Contre Indiana, Miami a encaissé un méchant 10/18 à 3-pts. Si Miami est l’une des meilleures défenses de la ligue en terme de points encaissés, les shoots à 3-pts restent son talon d’Achille.
Miami est avant-dernier de la ligue pour les shoots concédés à 3-points (21 tirs tentés), et seul Denver fait pire. Autre stat : le Heat n’est que 27ème au niveau des pourcentages accordés ses adversaires (37%). En clair, Miami laisse beaucoup ses adversaires shooter, et forcement ils ont plus l’occasion de mettre dedans.
Sports Illustrated s’est donc posé la question de savoir s’il était possible de gagner un titre en concédant autant de shoots primés. Et l’histoire récente ne donne pas raison à Miami.
Seules deux équipes ont fait pire
Depuis 1999, sur les 48 équipes à avoir joué une finale de conférence, seuls deux présentaient des chiffres similaires ou plus importants que ceux du Heat. Les Bucks de Milwaukee en 2000-2001 et les Suns de Phoenix en 2005-2006. Dans la catégorie des 3-pts tentés, on retrouve aussi Boston en 2001-2002.
La présence des Suns n’est pas surprenante, vu le rythme avec lequel les matches se jouaient avec cette équipe. Phoenix avait en moyenne 5 possessions de plus que les autres équipes. Cette année, Miami a sensiblement la même moyenne que les autres, ce n’est donc pas une question de rythme.
Un équilibre à trouver
Le fait de laisser une équipe tirer à 3-pts n’est pas une mauvaise tactique en soit. C’est le fruit d’une grosse défense dans la raquette, et d’un souci d’obliger l’adversaire à prendre des tirs lointains. Le problème, c’est que si l’adversaire est adroit, c’est qu’il peut shooter avec moins de pression.
En 2003, Dallas autorisait les équipes adverses à shooter à 3-pts comme aucune autre équipe dans la ligue. Mais le pourcentage était aussi le 8ème meilleur de la ligue, d’un point de vue défensif. Ou au contraire San Antonio, en 2004-2005, l’année du titre, prenait 36 % des shoots à 3-pts concédés, mais c’était l’équipe qui en autorisait le moins. Il faut donc trouver un certain équilibre.
C’est toute la philosophie de Gregg Popovich, qui ne veut pas jouer l’interception, sous peine de laisser des shoots ouverts mais qui préfère contester les shoots et se concentrer sur les rebonds.
Miami interdit la raquette et coupe les lignes de passe
En défense, le Heat a deux priorités : ne pas autoriser l’accès au panier et couper les lignes de passe. Une stratégie, qui rappelle certaines zones, et qui a deux défauts : les zones à 3-points ne sont pas toujours couvertes ; si on coupe les lignes de passe, on risque de se faire éliminer en tentant d’intercepter. Autre constante : le Heat prend le parti pris de beaucoup passer sous les écrans, ce qui laisse de l’espace pour shooter. Voilà pourquoi Miami encaisse autant de shoots extérieurs.
Pour l’instant, cette philosophie réussit au Heat. Finaliste l’an dernier et dans le Top 3 de la ligue cette année, les résultats plaident en sa faveur. Sauf que Miami est aussi moins souverain au rebond (18 ème sur 30), et qu’en playoffs, s’ils ne corrigent pas le tir, les joueurs du Heat se mettront tout seul en mauvaise posture.