« Je vous rappelle, je vous rappelle ! » Lorsqu’il s’est présenté face aux journalistes, Lorenzo Brown était en plein appel vidéo avec sa famille. Le meneur de l’Espagne aura tout le temps de célébrer cette médaille avec ses proches. Ce titre a forcément un goût particulier pour le natif de Roswell (Géorgie, États-Unis). Lui dont la naturalisation express cet été a tant fait parler.
« J’ai fait face à beaucoup de critiques pour je ne sais quelle raison. Mais j’ai le sentiment que c’est lié à la barrière de la langue ou du pays… Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais au bout du compte, on parle la même langue sur le terrain. Peu importe la couleur de votre peau ou d’où vous venez, on est tous frères et humains. Le fait de gagner cette médaille d’or parle de lui-même », juge le meneur, qui dit avoir appris beaucoup d’espagnol ces dernières semaines mais avoir encore du mal à assembler les mots.
« C’était la bonne chose à faire », complète de son côté Jorge Garbajosa, qui avait déjà eu l’occasion de défendre cette naturalisation. « Je ne peux pas comprendre tout le monde : chacun a sa propre opinion et je les respecte toutes. Mais quand vous travaillez dur et que vous avez été conseillé par des experts, des entraîneurs et des directeurs sportifs après la blessure de Ricky Rubio, ou Carlos Alocen. Après le retrait de Sergio Rodriguez ou la blessure de Sergio Llull… C’était la bonne réponse », développe le président de la fédération espagnole de basket.
Un « rêve » de jouer avec l’Espagne
Le dirigeant estime même que le joueur du Maccabi Tel-Aviv « a fait beaucoup plus que ce qu’on attendait de lui. Dès le premier jour, il s’est senti comme un nouveau membre de cette famille, comme on l’appele. Il s’est senti à sa place, dans une équipe qui l’a reçu comme l’un des nôtres. Ses performances sur le terrain montrent à quel point il est attaché à notre basket. Jouer pour l’Espagne était son rêve, et pour nous, c’est un grand honneur. »
Un « rêve » déjà récompensé par le titre suprême à l’échelle européenne, dont il a été l’un des principaux contributeurs. Auteur d’une belle finale, terminée en double-double (14 points et 11 passes), il est monté en puissance tout au long de la compétition sans trop tirer la couverture sur lui. Et s’est montré décisif plus d’une fois dans les matches éliminatoires (28 points face à la Lituanie, 29 face à l’Allemagne), terminant dans le meilleur cinq de la compétition avec 15 points et un peu moins de 8 passes de moyenne.
Cette médaille d’or, il la voulait. « C’était mon objectif n°1 et on l’a fait », félicite d’ailleurs le joueur avant de saluer ses entraîneurs : « Le plan de jeu qu’ils ont mis en place pour chaque bataille qu’on a connue… C’était le bon ajustement pour nous tous. Nous n’avions pas la plus grande équipe, la plus talentueuse. Mais au final, le travail collectif l’emporte toujours. Les tripes… Ces gars se connaissent depuis qu’ils sont jeunes. Me permettre de venir ici et de jouer mon jeu… Ces entraîneurs aussi… C’est un sentiment incroyable. »