Le débat sur le jeu produit en NBA fait rage depuis des mois, et le All-Star Weekend a donné du grain à moudre aux nombreux commentateurs. Jamais bien loin quand il s’agit de donner son avis, Draymond Green avait estimé en marge de l’événement que le basket produit dans la ligue actuellement n’avait « pas de fond » et était devenu « très ennuyeux« . Si Damian Lillard avait acquiescé, un autre illustre arrière de l’histoire des Milwaukee Bucks n’était pas exactement sur la même longueur d’onde.
Oscar Robertson s’est chargé de répondre à l’intérieur des Warriors dans une interview à SiriusXM. Et le « Big O » ne semble pas être un grand fan des prises de positions de Draymond Green.
« Draymond dit tellement de choses, qui s’intéresse à ce qu’il dit ? » a débuté Oscar Robertson, avant de se montrer plus analytique qu’offensif. « Cela ne veut rien dire. Vous savez très bien comment sont les gens. Quelqu’un va dire ceci, une autre personne va dire cela… Le jeu est tel qu’il est. Les gens l’aiment ou non. Et je pense que les gens globalement apprécient le basket, en particulier si leur équipe peut gagner. »
Draymond Green, premier fournisseur des shooteurs des Warriors
Le clin d’œil est à peine voilé sur le rôle qu’a joué Golden State dans l’évolution du jeu NBA, davantage porté sur le jeu extérieur sous la houlette de Steve Kerr et avec trois des meilleurs gâchettes de l’histoire : Stephen Curry, Klay Thompson puis Kevin Durant. « Le jeu est peut-être devenu ennuyeux pour lui parce que s’il ne passe pas le ballon à Curry, qu’est-ce qu’il fait ? » a continué Oscar Robertson. « Je ne veux pas le pointer du doigt parce que je pense qu’il sait jouer au basket. Mais il passe le ballon à Curry plus que n’importe quel autre joueur. Et cela veut dire beaucoup. C’est peut-être ennuyeux pour lui parfois parce qu’il ne shoote pas beaucoup, et qu’il ne défend pas beaucoup de un-contre-un. Et ça, c’est l’ennui. »
Très bon joueur d’équipe en attaque, superbe défenseur, Draymond Green a ainsi participé au développement de l’attaque des Warriors par son rôle de connecteur, ses passes et ses écrans pour libérer les shooteurs autour de lui.
Un tournant que les Warriors ont démocratisé, et que la NBA a vu pulluler au point de voir des équipes prendre plus de 50 tirs à 3-points par rencontre.
Dans une interview qu’il nous avait donnée en début de saison, l’ancien joueur du Thunder Andre Roberson avait estimé avoir « une relation entre l’amour et la haine avec la façon dont le jeu est joué« . « Beaucoup d’équipes exploitent ça et l’ont poussé à l’extrême. C’est du basket irréfléchi dans un sens. Et dans un autre, c’est une qualité, c’est comme ça que le jeu a changé avec les Warriors, du jeu rapide, plus sur les qualités individuelles, et tourné vers l’attaque. Ce n’est pas toujours du beau basket, et à la fois, il permet à certains joueurs de mettre en avant leurs qualités et leur talent. C’est plus rapide, plus attrayant pour les spectateurs. Ce que je ne partage pas, c’est de tirer constamment à trois-points pour marquer le plus vite possible. »
Damian Lillard avait expliqué que cette spirale avait un côté inéluctable dans une « ligue de copieurs » où il faut suivre la tendance pour gagner. Jusqu’à la prochaine révolution, qui aura elle aussi ses détracteurs…