Interview Luol Deng : "Le basket progresse en Grande-Bretagne" • Basket USA

S’il faisait du cyclisme, on l’appellerait le « régional de l’étape ».

Lui, c’est Luol Deng, ailier des Bulls mais aussi de l’Equipe de Grande-Bretagne. Plus que n’importe quel autre joueur, il est heureux de jouer ce soir à Londres même si sa popularité, et celle du basket en général, restent limitées.

Il évoque aussi pour nous le transfert avorté de Carlos Boozer.

Êtes-vous excité de jouer cette rencontre chez vous à Londres ?

C’est clair, je n’en peux plus d’attendre, j’ai hâte de jouer ce match. Mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes ici pour travailler, faire progresser l’équipe et qu’il ne s’agit pas du show Luol Deng.

Quel est votre programme ici ?

Je vais passer un peu de temps avec ma famille et mes amis, mais ce sera court car nous repartons dès mercredi.

Vos coéquipiers vous ont-ils demandé de leur servir de guide ?

(rires) Ils m’ont posé quelques questions dont je ne connaissais même pas les réponses ! (rires) Mais c’est vraiment super ! Je suis heureux d’être ici avec eux pour qu’ils puissent voir Londres et découvrir où j’ai grandi.

Que pensez-vous du niveau de l’équipe nationale britannique ?

On s’améliore. Nous avons une très bonne équipe, il faut juste que l’on apprenne à jouer ensemble et c’est quelque chose qui me motive particulièrement. On sent que l’on peut faire un truc inédit pour le basket britannique, il faut en profiter. En tout cas, nous allons dans la bonne direction pour faire progresser le basket ici.

Serez-vous prêts pour les Jeux de 2012 ?

Sincèrement, je ne sais pas. J’aimerais pouvoir vous dire que l’on gagnera les Jeux, mais je n’en sais rien. Il faut que l’on progresse pas à pas et c’est ce que l’on fait. On vient de participer au championnat d’Europe et même si nous n’avons pas gagné un seul match, nous avons été en mesure de jouer les yeux dans les yeux face aux autres équipes, alors que nous avions des joueurs absents. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne pouvait pas en dire autant il y a quelques années.

À propos de l’Eurobasket, vous avez pu le suivre ?

Non, je n’ai pas vu un seul match. C’était très dur pour moi de ne pas pouvoir jouer, j’ai vraiment eu du mal à l’accepter. Alors je n’avais pas envie d’entendre parler de l’Euro, je voulais juste me concentrer sur mon retour au jeu. J’ai tout de même eu les joueurs et le coach au téléphone. Il était content du comportement des gars sur le terrain.

Les gens vous reconnaissent dans la rue ?

Ceux qui s’intéressent au basket, oui. Mais ils ne sont pas nombreux. (sourires)

Justement, le basket est un sport mineur en Grande-Bretagne, cela peut-il changer ?

Je pense que oui. Le basket est en train de progresser, même si les gens accordent beaucoup plus d’importance au foot ou au rugby. Mais il y a tellement de gamins qui sont talentueux et qui n’ont rien à faire… Avoir un autre sport à leur proposer comme le basket pourrait les aider.

Déçu que Carlos Boozer n’ait finalement pas rejoint les Bulls cet été ?

Nous adorerions jouer avec lui, c’est un joueur extraordinaire. Mais en même temps, le staff sait ce qu’il fait donc je m’abstiens toujours de faire des commentaires sur le recrutement et je préfère me concentrer sur les joueurs qui font partie de l’équipe. En même temps, c’est sûr que si l’occasion se présente de récupérer Boozer, il faut foncer.

Propos recueillis par Romain Brunet pou Basket USA / Au rebond