C’est la loi du de l’offre et de la demande qui dicte l’évolution des prix des sneakers en règle générale après la fin de leur commercialisation. Et c’est ce qui fait tout le charme de ce milieu, ou l’agacement, parmi les collectionneurs les plus chevronnés : on ne sait jamais quel paire va prendre de la valeur par rapport à une autre, ni quand, ni pourquoi.
Malheureusement pour Kobe Bryant, c’est son décès tragique dans un accident d’hélicoptère qui est à l’origine de ce regain d’intérêt mondial pour les Kobe. D’autant que le divorce dans la foulée entre Nike et la veuve du joueur a accentué le phénomène, même si ESPN a indiqué que les deux parties étaient toujours en discussions.
Un regain d’intérêt des joueurs professionnels actuels
Comme on pouvait s’y attendre, les prix des modèles signatures de la légende des Lakers ont grimpé en flèche, non seulement sur le marché « classique » mais aussi sur celui des joueurs professionnels, dont les pointures peu communes s’ajoutent à la rareté des paires encore disponibles, ce qui a également eu tendance à donner de la valeur à celles-ci.
« Cette génération considère Kobe comme notre Jordan », rappelle DeMar DeRozan, natif de LA et, connu dans la ligue comme le doyen des adeptes des chaussures Kobe. « C’est une chaussure géniale à porter. Les gars sont vraiment tombés amoureux d’elle. Si vous n’étiez pas sur le coup ces dernières années, vous allez galérer ».
Déjà à la retraite du joueur, les Kobe avaient pris une nouvelle ampleur. Et le constat s’est confirmé de manière implacable dans la « bulle » d’Orlando à l’été 2020, quelques mois après le décès de Kobe Bryant, où près d’un tiers des joueurs portaient des Kobe. La saison passée, plus de 110 joueurs portaient des Kobe. C’est le modèle signature le plus porté (source Baller Shoes DB) !
Un autre facteur est venu donner de la valeur aux Kobe : le ralentissement de la production de chaussures depuis la Chine en raison de la crise du Covid et de fermetures d’usines. Il faut donc faire avec ce qu’il reste et il faut parfois du temps (et beaucoup d’argent) pour que les joueurs NBA parviennent à mettre la main sur le modèle désiré à leurs pointures.
« Je ne vais pas entrer dans un magasin et trouver une Kobe en pointure 17. Aucune chance », a glissé Anthony Davis, passé aux Kobe suite à son arrivée aux Lakers. « J’insiste, ce sont les chaussures préférées des joueurs. Beaucoup de gens s’inspirent de lui, et sa chaussure est incroyable. Elles sont toutes incroyables ».
DeMar DeRozan et Devin Booker sollicités sous le manteau
Sur les plateformes de revente les plus connues comme StockX, GOAT et eBay, les paires en pointures US supérieures à 14 ’arrachent désormais à 800 dollars minimum pour les modèles les plus basiques, tandis que certains joueurs NBA ont indiqué à ESPN avoir dû faire des chèques à cinq chiffres pour s’octroyer la paire désirée à la pointure voulue depuis bientôt un an maintenant.
L’heure est donc désormais à la course pour que les joueurs se fassent un stock de ces paires qui ont déserté le marché traditionnel. Jae Crowder a ainsi confié avoir réussi à rassembler un stock de Kobe pour tenir les deux prochaines années, soit un stock de 100 paires ! Anthony Davis dit quant à lui « user » 20 à 25 paires de Kobe par saison. Et tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins.
« Quelques gars m’ont demandé de l’aide », a déclaré Devin Booker, coéquipier de Jae Crowder aux Suns, qui dispose d’un stock de « PE » (pour Player Exclusive) tout comme DeMar DeRozan, en tant qu’ambassadeurs « historiques » de la marque. « Ce qui est sûr, c’est que je ne serai jamais à court de Kobe ».
Tous les fans des chaussures signatures de Kobe Bryant sont désormais pendus à un éventuel accord entre Nike et Vanessa Bryant, seule issue pour envisager une « sortie de crise ». Même si les deux parties venaient à s’entendre sur une nouvelle série ou le retour à la production d’anciens modèles, il faudrait environ 12 à 16 mois pour les produire et refaire les stocks de la planète basket.
En attendant, Devin Booker et DeMar DeRozan vont devoir gérer leurs stocks avec parcimonie.
« J’avais l’habitude de jouer un ou deux matches avec une paire, puis de donner mes chaussures aux fans. Je ne pourrai peut-être plus le faire autant », a reconnu l’arrière des Bulls. « J’ai toujours eu tellement de paires, mais je les regarde différemment maintenant. Les gars me les demandent mais je ne peux plus m’en procurer comme avant. Si ça se gâte, je vais peut-être même devoir aller dans ma chambre forte secrète ».