Il s’en est fallu de peu pour que la France accompagne la Slovénie et l’Espagne parmi les grosses surprises de la journée. Après avoir compté jusqu’à 15 points d’avance face à la Hongrie, les Bleus se sont fait une belle frayeur, voyant leur adversaire revenir jusqu’à -2 avec le ballon en main à 30 secondes de la fin. David Vojvoda a ainsi une opportunité de faire passer les Hongrois d’un tir à 3-points à 22 secondes du terme.
Plus de peur que de mal à l’arrivée puisque sa tentative n’a pas trouvé la mire et que les Français s’en sont tirés avec un court mais précieux succès (78-74). Malgré tout, au moment de se refaire le film du match, le sélectionneur Vincent Collet n’a pas pu occulter ce tournant.
Une question d’état d’esprit
« On était en effet tout proche de la catastrophe. Quand on n’avait plus que 2 points d’avance, le ballon que vole Andrew n’était pas évident du tout à aller chercher. Ça pouvait être un panier, et ça aurait pu être encore pire que ça ne l’a été en l’occurrence. Malgré tout, on ne se retrouve pas davantage à l’abri finalement puisqu’il peut encore tout se passer ensuite. Il faut qu’on réagisse clairement contre des adversaires qui seront supérieurs en fin de phase de groupes face à la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie », a-t-il déclaré après la rencontre.
Vincent Collet avait de quoi être agacé par le déroulement du match, surtout au lendemain d’une prestation plutôt encourageante face à la Lituanie de la paire Sabonis-Valanciunas.
« Ce que j’ai dit aux joueurs, c’est que la veille au soir j’avais l’impression qu’on avait commencé à construire notre équipe et démarré enfin notre championnat d’Europe. Et ce soir, on l’a déconstruite », a-t-il ajouté. « Au-delà du résultat et de la manière peu glorieuse, il y a le comportement qu’on a pu avoir. On a manqué d’enthousiasme, de fraîcheur, on se frustre vite et on le montre qui plus est. Ce n’est pas acceptable, il faut qu’on réagisse très vite, et même indépendamment du basket. On avait montré la veille un tout autre visage, ça semblait être parti, et on a rechuté ce soir. Notre comportement n’était pas à la hauteur de la situation ».
Des moments de tension
Symbole de cette frustration, l’échange vif entre Thomas Heurtel et Rudy Gobert en fin de partie, qui témoigne de ce manque de sérénité dans les rangs tricolores. À ce moment du match, il s’en est fallu de peu pour que l’équipe de France ne perde complètement pied.
Également présent en conférence de presse, Rudy Gobert en a profité pour éteindre ce début d’incendie.
« C’est une petite querelle, ça arrive, avec l’adrénaline et les matchs, il y a des moments où c’est chaud, et c’était un de ces moments-là. Ça reste des choses qui restent dans le vestiaire, entre nous. Notre état d’esprit reste toujours de jouer ensemble, et de gagner », a expliqué le pivot. « Avec Thomas, ça fait des années qu’on joue ensemble, et parfois le sang est chaud, mais ça vient de l’esprit de compétition, de l’envie de gagner, de bien faire. Ce soir, il y a des moments où on sentait qu’on aurait dû mieux jouer, ça peut amener de la frustration. Ce sont des choses qui se règlent entre deux êtres humains ».
Même son de cloche pour Vincent Collet, bien plus préoccupé par l’attitude de son équipe sur un plan général. « Ce n’est pas le fait le plus marquant de la soirée, c’est plus général que ça », a-t-il conclu.