« Un chef d’oeuvre de merde. » Will Hardy n’avait pas trouvé mieux à l’époque pour décrire la prestation de ses joueurs, défaits de… 50 points face aux Mavs. C’était il y a un mois et son Jazz s’apprêtait à perdre ses deux rencontres suivantes, pour rester collée à une triste 12e place à l’Ouest (7 victoires – 16 défaites)…
« J’ai dit à l’équipe que ce n’était pas de leur faute. Il s’agit de nous tous, moi, notre staff, eux. On doit continuer à responsabiliser tout le monde sur nos standards des deux côtés du terrain. Le plus important pour moi sera toujours notre combativité et l’intensité de notre jeu. On doit être capables d’être honnêtes les uns envers les autres et d’affronter les moments difficiles. Ce n’est pas la fin du monde pour notre équipe », déclarait à l’époque Will Hardy.
La réception des Knicks le 13 décembre marque un tournant dans la saison de sa formation. Ce soir-là, Lauri Markkanen, dont l’absence a pu peser dans les défaites des semaines précédentes, est bien en short. L’intérieur aide le Jazz à signer une victoire qui permet de se remettre dans le bon sens.
Le ballon circule mieux
Pas simple pourtant quand on sait que sept des huit matchs à venir se joueront à l’extérieur. Jordan Clarkson et les autres vont pourtant bien s’en sortir en s’offrant quatre succès loin de leurs bases, face à des adversaires abordables (Blazers, Pistons, Raptors et Spurs).
Il ne manquait plus qu’à confirmer en enchaînant à domicile face à des adversaires plus valeureux : le Heat, les Mavs, battus avec un esprit de revanche indéniable (+37 !), et enfin les recordmen de la défaite, les Pistons. Soit un bilan comptable de 9 victoires sur leurs 12 dernières sorties. De quoi permettre au Jazz d’être au contact des meilleures équipes de la ligue sur cette période.
Outre le retour de leurs leaders, comment expliquer ce revirement ? « Avant toute chose, le ballon circule beaucoup mieux. Je pense que tout le monde est à l’aise avec la façon dont on joue, avec la façon dont on aimerait jouer. Il n’y a pas d’anxiété à jouer sans ballon, tout le monde essaie de faire le bon choix et de trouver des tirs ouverts pour notre équipe », décrypte le coach, dont la troupe affiche le 4e quota de passes décisives (près de 30) sur cette séquence.
Un match de retard sur les Lakers
Will Hardy constate également une « attitude différente. Je vois une équipe qui se prépare chaque jour à gagner. La façon dont ils se comportent lors des entraînements et des séances de tir, la façon dont ils se préparent pour ces matches, dont ils entrent sur le parquet, ils pensent vraiment qu’ils peuvent gagner tous les soirs. Ils ont confiance en eux collectivement. La façon dont ils interagissent les uns avec les autres est très différente de ce qu’elle était au début de l’année. »
Paradoxalement, ce revirement niveau résultats ne s’est traduit par aucune remontée au classement. S’ils restent 12e (16 victoires – 19 défaites), les joueurs de Salt Lake City n’ont plus qu’un match de retard sur les Lakers, 10e, et donc une virtuelle qualification pour le « play-in ».
L’atteindre ne sera pas simple car un calendrier compliqué attend le Jazz. D’abord un « road trip » terrible face aux trois meilleures équipes de l’Est (Celtics, Sixers et Bucks), dont un « back-to-back », avant d’accueillir du lourd ou des concurrents directs à domicile (Nuggets, Lakers, Pacers, Warriors, Thunder).
Will Hardy reste malgré tout persuadé que son équipe « peut gagner tous les soirs. C’est mon job. Je veux que l’équipe sache que je crois en elle tous les soirs. On attend le même niveau d’exigence de la part de tous ceux qui portent notre maillot. Je crois aux gars de notre vestiaire. Je suis avec eux. »