Tom Thibodeau toujours perdu entre son attaque et sa défense

Tom Thibodeau avait parfaitement démarré son aventure new-yorkaise. Récupérant un groupe quasiment inchangé à l’été 2020, il avait mis en place sa patte défensive, faisant passer les Knicks de la 23e à la 4e place dans le domaine.

De quoi retrouver les playoffs, dans le Top 4 de l’Est, en se cassant les dents sur les Hawks de Trae Young.

Le problème, c’est que pour la deuxième saison consécutive, « Thibs » tâtonne en quête d’un meilleur équilibre attaque/défense. En 2020/21, New York avait certes la 4e défense, mais aussi la 22e attaque. La franchise savait qu’elle devait progresser dans ce domaine, d’où les recrutements estivaux de Kemba Walker et d’Evan Fournier.

Le résultat sur le début de saison 2021/22 fut désastreux. Jusqu’à mi-décembre, New York avait à peine progressé en attaque (19e) et surtout énormément régressé en défense (23e). La mise au ban de Kemba Walker et les ajustements de Tom Thibodeau ont réglé la défense sur la deuxième partie de saison (6e) mais pas l’attaque (24e).

L’enjeu était donc le même pour cette saison 2022/23 : garder une stabilité défensive tout en s’améliorant offensivement. C’était encore le but du recrutement de Jalen Brunson, et ce n’est toujours pas probant.

Des tâtonnements à la pelle

Car si l’attaque a un peu progressé (17e), la défense a de nouveau régressé (24e), à l’image de cette humiliante défense à domicile face au Thunder d’un Shai Gilgeous-Alexander que New York avait raté à la Draft 2018, préférant miser deux rangs avant sur un Kevin Knox qui a depuis fait ses valises. Les matchs à des horaires si avancés sont généralement difficiles à juger, mais Tom Thibodeau ne pouvait que pester face à la défense de ses hommes.

« Notre défense était le problème » réagissait logiquement le coach. « Nous devons corriger cela. C’est difficile de gagner si nous ne faisons pas mieux sur le plan défensif. Si nous essayons juste de scorer davantage que l’adversaire, cela ne marchera pas. Notre marge d’erreur est faible. »

L’entraîneur tâtonne donc aussi en plein match, face aux limites défensives de Jalen Brunson, moins criantes que celles de Kemba Walker mais qui doivent aussi être compensées, surtout dans un soir où son premier défenseur extérieur, RJ Barrett, prenait faute sur faute face à Shai Gilgeous-Alexander.

« Il est temps [de s’asseoir] lorsque vous commettez trop de fautes. Ça tombe sur moi parce que je défendais sur Shai, et j’ai été gêné par les fautes. Ce n’est pas bon. Je dois faire un meilleur travail pour ne pas faire de faute », confirmait le Canadien, qui n’a quasiment pas joué de la seconde mi-temps. Comme Jalen Brunson, qui comprenait. « Je ne m’aurais pas non plus fait jouer, étant donné la façon dont je jouais défensivement. »

Tom Thibodeau explique que face à la catastrophe, et le retard accumulé, il a simplement « recherché de la vie » en sortie de banc. « Une petite étincelle » qui n’a pas permis de sauver la soirée.

Reste à voir s’il peut cette saison sauver l’équilibre recherché entre son attaque et sa défense. Pour cela, il aura besoin de bien plus que du simple retour de Mitchell Robinson. Sans doute un transfert pour récupérer un « 3&D » solide, capable de stabiliser le cinq majeur en s’occupant chaque soir du meilleur attaquant extérieur adverse afin de libérer et de laisser souffler RJ Barrett, étant donné que ce n’est pas le profil d’Evan Fournier et que Quentin Grimes ne semble pas prêt à assumer ce rôle pour l’instant. Un nouveau Reggie Bullock en quelque sorte…