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Tariq Abdul-Wahad, à jamais premier : l’histoire inachevée

Pour le n°200 de « Mondial Basket », nous voulions interviewer Tariq Abdul-Wahad qui s’était déjà exprimé dans le n°100. Tariq n’a pas souhaité nous répondre.

Cela fait longtemps que le n°11 de la draft 1997 n’a pas causé basket. L’écriture de son autobiographie, programmée il y a plusieurs années, a été annulée. « Trop de truth dedans… », nous a expliqué Tariq qui a vécu une histoire tumultueuse avec l’équipe de France. Et qui a, semble-t-il, tourné la page de la balle orange.

Personne n’oubliera que celui que l’on connut d’abord sous le nom d’Olivier Saint-Jean devint, en 1997, le premier Français à jouer en NBA. A travers lui, ce sont des milliers d’ados qui réalisèrent un rêve impossible.

Outre-Atlantique, Tariq (1,98 m, 103 kg) a changé de registre, glissant du poste d’ailier fort à celui de small forward, quand il ne joue pas arrière. C’est un joueur spectaculaire, doté d’un potentiel athlétique fabuleux (1,02 m de détente sèche). Il n’hésite pas à attaquer le panier pour dunker. En contre-attaque, sa puissance et sa vitesse font des merveilles. Techniquement, son bagage est plus léger. Son shoot extérieur est une vraie préoccupation. Au fil des mois et des années, Abdul-Wahad muera en un spécialiste de la défense, dans un registre que rappellera – toutes proportions gardées – Mickaël Pietrus.

Le Français d’origine guyanaise entre dans l’histoire le 11 novembre 1997 en foulant le parquet contre Miami. Aucun joueur tricolore n’avait été drafté aussi haut : Alain Digbeu fut retenu en 50e position de la draft 1997 par Atlanta, Jean-Claude Lefebvre (2,18 m) avait été choisi en 64e position en 1960 par les Lakers, alors basés à Minneapolis. Aucun Tricolore n’avait jamais évolué dans la grande Ligue. « TAW » devient donc le premier.

Avec la concurrence de Mitch Richmond, franchise player des Kings depuis 1991, le « Frenchie » doit se contenter des miettes. En chiffres, cela donne 16.3 minutes, 6.4 points et 2 rebonds sur 59 matches dont 16 comme starter. Lors du dernier rendez-vous de la saison régulière, le 19 avril, il profite de l’absence du champion olympique d’Atlanta pour planter 31 points (12/17, 6/7 aux lancers) contre Vancouver, futur Memphis. Ce sera son record en carrière.

En 1998, la nomination d’un nouveau coach, Rick Adelman, redistribue les cartes. Les arrivées de Webber, Divac, Maxwell, Stojakovic, Pollard, Jon Barry et Jason Williams aussi. Abdul-Wahad a passé l’été avec l’équipe de France, dont il est devenu le meilleur marqueur (12.9 pts). Première sélection : le 9 juillet à Vittel contre l’Allemagne. Il revient aux Etats-Unis pour effacer le souvenir d’une année rookie qu’il considère lui-même comme « un échec ».

Durant la saison écourtée par le lock-out, Sacramento pose la première pierre de ce qui deviendra une merveille de jeu collectif. Tariq est titularisé à 49 reprises et progresse à son rythme (9.3 pts à 43.5%, 3.8 rbds) avec 8 minutes de temps de jeu en plus. Qualifié pour les playoffs après trois ans d’absence – et pour la troisième fois depuis 1986 -, les Kings (27-23) sont à deux doigts de sortir le Jazz, double finaliste sortant. Ils perdent le Match 5 décisif 99-92 après prolongation. Sur la série, « TAW » a tourné à 8.6 points et 3.8 rebonds.

Une relation privilégiée avec Doc Rivers

Si son investissement en défense est apprécié à sa juste valeur, Tariq n’a pas vraiment convaincu le staff de sa capacité à devenir une menace offensive consistante sur jeu placé. Le 3 août 1999, à l’approche de ses 25 ans, il est cédé à Orlando contre Nick Anderson. Le Magic reste sur une élimination au 1er tour des playoffs (1-3 contre Philadelphie). Avec les départs de Penny Hardaway, néo-Sun, et Nick Anderson, la franchise floridienne a tout simplement perdu ses deux meilleurs marqueurs. On craint le pire pour le Français dans une équipe de troisièmes couteaux emmenée par Darrell Armstrong, Chris Gatling, le pivot anglais John Amaechi, Chucky Atkins, l’actuel coach des Hornets Monty Williams, Pat Garrity, Michael Doleac, Bo Outlaw, Ben Wallace, Matt Harpring et autres Anthony Parker… Une ribambelle de basketteurs besogneux et de laissés-pour-compte qui cireraient le banc dans pas mal de franchises.

Mais ce groupe a la chance d’être coaché par Doc Rivers. Le futur entraîneur de l’année 1999-2000 est un mec profondément bien. Réputé proche de ses joueurs, il sait se montrer complice, protecteur ou dur juste ce qu’il faut. Sa bonne humeur, sa décontraction, son excellent relationnel et sa classe naturelle lui valent une grosse cote de sympathie au sein du groupe, auprès des fans et dans les médias. Travailler avec Doc, c’est du pur bonheur. Et Tariq s’en aperçoit très vite !

Mis en concurrence avec Corey Maggette, alors dans sa saison rookie, il dépasse les 12 points de moyenne (12.2 pts, 5.2 rbds) avec un temps de jeu sensiblement égal. Le Français démarre les 46 matches auxquels il prend part. Il a trouvé un second foyer avec un coach bienveillant et prêt à lui donner sa chance. Et le résultat est probant : il signe quatre matches à plus de 20 points, capte 17 rebonds (accompagnés de 18 pts) le 30 décembre contre New Jersey, plante 23 pions face aux Raptors le 12 janvier… Dix fois, il termine meilleur scoreur du Magic ou égale le meilleur total de points.

Orlando loupera les playoffs avec un bilan équilibré (41-41). Mais pour le n°9, cela n’a plus aucune importance : le 1er février 2000, un trade avec Denver a brisé net son ascension. Il accompagne Chris Gatling chez les Nuggets. Chauncey Billups et Ron Mercer mettent le cap sur la Floride. Pire : une blessure au poignet gauche fin février contre Houston nécessitera une opération au printemps. Tariq loupera 24 matches.

Avec une (excellente) paire Nick Van Exel-Antonio McDyess, Denver offre des perspectives un peu plus alléchantes qu’Orlando. Sur le papier seulement. L’équipe est à la peine dans la division Midwest (35-47 au terme de l’exercice) et l’ambiance dans le vestiaire est un peu moins amicale. Dan Issel n’est pas Doc Rivers. Il s’arrache souvent les cheveux en voyant jouer son équipe. Sa tête de Turc préférée : Raef LaFrentz. Pauvre en talent, le cinq des Nuggets dépend entièrement de son one-two punch. Sur les 15 rencontres qu’il peut disputer, Abdul-Wahad tourne à 8.9 points et 3.5 rebonds. Le 1er mars contre les Nets, il cumule 17 points, 8 rebonds et 3 contres.

Au terme de l’exercice, le « Frenchie » se retrouve free-agent. Les progrès affichés tout au long de l’année incitent Denver à le garder. A 25 piges, il décroche un contrat de 43 millions de dollars sur 7 ans et devient le sportif tricolore le mieux payé. Un investissement que le n°9 ne sera pas en mesure de justifier.

Son contrat donne des boutons à Mark Cuban

Durant la saison suivante, Abdul-Wahad doit se contenter de 29 matches (3.8 pts, 2 rbds). Il collectionne les DNP sur décision du coach (15) et squatte l’injured list. En son absence, Voshon Lenard, George McCloud et James Posey se partagent les munitions disponibles. « TAW » sort complètement des schémas de jeu de Dan Issel, qui devra démissionner en décembre 2001 après avoir insulté un spectateur mexicain.

La nomination de Mike Evans et la saison blanche d’Antonio McDyess (10 matches) n’auront aucun impact sur le quotidien d’Abdul-Wahad, utilisé sur une vingtaine de minutes (6.8 pts)… quand il peut se mettre en tenue. Placé sur l’injured list le 23 novembre, il y retourne un mois plus tard, le 24 décembre. Une arthroscopie au genou gauche le prive de 31 rencontres. Réactivé début février, il fait les frais du grand coup de balai donné dans l’effectif des Nuggets. Le 21, Nick Van Exel, Avery Johnson, Raef LaFrentz et le n°11 de la draft 1997 sont cédés à Dallas contre Tim Hardaway, Juwan Howard et Donnell Harvey.

L’exercice 2002-03 sera le dernier de Tariq aux USA. L’état de son genou et une concurrence féroce dans le Texas l’empêchent de défendre correctement ses chances. En voyant le montant de son contrat, Mark Cuban rit jaune… Abdul-Wahad doit se contenter de 14 apparitions (4.1 pts) en saison régulière plus 8 en playoffs (3.1 pts).

A partir du 17 janvier, Dallas accueillit un deuxième Français, Antoine Rigaudeau. A l’annonce de l’arrivée du « Roi » de Bologne, Dirk Nowitzki ne cacha pas son incompréhension :

« Je ne vois pas ce qu’il vient faire en NBA à 31 ans… »

Le plus étonnant fut encore que le vice-champion olympique de Sydney accepte de partager le quotidien d’un joueur avec lequel il avait un très léger contentieux depuis deux ou trois ans (nous y reviendrons)… Rigaudeau sera remercié durant l’été suivant. Abdul-Wahad aussi, d’une certaine façon.

Les Mavs le clouent sur l’injured list. Tariq s’estime rétabli et parfaitement apte à tenir sa place. Mais Dallas refuse de le réintégrer dans la rotation en s’appuyant sur sa supposée blessure. Conflit entre les deux parties. La bataille durera… deux ans. Le 21 février 2005, « TAW » poste un message en Une de son site officiel. Il ne la quittera pas des mois durant pour cause d’inactivité.

« Ça y est. Je l’ai décidé. Désormais, je repositionne mon image. Des courbettes à tout bout de champ, des interviews à tous les journalistes qui le souhaitent sans limitation de temps, de durée et de questions, du cirage de pompe en masse, des bénédictions à tous ceux qui ne me veulent que du bien en m’offrant le pire de l’hypocrisie. Oui, je vous dis : en 2005, je suis un autre homme. Enfin, pour ceux qui auront la naïveté de me croire…

C’est la seule manière de pouvoir m’excuser d’avoir dit la vérité. D’avoir été droit et honnête avec ma conscience. La preuve : je suis depuis un mois de retour au sein des Mavericks. J’ai réintégré à la demande du club mais pas par ma volonté les séances collectives. Pour quel futur ? Je ne le sais pas encore. Mais il faut croire que la réalité est déjà bien dure à supporter pour ceux qui voulaient et pensaient détenir mon ticket de retraité du parquet.

Le compostage a été trop rapide sans doute. A sauter des étapes, on s’écrase parfois dans le caniveau de ses errances. Tout d’abord, en pensant que les assurances allaient prendre en charge le salaire de quelqu’un de valide sous un faux prétexte. Ensuite, en montant une série de cabales et d’insinuations sur mon intégrité physique, vite réduites au néant par une batterie d’examens au résultat sans appel. Et pour clore le tout, en exerçant une pression psychologique lamentable sur mes conseils et sur ma personne. On parle souvent de Dallas comme d’un univers impitoyable mais on ignore le décor pitoyable de ce feuilleton que je viens de vivre.

Je bosse comme je l’ai toujours fait pour retrouver ma condition optimale. La trade deadline est le 24 février, alors qui sait ? Sinon, je sais déjà que je serai remercié et libéré par les Mavericks cet été. Alors, qu’est-ce que 4 à 5 mois de plus à attendre ? »

Le 28 septembre 2005, à 31 ans et après avoir passé deux saisons sans jouer, l’arrière-ailier tricolore obtient sa liberté. Son agent, Paco Belassen, tentera en vain de lui trouver une nouvelle équipe en NBA. La boucle est en quelque sorte bouclée : c’est contre Dallas que « TAW » avait disputé son premier match comme titulaire, le 20 décembre 1997 (10 pts, 6 rbds). Il effectuera un essai à Bologne en novembre 2006 mais sera jugé hors de forme.

Les footballeurs ont mis la barre haut

Reste à aborder le chapitre le plus douloureux. Celui de l’équipe de France. Le Mondial 1998 en Grèce se joue sans les Bleus. Lock-out oblige, les stars NBA ont déserté la sélection américaine. Emmenés par Brad Miller et Trajan Langdon, les Etats-Unis s’inclinent de 2 points en demi-finales face à la Russie (66-64). Deux points, c’est également l’écart qui sépare Yougoslaves et Russes en finale (64-62). Un an plus tard, la France accueille l’Euro. Le succès des footeux face au Brésil (3-0 en finale de la Coupe du monde) est encore tout chaud. Pour les basketteurs aussi, les attentes sont élevées.

Le groupe de Jean-Pierre De Vincenzi réunit la crème du basket tricolore. Seul Yann Bonato manque à l’appel suite à un différend avec le sélectionneur. Il y a là Sonko, Sciarra, Digbeu, Rigaudeau, Foirest, Risacher, Thierry Gadou, Bilba, Julian, Weis et Ronnie Smith, pivot américain naturalisé français. Plus Tariq, le seul joueur NBA que le basket bleu-blanc-rouge ait jamais compté.

DTN depuis 1996, Jean-Pierre de Vincenzi a pris les rênes de la sélection durant la préparation de l’Euro 1997. C’est lui qui avait mené l’équipe de France Juniors au titre européen en 1992. Les Sciarra, Foirest, Saint-Jean (devenu Abdul-Wahad) et Julian, forcément, il connaît. Que dit Tariq au sujet du groupe France appelé à jouer le championnat d’Europe sur ses terres ?

« Je tiens énormément à l’équipe de France. Parfois, je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas sélectionné alors que j’évoluais dans une fac américaine et que je tournais bien. Pour rien au monde je n’aurais refusé une sélection. Après ma draft, les gens m’ont attendu en se disant : « C’est un joueur NBA ». OK mais le style de jeu est complètement différent. On ne peut pas s’exprimer en Europe comme on le fait en NBA.

Je n’ai qu’un seul but avec la sélection nationale : gagner. Je veux être dans cette équipe. Je ne veux pas savoir combien de points je marque, combien de rebonds je prends. Ce qui m’intéresse, c’est que la France gagne. Dans ce groupe, la seule chose qui doit intéresser chaque joueur, c’est la victoire et rien d’autre. Dans cette équipe, il y a vraiment des stars. Par ce mot, j’entends des gars qui jouent vraiment bien au basket. Moi, je ne suis qu’un parmi d’autres.

Je ne veux pas qu’il y ait une mauvaise interprétation de mon rôle dans cette équipe. Je ne viens pas pour prouver mon standing de joueur NBA mais pour prouver que je peux aider la France à gagner. Je m’imagine déjà en train de soulever ce trophée de champion d’Europe en 1999. Les gens ne se souviennent que de la victoire. On doit vaincre car on n’a rien à envier à personne.

J’ai vraiment envie de gagner. Ça signifiera qu’on est qualifié pour les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Je veux participer à ces Jeux. J’ai encore des frissons en repensant au record en longueur de Mike Powell (ndlr : 8,95 m, un record qui a en fait été établi lors des championnats du monde d’athlétisme 1991 à Tokyo, dans un duel mémorable avec Carl Lewis). »

Placée dans le groupe A avec les champions du monde yougoslaves, la France entame son tournoi par deux victoires sur la Macédoine (71-67) et Israël (77-66). Les coéquipiers de Dejan Bodiroga s’assurent la 1ère place du groupe en s’imposant 63-52 dans le troisième match de poule. Entame de rêve pour Tariq Abdul-Wahad qui s’impose naturellement comme l’option n°1 en attaque et qui réalise un vrai chantier : 24 points dans le premier rendez-vous, 19 dans le deuxième, 13 dans le troisième.

L’affaire des chaussettes hautes

Deuxième tour. Dans le groupe F, la France monte en puissance en battant l’Espagne 74-57 (21 pts de Rigaudeau), la Russie 66-62 (14 pts d’Abdul-Wahad) et la Slovénie 74-69 (12 pts de Risacher et Rigaudeau). Les Bleus terminent 2es de la poule derrière la Yougoslavie. La suite ? Alain Weisz, entraîneur adjoint à l’époque, livre sa version dans « Passion basket, mémoire d’un coach » (éditions Ramsay).

« L’Euro 1999 déclenche un vrai phénomène basket dans le pays. Le public s’enthousiasme. Les salles se remplissent. Les médias s’intéressent et vendent du papier. (…) Nous avons même eu droit au soutien d’un gourou ! Il avait fait le siège de notre hôtel pour annoncer aux joueurs que s’ils portaient des slips jaunes pendant les matches, la France serait championne d’Europe ! Nous a-t-il jeté un sort pour la suite de la compétition ? Mystère.

Mais dans l’euphorie de la victoire contre la Slovénie, le groupe va déraper et se lézarder. (…) La hiérarchie de l’équipe avait changé mais à chaud, personne ne tenait à l’analyser. Abdul-Wahad, Digbeu et Sonko, les leaders des premiers matches à Toulouse, ont vu leur statut ébranlé. Risacher, Rigaudeau et Foirest avaient marqué des points et pas seulement sur la feuille de match. (…)

L’équipe ne va jamais se ressouder. Pire, elle se scinde et se singularise autour d’une histoire de chaussettes ! Sonko, Digbeu et Abdul-Wahad avaient souligné leurs différences en jouant avec des chaussettes blanches remontées jusqu’au genou. Cette forme de distinction avait été très mal perçue par le groupe. Que se cachait-il derrière cet artifice vestimentaire ? Une simple admiration pour Julius Erving ? A Bercy, Laurent Sciarra avait ajouté au ridicule en adoptant à son tour la même extravagance vestimentaire, pour stigmatiser l’attitude de ses partenaires !

Et les passe-droits se multiplient. Absence de tranquillité, sollicitations extrasportives, discipline abandonnée, le groupe dérape. La frustration s’installe. Et la presse se fait l’écho de certaines revendications. Laurent Sciarra y parle d’un coaching incompréhensible, Alain Digbeu promène son mal-être, Tariq Abdul-Wahad passait par des hauts et des bas. »

En quarts de finale, la France sort la Turquie de Hedo Turkoglu et Kerem Tunçeri, 3e du groupe F, sur une prière à 3 points de Laurent Foirest (66-63). On veut croire que les Bleus ont dissous les clans, mis fin aux combats de coqs et aux querelles d’ego. Que tous les joueurs tirent à nouveau dans le même sens, sans se soucier de leurs prérogatives et de leur influence. La victoire 74-72 de l’Espagne sur la Lituanie d’Arvydas Sabonis en quarts de finale leur ouvre en grand les portes de la finale à Bercy.

Mais la France va tomber de haut. De très haut. Battus de 17 points le 26 juin à Pau, les coéquipiers d’Alberto Herreros (29 pts) prennent une revanche éclatante le 2 juillet au POPB en demi-finales (70-63). C’était un adversaire largement à la portée des Bleus et la victoire de l’Italie sur la Yougoslavie en fin de soirée donne encore plus de regrets au clan tricolore.

Battue à nouveau dans la petite finale (74-62), la sélection de Jean-Pierre de Vincenzi termine 4e et décroche son billet pour les J.O. de Sydney. Une première dans l’histoire de la sélection. Limité à 9 minutes face à l’Espagne, Abdul-Wahad ne prend pas part au dernier rendez-vous à cause d’une blessure qui fait beaucoup jaser. Il termine deuxième meilleur marqueur tricolore derrière Antoine Rigaudeau avec 11.1 points de moyenne.

Sa participation aux J.O. reste longtemps en suspens. Après les événements évoqués plus haut, sa présence apparaît très incertaine. En mars 2000, « Mondial Basket » sonde le sélectionneur national.

– Des joueurs t’ont-ils déçu à l’Euro ?

– Je ne peux pas dire non. Sur la longueur, certains révèlent des facettes moins séduisantes…

– Ça paraît incroyable de se pointer à Sydney sans Rigaudeau, Bonato ni Abdul-Wahad…

– Personne n’a jamais été exclu du groupe. Yann (Bonato) ne s’est pas senti très bien par rapport au temps de jeu qu’on lui offrait, on s’est séparé à l’amiable. Je l’ai revu après l’Euro. Il n’est pas exclu. (…) Tariq, je le connais depuis longtemps. Je l’ai eu exactement deux fois au téléphone depuis l’Euro. Une fois c’est lui qui a appelé, une fois c’est moi. Mais nous n’avons pas abordé les problèmes de fond.

– D’où vient le malaise alors ?

– Pour moi, il n’y a pas de malaise. Dans son comportement disons… distant, il donne peut-être l’impression, vu de l’extérieur, de ne pas être facilement abordable. A cause aussi, peut-être, de certaines déclarations ? Lui-même s’est mis en retrait par rapport au basket français lors de la draft. Mais si demain, je dois l’appeler, il n’y a aucun problème. (…) Je suis OK sur toutes les qualités de Tariq et nous sommes d’accord également sur ses défauts, à savoir une adresse approximative à mi-distance. En post up – c’est un 4 d’origine qui s’est décalé en 3 – et en pénétration, il est inarrêtable quand il accepte de se mobiliser. Là, c’est un gros plus dans une équipe. Les propos élogieux de Doc Rivers, son coach à Orlando, ressemblent d’ailleurs au speech que je lui avais tenu avant l’Euro.

– N’as-tu pas peur de passer pour un fou si tu ne sélectionnes pas le seul joueur français qui évolue dans le meilleur championnat du monde ?

– Dans certaines conditions, Tariq est un plus. Dans d’autres, non. Fou ou pas, je ne me pose pas la question. Mon seul problème est d’avoir un groupe responsable du début de la préparation jusqu’à la cérémonie de clôture. Ce n’est pas une question d’affinités.

Une « atmosphère malsaine » chez les Bleus

Finalement, « TAW » s’exclut de lui-même. Les portes de l’équipe de France se referment le jour où l’ailier des Nuggets, en tournée de promo pour son sponsor, évoque un « malaise » et « une atmosphère malsaine » dans les colonnes de « VSD » et sur le plateau de « Tout le sport ».

« Dans un sondage récent, 61% des Français se disent racistes. L’équipe de France n’y échappe pas. Quand je croise le regard de certains dirigeants, je sens bien qu’ils nous considèrent comme de la racaille de banlieue. »

« C’est quelque chose que j’ai eu du mal à croire, du mal à accepter, mais après avoir vu les preuves du comportement des joueurs, du comportement de certains membres du staff qui nous accompagnait, vis-à-vis de nous, il y a bien entendu un malaise qui est indéniable concernant le racisme. »

Tollé général. La Fédé menace de porter plainte pour diffamation. Le Guadeloupéen Jim Bilba se désolidarise du natif de Maisons-Alfort, expliquant qu’il n’a jamais connu de problème. Certains piliers du groupe ne veulent plus entendre parler d’Abdul-Wahad en sélection. Rigaudeau refuse de jouer « avec quelqu’un qui (l’a) traité de raciste ». Jean-Pierre de Vincenzi écartera l’indélicat pour les J.O. en Australie. Entre « JDPV » et « TAW », le point de non-retour est atteint.

« Tariq n’a pas été conservé à la suite de tous les remous. Ses déclarations fracassantes l’ont condamné. Il a été le bouc émissaire parfait pour toutes sortes de raisons à la fois sportives et extrasportives. Du gang des chaussettes hautes, seul Sonko a sauvé sa tête », écrit Alain Weisz.

« (…) Un petit incident grisaille tout de même le début de notre épopée (à Sydney). Bernard Mahieux, notre intendant, annonce que Tariq a envoyé un mot d’encouragement à tous les joueurs et commence à le lire. L’un d’eux se lève alors, rageur, froisse le morceau de papier et dit les dents serrés : « Abdul-Wahad, c’est fini ! » Un ange passe… Personne ne réagit car les opinions sur Tariq sont partagées. Mais là, le geste va trop loin. Je m’enfonce dans ma lecture mais n’en pense pas moins. »

A Sydney, la France atteint la finale. Battue par les Etats-Unis (106-94), elle décroche une médaille d’argent complètement inattendue. Plus tard, Abdul-Wahad ironisera sur les talents de chef d’orchestre du sélectionneur national…

Nous n’avons pas la prétention ici de faire toute la lumière sur ce qui s’est passé au sein de l’équipe de France dans l’année précédant les Jeux australiens. Rédacteur en chef exceptionnel du n°100 de « Mondial Basket » en mars 2000, Tariq signa un édito où il nous savait gré de ne pas broder ni réécrire l’histoire :

« Je tiens à remercier toute l’équipe pour avoir cru en moi depuis le début et pour m’avoir toujours supporté. Merci pour n’avoir jamais essayé d’écrire quoi que ce soit entre les lignes, ni sous-entendus ni arrière-pensées. »

Alors nous éviterons de spéculer. Mais quand on y réfléchit bien, les préoccupations actuelles de Vincent Collet sont-elles très éloignées de celles de Jean-Pierre de Vincenzi en 1999 ? Une décennie a passé mais rien n’a fondamentalement changé. Il s’agit toujours de trouver le statut adéquat pour les Français de NBA. De rassembler dans un projet collectif des joueurs venus d’horizons sensiblement différents.

En 1999, la France encaissa de plein fouet le choc des cultures. Vedette NBA (vu de ce côté-ci de l’Atlantique) contre vedettes européennes. Joueurs de club contre joueurs « élevés » sur les playgrounds. Laissons de côté la couleur et la religion. Au-delà du jeu, les Bleus payèrent leur incapacité à rassembler des personnalités opposées. Tariq disait-il autre chose, maladroitement peut-être, quand il parlait de joueurs assimilés à de la « racaille de banlieue » ?

Converti à l’islam, il affronte les préjugés

Sa conversion à l’islam en fit un joueur définitivement à part. Olivier Michael Saint-Jean se tourna vers la religion à une époque délicate de sa vie. La démarche ne fut pas toujours comprise et alimenta les préjugés. Nourris, au fil du temps, par les prises de position toujours plus tranchées d’un joueur engagé sur la voie du communautarisme. Abdul-Wahad militera contre l’interdiction du port du voile, contre l’interdiction de la burqa… Dans un texte de décembre 2003 sur le port du voile, par exemple, le n°9 des Mavericks s’interrogeait sur la place des musulmans dans la société française :

« Une loi ! Pourquoi ? Pour interdire des signes religieux dans les établissements publics. Mais ne soyons pas dupes. Cette loi qui risque de voir le jour est-elle motivée par l’ensemble des signes religieux évoqués ? Ou bien ne concerne-t-elle que le voile de quelques musulmanes ? Après ces longs mois de frénésie médiatique autour de cette question et sous couvert de la protection de la laïcité, des questions me viennent à l’esprit : la France serait-elle en train de s’engouffrer dans une spirale raciste et islamophobe irréversible ? Dans le pays des Droits de l’Homme et de la liberté religieuse, la visibilité de l’Islam serait-elle devenue à ce point dérangeante ? (…) Je me refuse à croire que mon pays soit foncièrement mauvais et braqué contre l’Islam. Je prie pour que le temps me donne raison et pour que cette décision de recours à une loi ne soit qu’un égarement politique entraîné par la fougue frénétique d’une propagande culturelle et médiatique mal avisée et irresponsable. »

Venu à Paris pour manifester, il déclare encore à SaphirNet.info :

« Il se trouve maintenant que le loup est sorti du bois : tout le monde dit tout haut ce qu’il a toujours pensé. Quelque part, ce n’est pas plus mal. Au moins, nous savons à qui nous avons affaire. Mais vu des Etats-Unis, on est malheureux de constater que des concepts comme les Droits de l’Homme, la liberté religieuse et le respect d’autrui ne restent que de simples mots sur les lèvres. Ce ne sont pas des idées auxquelles ces gens croient vraiment. »

De Vincenzi : « Il sait que je l’appellerai… »

Le n°11 de la draft 1997 et Jean-Pierre de Vincenzi ne partiront sans doute jamais en vacances ensemble. Aujourd’hui, on relit avec stupéfaction ce billet du DTN paru dans « Mondial Basket » en 1999, quelques mois avant le championnat d’Europe :

« Une anecdote que je n’ai jamais racontée. Nous étions en stage avec l’équipe de France Juniors, à Arles-sur-Tech, en 1992. Je l’ai engueulé comme du poisson pourri, il m’a fixé dans les yeux. Il avait déjà du tempérament. Dans son regard, tout était dit. Je n’ai pas baissé les yeux, je me suis dit que c’était à lui de le faire en premier.

Il ne les baissait pas. A un moment donné, comme ça traînait en longueur, tout le monde s’est arrêté de parler et nous a regardés. J’ai fait un pas vers lui, en ne sachant pas comment ça allait se terminer. Arrivé à 2 m de lui, je l’ai vu baisser les yeux. Je me suis dit : « Ouf ! » On était passé près d’un incident. En même temps, au fond de moi, je me suis dit : « Put…, il en a dans le pantalon… »

Nous nous sommes rencontrés la première fois à l’INSEP suite à une recommandation de la CTR (ndlr : conseillère technique régionale) de Rouen, Geneviève Guinchard. Elle m’a dit : « Il faut voir Olivier Saint-Jean ». Je l’ai convoqué. C’était six mois avant le tournoi de qualification pour le championnat d’Europe Juniors en Allemagne. Il avait beaucoup de qualités mais aussi beaucoup de déchet dans son jeu. Il jouait 4 et n’avait pas encore de shoot. Bon défenseur, il était très instable. Il pouvait faire un super match et disparaître complètement le lendemain. Il avait du cœur et il était très volontaire.

Quand nous sommes devenus champions d’Europe, c’est le seul qui m’a dit : « Je t’ai vraiment détesté. A certains moments, je t’ai haï mais je suis très fier d’avoir bossé avec toi. » Ça m’a fait drôle… Je n’oublierai jamais ce moment. Il voulait rentrer chez lui à mi-stage. On avait trois à quatre entraînements par jour. On commençait à 6 h du matin. Sa phrase voulait dire beaucoup de choses…

Un jour, il est venu dans mon ancien bureau à la Fédération pour m’apporter un poster de Michigan dédicacé. Quand nous avons déménagé, je l’ai jeté volontairement parce qu’il y avait son ancien nom dessus. Il a tourné une page, j’ai fait pareil. J’ai une autre chose que j’aimerais qu’il me signe. J’aime garder des choses appartenant à mes joueurs. Il me la dédicacera si on fait un bon résultat aux prochains championnats d’Europe. Ça aura une véritable valeur.

Je ne suis pas du style à aduler les stars. Pour moi, Tariq, c’est Tariq. Et si demain, il n’est plus rien du tout, qu’il joue au fin fond de l’Allemagne, se fait oublier par tout le monde, il sait que je l’appellerai »

L’histoire d’Abdul-Wahad avec les Bleus ne s’arrête pas là. Alain Weisz succède à Jean-Pierre de Vincenzi après les Jeux de Sydney. L’atmosphère est pourrie par une histoire de primes non versées suite à la médaille d’argent. Antoine Rigaudeau renonce à la sélection, au grand dam du successeur de « JPDV ». L’Allemagne sort la France en quarts de finale de l’Euro 2001 en Turquie (81-77). Une défaite 78-73 face à la Russie dans le match pour la 5e place prive les Bleus du Mondial 2002 aux Etats-Unis.

Retour sous tension chez les Bleus

Pour l’Euro 2003 en Suède, Weisz ne conçoit pas de se passer des meilleurs éléments de la Nation. Donc, de Tariq Abdul-Wahad et Jérôme Moïso qui jouent tous deux en NBA et qui sont, dans son esprit, clairement supérieurs à d’autres. Tariq rencontre le président de la Fédération et le DTN pour arrondir les angles. Convoqué dans une sélection A’ au cours de l’été 2002, il affiche de bonnes dispositions mais l’état de son genou inquiète le staff médical. Pour défendre son titre de vice-championne olympique à Athènes en 2004, la France doit finir dans les trois premiers du championnat d’Europe. Elle n’a jamais fait mieux que 4e dans cette épreuve.

Les tensions entre le sélectionneur et le DTN atteignent leur point culminant. Les choix du premier – confiance totale aux NBAers Parker, Abdul-Wahad et Moïso, plus Ronny Turiaf, alors à Gonzaga – ne plaisent pas à tout le monde. Alain Weisz, lui, loue un « mélange de professionnalisme et de décontraction bien sympathique, une confiance à toute épreuve ». La France possède une belle brochette d’athlètes. De quoi cavaler, exploser sur contre-attaque et jouer dur en défense. Contre les défenses de zone en revanche, ce n’est pas ça… Mais le basket tricolore possède-t-il seulement des éléments performants en Euroleague et capables de briller dans le contexte du basket FIBA ? Non.

Le groupe en Suède : Parker, Sonko, Digbeu, Foirest, Dioumassi, Diaw, Abdul-Wahad, Rupert, Florent Pietrus, Moïso, Julian, Turiaf. Victoire 98-76 contre la Bosnie. Démonstration 85-52 contre l’Italie. Une équipe que le sélectionneur national ne veut surtout pas retrouver sur sa route, peut-être en repensant au précédent espagnol… Succès 88-82 contre la Slovénie. Tariq se blesse à l’épaule. La France termine 1ère du groupe A.

Direction Stockholm pour un quart de finale face à la Russie d’Andrei Kirilenko. Abdul-Wahad joue sous infiltration mais ne tient pas plus de deux minutes. Boris Diaw et Jérôme Moïso envoient la France en demi-finales (76-69).

A trois minutes de la fin, les Bleus mènent encore 70-65 face à la Lituanie. Ils encaissent un 9-0 et un arbitre gêne Tony Parker sur la dernière possession… La défaite fait très mal. Les joueurs décrochent. Le groupe implose. En dehors du titre européen, rien n’a de saveur. Pas même un billet pour les Jeux. Tariq n’y est plus. Il n’est pas le seul.

Il faut battre une Italie ressuscitée (victoires sur l’Allemagne, la Grèce et l’Espagne) dans la petite finale pour aller à Athènes. L’équipe de France, éclatée et démobilisée, s’incline de 2 malheureux points (69-67) après en avoir compté 12 de retard. Elle possédait la meilleure défense du tournoi…

Weisz : « Tariq n’était pas difficile à gérer »

Une fois encore, la sélection paie cash son manque de cohésion. Dans les minutes qui suivent le couac final, Tony Parker met en cause le comportement de certains de ses coéquipiers. Il a inscrit 24 points. Aucun autre joueur n’a atteint les 10. Question : « T.P. » a-t-il été lâché ? Le capitanat fut lourd à porter pour le meneur des Spurs. On prétend que sa médiatisation et sa gloire naissante, au lendemain de son premier titre NBA, eurent le don d’en agacer quelques-uns… Ont-ils laissé la star des Spurs se dépatouiller comme pour lui faire payer son brassard ?

Et quid de Tariq, auteur de 16 points face aux Lituaniens et 2 dans la petite finale ?

« Contrairement à ce que ses détracteurs ont tenté de faire croire, il n’était pas du tout difficile à gérer au quotidien », affirme Alain Weisz. « En revanche, c’est quelqu’un de très dur, envers lui-même et envers les autres. Il n’accorde pas sa confiance facilement et il se voit des ennemis partout. C’est un écorché vif qui peut faire des dégâts car il va jusqu’au bout des choses. (…) Parmi les joueurs, aucun n’a émis la moindre réserve sur son retour, bien au contraire. (…) L’équipe était plus forte avec lui, tout le monde le savait. »

En septembre, dans « Mondial Basket », le joueur annonce sa retraite internationale.

« Pour moi, c’est terminé. On avait sans doute l’équipe avec le plus gros potentiel. C’est même évident. Mais on était aussi l’équipe avec le moins de fond de jeu, sûrement. Cette équipe n’avait pas de vécu. On savait dès le départ que c’était court pour tout mettre en place.

(Au sein du groupe), c’était clean. Très clean, même. Il y avait beaucoup d’honnêteté dans cette équipe. Les mecs se parlaient, personne n’allait chercher midi à 14 h. Nul ne passait par derrière en parlant au coach ou des choses comme ça. C’était franc et direct, en se regardant dans les yeux. Et puis les mecs venaient pour jouer, sans se poser trop de questions. C’était ça aussi l’équipe de France.

On ne se qualifie pas pour les Jeux d’Athènes. C’était un rêve pour moi d’y participer. Ça ne se fera pas. Sur le plan basket, c’est un échec, c’est clair, mais il restera une expérience humaine fabuleuse. Ça aussi, il fallait le vivre. C’était bon d’être dans cette équipe. »

Tariq Abdul-Wahad et l’équipe de France ? Une histoire inachevée. Tariq Abdul-Wahad et la NBA ? Une histoire inachevée. Reste le souvenir d’un pionnier qui réalisa le rêve de milliers de gamins. Celui d’un athlète énorme. Celui d’une personnalité complexe. Celui d’un homme à la trajectoire contrariée et dont on espère qu’il nous livrera un jour sa vérité.

Abdul-Wahad vit aujourd’hui du côté de San José. En 2002, la fac retira son maillot n°3 sous le nom Olivier Saint-Jean.

En 2008, il a complété son diplôme en histoire de l’art.

Tariq désignait Hakeem Olajuwon, John Amaechi et Monty Williams comme étant ses meilleurs potes dans la Ligue.

En 2000, il créa la « Tariq Abdul-Wahad Youth Foundation ». Objectif : inciter des jeunes du monde entier à pratiquer le basket tout en poursuivant leurs études pour décrocher une bourse dans une université. La Fondation emmena aussi de jeunes Américains visiter les musées dans les villes où le n°9 jouait.

Abdul-Wahad investit ses propres deniers dans la chaîne franco-africaine 3A Télésud sur laquelle officia Constant Némalé, ancien rédacteur en chef adjoint de « Mondial Basket ». « L’Equipe Magazine » affirma qu’il y perdit 200 000 euros.

Il fut par ailleurs sous contrat avec Mohamed Dia qui conçut une ligne de vêtements spécialement dédiée à la NBA. Sans doute avez-vous toujours en tête le spot qui précédait les retransmissions sur Canal+, avec la voix de George Eddy commentant des images d’Abdul-Wahad :

« Wawawa wawa wawa ! Qu’est-ce que c’est fort ! NBA by Dia, ligne de vêtements »

Stats

6 ans

236 matches (145 fois starter)

7.8 pts, 3.3 rbds, 1.1 pd, 0.8 int, 0.4 ct

41.7% aux tirs, 23.7% à 3 pts, 70.3% aux lancers francs

Records

31 points contre Vancouver le 19.04.98

17 rebonds à New Jersey le 30.12.99

6 passes à Minnesota le 30.03.03

6 interceptions contre Dallas le 24.11.99

3 contres (deux fois)

Gains

37,9 M$

Un reportage sur Tariq Abdul-Wahad

1ère partie


Reportage sur Tariq Abdul Wahad (ex Olivier Saint Jean) 1/2
envoyé par Julbal69. – Foot, rugby, surf et encore plus de sports en vidéo.

2e partie


Reportage sur Tariq Abdul Wahad (ex Olivier Saint Jean) 2/2
envoyé par Julbal69. – Foot, rugby, surf et encore plus de sports en vidéo.

Reportage avant la draft 1997 :

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