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Interview Eric Besnard (Canal+) : « les années 90, c’était l’âge d’or de la NBA »

Au commentaire des premières Finals de Michael Jordan au début des années 90 sur Canal+, Eric Besnard était l’une des grandes voix du basket pour toute une génération. Acolyte de George Eddy pendant près d’une décennie, et aujourd’hui présentateur du Grand Forum sur Infosport et du Multifoot sur Canal+, notre confrère a accepté de revenir sur le passage NBA de sa carrière.

Un entretien rempli de souvenirs, de mélancolie et de passion avec Michael Jordan comme fil rouge.

Pour commencer, un mot sur l’anniversaire de Shaquille O’Neal (40 ans mardi) ?

C’est l’un des mes premiers souvenirs avec les Finals de 1995 avec Orlando. C’est l’un des derniers monstres dominants du basket. Peut-être le dernier personnage. Ce genre de personnages qui font l’histoire du basket. Je n’ai pas connaissance d’un pivot aussi dominant que lui en NBA depuis qu’il est parti, même si c’est très récent. Plus que les titres obtenus avec les Lakers, c’est la découverte du joueur à Orlando dont je me souviens. C’est davantage aussi son duo avec Penny Hardaway que sa période prolifique avec Los Angeles. Mais c’est peut-être dû au fait que je commentais ces matches-là.

Ça vous manque de commenter du basket ?

Oui. Je dois être le téléspectateur le plus inconditionnel de Canal+. Je regarde tous les matches de Pro A, beaucoup de NBA et l’Euroligue de temps en temps. J’adore le basket et j’ai toujours un ballon près de moi pour pouvoir le toucher.

Vous auriez aimé commenter des matches de français en NBA ?

Oui. J’aurais bien aimé commenter une finale de Tony Parker. Il ne me fait pas rêver mais je suis admiratif de sa réussite aux Etats-Unis. Car d’autres vont suivre ce chemin. Comme Nicolas Batum, que j’aime aussi voir jouer.

« Le jour où on a découvert la Dream Team à l’entraînement… »

Racontez-nous vos débuts à Canal+.

Je suis arrivé il y a longtemps à Canal Plus. À la fin de l’année 1990. Et le basket était, avec le football, le sport de prédilection de Charles Biétry. Donc très vite, la Pro A a été sur Canal+. Et comme j’avais joué au basket, à un petit niveau, mais que j’étais un passionné, on m’a demandé si je voulais commenter du basket avec George Eddy. Cela s’est donc fait tout naturellement. On a d’abord fait la NBA, puis la Pro A avec le match du samedi après-midi en alternance avec le rugby.

Que retenez-vous de toutes ses années aux côtés de George Eddy ?

C’était une période magique. On ne va pas jouer les « vieux cons » mais, le début des années 90, c’était l’âge d’or de la NBA. L’avènement de Michael Jordan, la fin de Magic Johnson, la Dream Team, c’était une folie autour de la NBA. Et j’ai eu la chance de participer à cela. J’ai fait 6 Finals NBA, de la Pro A, des tournois pré-olympique et de l’Euroligue. Avec notamment Limoges en 1993, je n’ai pas commenté le titre puisque la finale n’était pas sur Canal+, mais on a suivi toute l’aventure. Ce ne sont que de beaux souvenirs.

Une anecdote avec George ?

Un des mes plus beaux souvenirs était avec lui. C’est le tournoi pré-olympique de Portland en 1992 où l’on découvre la Dream Team. Et avec George, nous arrivons à la salle deux heures avant les matches. Il n’y a personne dans la salle. Enfin, il y a trois joueurs qui sont entrain de faire un HORSE. Ces trois joueurs sont Michael Jordan, Magic Johnson et Charles Barkley. Nous sommes au bord du parquet mais moi, je suis dans un rêve. J’avais un pauvre appareil photo à l’époque, car les smartphones n’existaient pas encore, donc j’ai quelques photos pourries mais qui sont des souvenirs qui resteront à jamais dans ma mémoire. Et puis, il y a Kareem Abdul Jabbar qui était venu commenter un match avec George et moi pour les 10 ans de Canal+.

C’est votre plus beau souvenir de toutes ces années-là ?

C’est marquant. Après, il y a l’aventure européenne de Limoges et les Finals de Jordan, notamment celle de 1993 contre Phœnix avec ce panier de John Paxson.

Et comme commentateur ?

Oh, c’est dur ça ! (rires). La finale France – Etats-Unis aux Jeux Olympiques de 2000, parce que j’y ai cru jusqu’au bout. J’étais persuadé que l’exploit était possible. Ensuite la campagne européenne de Limoges en 1993, on a fait tous les matches sauf la finale, événement protégé et c’est normal, donc sur France Télévisions. Et puis il y a Jordan. Mais comment sortir un match de Jordan ? (silencieux et hésitant)

Peut-être son premier match des Finals 1992 contre Portland avec sa première mi-temps de légende ?

Oui, là où il met 35 pts. J’allais vous dire ça. Mais il y en a tellement…

Restons sur Jordan, quand on a discuté avant Canal NBA il y a quelques semaines, vous me disiez que c’était le plus grand. Pourquoi ?

C’est le plus grand sportif de tous les temps. Car c’est le seul sportif à avoir vraiment réussi son come-back. Je n’ai pas l’exemple d’un autre sportif. Il s’en va pendant 1 an et demi, il ne fait plus de basket, il fait du base-ball et Chicago a du mal à se qualifier pour les playoffs. Il revient et les Bulls sont de nouveau trois fois champions. C’est le joueur qui fait gagner son équipe. C’est le joueur qui fait aimer le basket même si l’on n’aime pas le basket. C’est le seul sportif avec Lionel Messi pour lequel j’aurais payé pour le voir jouer même avec ma carte de presse. Dès qu’il avait le ballon, on savait qu’il allait se passer quelque chose. Je ne sais même pas comment on peut faire une carrière à 30 pts de moyenne. Même à Washington, il était encore à 23 pts de moyenne à 40 ans. Il y a beaucoup de joueurs qui aimeraient avoir cette moyenne là.

« Aucun joueur ne me fait rêver aujourd’hui »

Vous m’aviez aussi avoué que vous étiez nostalgique des années Jordan, à cause du manque de personnages dans la ligue.

Oui, LeBron James, Dwyane Wade ou encore Kobe Bryant ne me font pas rêver. Il n’y a pas grand monde qui me fait rêver en ce moment en NBA. J’adorais un joueur comme Jason Kidd. Peut-être parce que, quand je jouais modestement au basket, j’étais meneur. Il manque des joueurs différents des autres. Évidemment, il n’y a plus de Jordan, ni de Scottie Pippen, des joueurs polyvalents qui font gagner des titres, ni de Dennis Rodman. Je suis plus mélancolique que nostalgique. Je suis davantage les aventures des joueurs Français aujourd’hui. Qui peut aujourd’hui me faire rêver, vous n’avez pas des noms par hasard ? (rires).

Vous avez bien un joueur favori ?

J’aime beaucoup Rajon Rondo. J’adore le voir jouer. J’aurais aimé jouer comme lui ou comme Jason Kidd (rires).

Et une équipe ?

Les Bulls. C’est Chicago, car ça a marqué mes années à Canal et nourri mes rêves.

Voir les 50 plus grands joueurs de tous les temps à Cleveland en 1997 a aussi dû vous faire rêver ?

C’est Wilt Chamberlain qui m’a impressionné. Car pour moi, ce joueur était un image, il n’existait pas et d’un seul coup, il était devant moi. L’homme qui a mis 100 pts dans un match NBA. C’était mythique de le voir en vrai, j’étais comme un petit garçon. Voir des joueurs que j’ai connu uniquement par le papier étaient face de moi, c’était énorme. Je suis un des rares qui aimait le match des légendes au All Star Game. Je regrette qu’il soit remplacé désormais. J’adorais aujourd’hui revoir Jordan, Pippen et Rodman jouer ensemble, cela serait extraordinaire.

Justement, si vous deviez faire votre 5 majeur avec les joueurs qui vous avez commenté, à quoi ressemblerait-il ?

Wouah ! Ça aussi c’est dur. J’ai pas vu jouer Drazen Petrovic mais j’aurais adoré le mettre dans mon 5 majeur. C’était fascinant ce qu’il faisait à l’époque. Donc on va dire Jordan, Pippen et Rodman. On va mettre Chamberlain en pivot, même si je ne l’ai pas commenté mais on est obligé (rires). Puis en meneur, Jason Kidd.

Même pas Magic ? Puis en pivot, si on ne prend pas Chamberlain, qui choisir entre Hakeem Olajuwon ou Shaquille O’Neal ?

Ah oui, j’ai oublié Magic. Je mets Magic, il est plus fort. Même si je l’ai que très peu commenté. Donc Magic, Jordan, Pippen, Rodman et Olajuwon. Même si c’est dur de choisir avec O’Neal. Ça tient la route, non ? Mais qu’est-ce que c’est dur, mais quelle question compliquée ! (rires).

Que des Américains finalement dans votre cinq idéal. Il y a pourtant un rapprochement entre la NBA et le reste du monde ?

J’ai le sentiment que le basket européen s’est américanisé dans le mauvais sens du terme. Il pêche par excès d’individualisme. Et cela va sûrement plus vite. Et physiquement aussi. On le voit avec les meneurs de jeu qui sont beaucoup plus grands et costauds que dans les années 90.

« On essayait de voir un maximum de matches NBA »

Les méthodes de travail aussi ont changé depuis 20 ans. Comment travaillait-on sur la NBA sans internet et sans tous les moyens actuels ?

On essayait de regarder un maximum de matches dans ce qu’on recevait à Canal+. Alors qu’aujourd’hui je vais regarder les résumés vidéo sur le site de la NBA. À l’époque, on diffusait un ou deux matches par semaine, qui en plus étaient des résumés de 40/50 minutes. Mais à part cela, on n’en voyait pas énormément. J’étais en manque de NBA, je voyais trop peu de matches. Enfin, on s’informait lors de nos voyages aux Etats-Unis pour les Finals et la finale universitaire, et encore on ne l’a faite qu’une fois.

Justement, pourquoi avoir arrêté de diffuser la NCAA sur Canal+ ?

Je ne sais pas. Maintenant, il faut savoir que le basket NBA a beaucoup d’attrait au près du grand public. La NCAA c’est très spécialisée. On l’a faite en 1994 et en terme d’audience, personne ne suivait. C’est comme le base-ball, personne ne connaît en France, ou alors il faut connaître le basket de très près.

Pour finir, que retenez-vous de la saison actuelle ?

Que Chicago est leader de la conférence Est (rires). C’est un championnat ouvert avec le lock-out. Et il y a des équipes dont on ne parlait jamais avant comme Oklahoma City ou les Clippers, et là qui peuvent être championnes NBA. C’est une saison excitante car tout est possible.

Propos recueillis par Jonathan Demay pour Basket USA

Photo : © Maxime Bruno / CANAL+

Eric Besnard et George Eddy (fin du Game 4 des Finals 1996)

https://www.youtube.com/watch?v=YWkOEcDqUiU

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