Le documentaire « More than a game » aurait dû sortir au cinéma cet automne. On attend toujours…
Du coup, beaucoup d’entre vous n’ont pas pu découvrir ce témoignage assez saisissant des années lycée de LeBron James.
Sur Basket USA, l’oubli est réparé : voici un reportage à Akron et Cleveland qui vous dit tout du p’tit gars de St. Vincent-St. Mary devenu star planétaire…
LeBron, le pitre de la bande
Au fil des saisons, LeBron va rencontrer ceux qui deviendront, une fois entrés au lycée, ses coéquipiers et ses meilleurs amis (ci-dessous, le Swenson’s où ils se retrouvaient). Une bande de copains « inséparables pour la vie » précise Sian Cotton, l’un d’entre eux. Il y a Dru Jr, le fils de Dru Joyce. Complexé par sa petite taille, Dru Jr est un monstre de persévérance. Il jouait la saison dernière en Pologne après avoir été le tireur d’élite du club allemand d’Ulm. A St. Vincent-St. Mary, il côtoie Roméo Travis, le plus solitaire du groupe, du genre écorché vif, qui explique avoir commencé à jouer au basket parce que ça lui permettait de « sortir avec des filles »… Sian Cotton n’est pas le plus doué de la bande question basket. L’an passé, il jouait au football américain pour une université de l’Ohio. Willie McGee était le plus discret, « l’observateur un peu en retrait » comme il se décrit lui-même. C’est le seul à avoir poursuivi des études longues à l’université. Il est professeur assistant et prépare une thèse. Enfin, il y a le sieur LeBron.
Willie McGee le décrit comme l’élément « le plus mature du groupe et définitivement pas le plus bête. C’était un blagueur, un beau parleur toujours prêt à lancer des vannes dans les vestiaires. Coach Joyce devait même lui dire : « Laisse tes coéquipiers se concentrer ! » »
Au lycée, James est le mec sympa et drôle, celui avec qui tout le monde veut devenir pote.
« Pourtant, nuance Willie, ce n’était pas le plus sociable d’entre nous. Ce n’est pas lui non plus qui sortait le plus. C’était plutôt Sian. En fait, LeBron était le plus sérieux de nous. »
Les cinq amis aiment se retrouver après les matches pour déguster un burger dans un snack du centre-ville d’Akron. Six ans après, il paraît que Swenson’s reste l’une de leurs adresses préférées.
« LeBron est resté le même, confie son ancien coéquipier. Bien sûr, il est très occupé et pense plus au business qu’avant. Mais c’était et c’est toujours une bonne personne, quelqu’un de très drôle et d’abordable. C’est un bon père et un ami génial. Il s’intéresse aux gens et essaie de prendre soin d’eux. »
Difficile de quantifier la part d’exagération et la part de sincérité dans ces déclarations idylliques. Une chose est sûre : « LBJ », le multimillionnaire idôlatré par la planète entière, continue à passer tous ses étés auprès de ses quatre potes de toujours.
Un bourreau de travail
LeBron a un don. Physique et athlétique d’une part. Mais aussi dans la vitesse d’apprentissage et la compréhension du jeu, selon ses entraîneurs successifs. C’est avant tout grâce à un travail acharné qu’il est devenu le « King », MVP de la saison NBA 2008-09. James s’entraîne constamment. Même l’été, quand il est censé se reposer et profiter de ses vacances. Tous les jours, il va à la musculation et s’inflige de longues séances de shoots avec ses anciens coéquipiers de lycée. Présent à Paris début septembre pour plusieurs opérations montées par son équipementier (Nike of course), il s’est entraîné quotidiennement avec le club de Paris-Levallois.
« C’est quelqu’un qui s’entraîne dur pour être le meilleur. Rien ne lui a été donné, il a travaillé dur pour arriver là où il est aujourd’hui et il continue à bosser comme un forcené », explique son ami Willie McGee (ci-dessous).
L’attitude de « l’Elu » rejaillit sur ceux qui le côtoient tous les jours.
« Il est le premier à m’avoir montré ce que c’était de travailler avec âpreté », explique Sian Cotton.
« C’est quelqu’un de très exigeant », ajoute Jason Petrie qui dessine et conçoit les chaussures de James pour la firme au swoosh. « Il a ses idées, ses envies, ses opinions, il sait exactement ce qu’il veut et ce qu’il attend de nous. »
Cette éthique de travail est symbolisée par un lieu particulièrement important pour LeBron. Un petit gymnase perdu au milieu des bois, à l’écart d’Akron, longé par un stade de foot. L’Ed Davis Community Center ne paie pas de mine. L’aspect extérieur du bâtiment empêche de croire qu’une superstar du basket s’y entraîne sans relâche. Sur le côté, on aperçoit quelques balançoires sur lesquelles des kids discutent. On imagine LeBron et ses copains y traînant avant un entraînement. L’entrée se situe sur la gauche de la salle.
L’intérieur est très rustique. Les robinets d’eau des toilettes, dévissés, fonctionnent à peine. Le terrain de basket est au bout du couloir, après le bureau du gardien et une vieille fontaine à eau. Le parquet est en bon état mais le terrain est petit. L’arc des 3 points se confond avec la ligne de touche. On imagine vraiment mal « LBJ », habitué au confort de la NBA, s’entraîner là. Et pourtant, c’est ici qu’il travaillait son jeu et son shoot l’été. Aujourd’hui encore, il continue de s’y rendre. Avec toujours la même obsession.
« Je peux encore améliorer tous les aspects de mon jeu : la défense, le shoot, les déplacements, etc. Je fais énormément d’autocritique. Je n’ai aucun problème pour regarder mes matches et juger ce qui ne va pas. Je fais tout pour amener mon jeu à un niveau supérieur. Je ne peux pas m’endormir sur mes lauriers. On peut toujours s’améliorer. »
Un discours qui rappelle celui de son idole, Michael Jordan, et qu’il reprend à longueur de journées. Au point de passer pour un « workaholic » comme disent les Américains. Un obsédé du travail, éternel insatisfait, qui fait passer sa carrière avant toute autre considération.
« Il sait aussi s’amuser, sortir avec ses potes et prendre du bon temps », nuance son ami Willie. « Pour lui, ses enfants sont tout. Il prend beaucoup de temps pour sa famille. »
To be continued…
(lire la première partie de LeBron James, back to the roots)