Menés 2-0 après deux revers à domicile, les Bulls de Joakim Noah sont quasi dos au mur, et ils devront réaliser un exploit que seules trois équipes ont réalisé dans l’histoire : remporter une série en 7 matches après avoir perdu les deux premiers matches à domicile.
En sont-ils capables ?
Sur ce que j’ai vu sur les deux premiers matches, j’en doute.
Une marge de progression quasi nulle
En fait, Chicago ne me semble pas avoir la capacité à élever son niveau de jeu. Individuellement, comme collectivement, c’est pourtant essentiel en playoffs. Le niveau de jeu est plus rapide, l’intensité plus grande, et chaque action, ou presque, est décisive.
Sur le papier, ce sont des conditions idéales pour une équipe comme Chicago, deuxième meilleure défense de la ligue.
Sauf que les Bulls, et je l’avais personnellement oublié, n’ont aucune marge de progression. Leurs playoffs, ils les jouent depuis la blessure de Derrick Rose et le départ de Luol Deng. Joakim Noah et ses coéquipiers se sont arrachés pour finir 4e, mais ils exploitaient déjà à 100% leur potentiel. Dans ces playoffs, ils peuvent maintenir leur niveau de jeu du mois de mars-avril, mais si les Wizards jouent mieux, ça ne suffit plus.
Une rotation trop courte
Ensuite, il y a le choix d’une rotation courte effectué par Tom Thibodeau avec 7 joueurs vraiment utilisés la nuit dernière. Ce n’est pas normal que Jimmy Butler joue 53 minutes ! Je veux bien que le banc ne soit pas folichon, mais le « sorcier » des Bulls tombe dans les travers du Mike D’Antoni de Phoenix à trop tirer sur la corde de ses titulaires, et à en oublier son banc. L’inverse de la saison régulière.
A propos des titulaires, j’ai la confirmation que Carlos Boozer n’est définitivement pas un joueur de playoffs. On le sait depuis Utah, et il se troue une fois de plus.
Des Wizards inventifs et costauds
Puis, il y a bien sûr Washington, plus inventif et cohérent que je ne le pensais. Inventif quand je vois Randy Wittman coller Trevor Ariza sur DJ Augustin. C’est la clé du Game 2 pour moi. Cohérent car les joueurs sortent très peu des systèmes, et ne paniquent jamais. Je suis notamment impressionné par la justesse de Brad Beal, et la progression de John Wall. On l’oublie un peu mais Beal n’a pas encore 21 ans ! Son potentiel est incroyable sur le poste 2 dans un registre similaire à Eric Gordon, fort en pénétration et adroit de loin.
Enfin, si les Wizards sont aussi performants, c’est aussi parce que Nene Hilario est de retour de blessure, et qu’il a le jeu pour gêner les trois intérieurs de Chicago. Avec Marcin Gortat, ils forment une paire complémentaire et expérimentée. Ils sont dangereux et costauds, et l’impact défensif de Noah est quasi nul sur cette série. Pour gêner Noah, Hilario joue au large, et il est fort balle en mains. C’est l’un des rares intérieurs capables d’entrer en dribble dans la raquette en partant de la ligne des 3-points. Noah n’aime pas ça, préférant jouer au poste bas, ou en aide. C’est l’une des clés de ce début de série.