ne veut même pas monter la première marche du vide. Comme s’il avait désormais peur de ces hauteurs qu’il a côtoyées toute sa carrière. Physiquement à la peine, coupable de quelques kilos en trop, l’ex-futur Magic Johnson a bien mis un énorme shoot deux mètres derrière la ligne primée dans le 4e quart, ça ne compense pas le reste de ses criardes lacunes.
A part ça…
Darius Morris a joué, et plus de 10 minutes. Comme quoi, tout arrive ! Sans Nash, Mike Brown l’a préféré en back-up de Steve Blake. C’est dire la confiance qu’il nourrit en Chris Duhon, pour qui la vie en pourpre sera jaune comme un sourire de désolation. Le sien. Grant Hill et Chauncey Billups étaient en costard Pat Rileysque sur le banc, en revanche point de Steve Nash sur celui des Lakers. Entendu au buffet du restaurant de la salle de presse dans la bouche de Mitch Kupchak : « certainement pas ». La question du curieux mais intime confrère ? « Est-ce que tu aurais voulu voir Steve Nash mener le jeu en triangle ? » Dwight Howard n’a pas changé, il aime toujours autant faire le con avec les médias. En calbute dans le vestiaire avant le match, le pivot des Lakers a chambré tout le monde pendant dix minutes. Il avait la vanne aussi facile que le rire. Ensuite il a dû aller jouer et là, ce fut moins la fête du slip.
https://www.youtube.com/watch?v=JBzPVZkimdQ
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