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Les blogs de la rédaction

Phil Jackson aux Knicks ? Une fausse bonne idée

Par  — 

Phil JacksonMême s’il est le coach le plus titré de la NBA avec ses onze bagues, je n’ai jamais considéré Phil Jackson comme le meilleur entraîneur de l’histoire, voire de sa génération. Je pense que c’est un manager hors pair et un remarquable gestionnaire d’ego, mais que ce n’est pas un tacticien de la trempe d’un Gregg Popovich.

Là où Coach Pop’ sera capable de tirer le meilleur d’un groupe avec une marque bien répartie, Jackson est d’abord efficace s’il possède deux, voire trois joueurs exceptionnels. Des Michael Jordan et Scottie Pippen à Chicago, des Kobe Bryant ou Shaquille O’Neal aux Lakers. Ses onze titres, il les doit à la présence de quatre des vingt meilleurs joueurs de tous les temps, et à l’enseignement et l’utilisation d’un système, le jeu en triangle. Un système complexe qui requiert une grande intelligence de jeu, voire une grande sensibilité, mais aussi la présence de joueurs d’exception épaulés de role player. Ce n’est pas un hasard si Jackson fut le seul à avoir du succès avec ce système, puisqu’il s’appuie sur des attaquants exceptionnels, capables d’inscrire 25 à 30% des points de leur équipe.

Phil Jackson, c’est l’anti Gregg Popovich

Ce n’est pas un hasard non plus si les élèves de Phil Jackson ne réussissent pas en NBA. Quel ancien assistant du « Maitre Zen » a eu du succès ? Aucun ! Kurt Rambis, Jim Cleamons ou dernièrement Brian Shaw ne sont jamais parvenus à enseigner le jeu en triangle. Je ne le souhaite pas à Shaw, mais Rambis et Cleamons ont rapidement été coupés lors de leur expérience comme head coach.

Tout l’inverse d’un Gregg Popovich dont les « disciples » forment une véritable galaxie à la travers la NBA avec pas moins de 13 hommes en poste, comme entraîneurs ou dirigeants.

Tout ça pour vous dire que je ne suis pas certain que New York mise sur le bon cheval pour relancer la franchise. Certes, la cote de Jackson reste exceptionnelle, et c’est une légende de la franchise (il a participé aux deux titres des Knicks), mais je ne crois qu’il soit un homme capable de changer une équipe. Bien sûr, Carmelo Anthony est le joueur parfait pour éventuellement mettre en place le jeu en triangle, mais il faudra encore trouver le bon entraîneur pour faire passer le message, et les bons coéquipiers. On évoque Steve Kerr, qui a joué aux Bulls sous la coupe de Phil Jackson, mais qui n’a aucune expérience comme coach. Sans doute que Phil Jackson, s’il accepte la proposition, passera quelques coups de fil à ses anciens assistants, comme Kurt Rambis et Jim Cleamons.

Les Knicks et les Lakers ont des vues à court terme

Mais la NBA a changé. Les « petits marchés » ont pris le pouvoir avec la nouvelle convention collective et des franchises comme Indiana, OKC ou même San Antonio bousculent la hiérarchie avec des projets sur plusieurs saisons, des salaires mieux répartis, des organigrammes précis et modernes, et des collectifs poussés. Aujourd’hui, les deux franchises les plus riches, les Knicks et les Lakers ont des vues à court terme, passant leur temps à bricoler pour tenter de rattraper le Heat. Sauf que ces deux équipes sont plombées par les erreurs du passé avec des gros contrats qui limitent le recrutement. Aux Lakers, l’été sera consacré à la reconstruction d’un groupe autour de deux joueurs âgés et blessés (Kobe Bryant et Steve Nash). Aux Knicks, il faudra tenter de conserver Carmelo Anthony, tout en composant avec la quasi totalité des joueurs actuels, sous contrat jusqu’en 2015, comme Stoudemire, Bargnani, Felton ou Smith. En fait, seul Kenyon Martin n’est pas sous contrat pour la saison prochaine…

Promu président, et donc responsable de la stratégie, Phil Jackson pourrait donc débarquer dans une équipe qui n’est pas la sienne, ou finalement son unique marge de manoeuvre sera de choisir un coach, voire un GM. Ça limite clairement son action et son influence. A sa place, j’attendrais 2015…

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