Ben Simmons ? Mentalement pas encore prêt pour rejouer. Tobias Harris et Isaiah Joe ? Coincés dans le protocole sanitaire de la ligue. Danny Green et Furkan Korkmaz ? Touchés physiquement.
En « back-to-back », c’est peu dire que Philadelphie se présentait diminué à Detroit, la nuit dernière. Pour autant, les coéquipiers d’un Joel Embiid toujours en difficulté en attaque sont parvenus à enchaîner, dans le Michigan, une cinquième victoire de rang. Contre vents et marées, donc, et en s’appuyant sur un super collectif (cinq joueurs à plus de 10 points), une nouvelle fois emmené par un super Seth Curry.
« Il est incroyable, avec sa capacité à inscrire des shoots », reconnaissait d’ailleurs Joel Embiid, sauvé par son coéquipier lors du « money-time » face aux Bulls, mercredi soir. « C’est le cas depuis le début de saison. D’autant plus avec mes difficultés au shoot et à inscrire les tirs que je rentre habituellement. »
Auteur de 23 points, à 9/14 aux tirs et 4/8 à 3-points, le plus célèbre des « frère de » de NBA prouve, soir après soir, qu’il doit être apprécié à sa juste valeur. Autrement dit celle d’un arrière de plus en plus complet offensivement, évidemment réputé pour sa qualité de shoot (53% à 3-points en 2021/22, en plus de cinq tentatives par rencontre !), mais désormais capable de créer du jeu pour les autres, ballon en mains.
Le nouveau bras droit de Joel Embiid
Avec 17.8 points de moyenne en neuf matchs cette saison (son record en carrière), et même 22.7 depuis trois matchs, Seth Curry se trouve dans la forme de sa vie. Mais le plus impressionnant dans tout ça, c’est que le joueur de 31 ans affiche de telles statistiques en ne ratant que très, très peu. En témoigne son pourcentage de réussite aux tirs de 62%, pour aller avec ses 53% de réussite à 3-points !
Autant dire que l’ancien de Duke, non drafté en 2013, assume ses responsabilités en l’absence de Ben Simmons, Tobias Harris ou encore Danny Green. Sans que Doc Rivers ne lui ait pourtant mis la pression à ce niveau.
« Ils restent dans leur rôle et nous continuons de les servir », expliquait ainsi le coach de Philadelphie. « Seth [Curry] sait qu’il est l’un de nos joueurs-clés, mais je ne lui ai jamais dit d’en faire plus, car il en ferait trop sinon. »
De son côté, en dépit de l’excellente passe qu’il traverse, Seth Curry n’était pas du genre à s’enflammer.
« C’est simplement grâce au rythme du match et la façon dont nous jouons », minimisait-il pour le Philadelphia Inquirer, sur ses trois dernières sorties (23, 22 et 23 points). « Nous avons commencé en utilisant davantage le pick-and-roll et la balle était un peu plus dans mes mains, pour créer du jeu. C’est le produit de notre manière de jouer. Le ballon vient à moi, je suis agressif et je mets mes shoots. Je ne fais pas grand chose de différent. »
La nuit dernière, chez les Pistons, Seth Curry a en tout cas commencé très fort la rencontre, inscrivant la bagatelle de 16 points dans le seul premier quart-temps (à 6/8 aux tirs et 3/4 à 3-points). Soit plus de la moitié des points (31) de son équipe ! Un coup de chaud qui a lancé les Sixers en attaque.
« Il a été énorme », se réjouissait pour USA Today Doc Rivers, concernant le démarrage de son titulaire à l’arrière. « Au niveau du shoot notamment. Le reste de la partie, [les Pistons] ont tellement surréagi [défensivement] que ça a laissé Georges [Niang] ouvert. »
En difficulté, Joel Embiid est relayé par ses lieutenants
Georges Niang, justement, fait effectivement partie de ceux qui ont profité de l’attraction de Seth Curry pour sanctionner les errances défensives de Detroit. Comme depuis trois matchs, finalement, puisque l’ancien ailier-fort fuyant du Jazz tourne à 17.7 points de moyenne sur cette période, à 37% à 3-points (sur neuf tentatives).
Ensemble, la paire Curry/Niang prend d’ailleurs un malin plaisir à faire exploser les défenses adverses, à coup de paniers primés. Une belle revanche pour ces deux joueurs, qui ont galéré à se faire leur place en NBA.
« Il a connu une carrière dans laquelle je me reconnais en quelque sorte, car il a aussi commencé en G-League », avouait ainsi Georges Niang, dans les colonnes de Sports Illustrated, par rapport à sa relation avec Seth Curry. « Je sais qu’il est capable de faire [ce qu’il fait], mais pouvoir le montrer soir après soir est quelque chose de spécial. C’est un sacré joueur. »
En plus de ses deux shooteurs, Philadelphie peut compter sur les autres membres de l’effectif afin de poursuivre sa remontée au classement (n°1 à l’Est, avec sept victoires et deux défaites). De Tyrese Maxey à Andre Drummond, en passant par Matisse Thybulle ou Shake Milton. Preuve de la force de ce collectif, derrière Joel Embiid.
« C’est ce dont nous allons avoir besoin, surtout avec la façon dont je suis défendu et pris à deux à chaque fois », estimait à Chicago le Camerounais, qui ne pointe « qu’à » 20 points de moyenne sur ses cinq derniers matchs, à 38% aux tirs et 20% à 3-points. « Je suis heureux que nous haussions tous notre niveau. C’est toute l’équipe qui le fait, alors que nous avons quelques joueurs absents, et c’est une bonne chose. »
Seth Curry | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2013-14 * | All Teams | 2 | 7 | 33.3 | 100.0 | 0.0 | 0.0 | 0.5 | 0.5 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 1.5 |
2013-14 * | CLE | 1 | 9 | 33.3 | 100.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 2.0 | 0.0 | 0.0 | 3.0 |
2013-14 * | MEM | 1 | 4 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |
2014-15 | PHX | 2 | 4 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.5 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |
2015-16 | SAC | 44 | 16 | 45.5 | 45.0 | 83.3 | 0.2 | 1.2 | 1.4 | 1.5 | 0.9 | 0.5 | 0.8 | 0.1 | 6.8 |
2016-17 | DAL | 70 | 29 | 48.1 | 42.5 | 85.0 | 0.4 | 2.2 | 2.6 | 2.7 | 1.8 | 1.1 | 1.3 | 0.1 | 12.8 |
2018-19 | POR | 74 | 19 | 45.6 | 45.0 | 84.6 | 0.4 | 1.3 | 1.6 | 0.9 | 1.3 | 0.5 | 0.8 | 0.2 | 7.9 |
2019-20 | DAL | 64 | 25 | 49.5 | 45.2 | 82.5 | 0.4 | 1.8 | 2.3 | 1.9 | 1.8 | 0.6 | 1.0 | 0.1 | 12.4 |
2020-21 | PHL | 57 | 29 | 46.7 | 45.0 | 89.6 | 0.2 | 2.2 | 2.4 | 2.7 | 1.7 | 0.8 | 1.1 | 0.1 | 12.5 |
2021-22 * | All Teams | 64 | 33 | 48.7 | 42.2 | 87.2 | 0.3 | 2.8 | 3.1 | 3.6 | 2.3 | 0.8 | 1.7 | 0.2 | 15.0 |
2021-22 * | PHL | 45 | 35 | 48.5 | 40.0 | 87.7 | 0.4 | 3.0 | 3.4 | 4.0 | 2.2 | 0.8 | 1.9 | 0.2 | 15.0 |
2021-22 * | BRK | 19 | 30 | 49.3 | 46.8 | 85.7 | 0.2 | 2.4 | 2.6 | 2.6 | 2.5 | 0.9 | 1.3 | 0.2 | 14.9 |
2022-23 | BRK | 61 | 20 | 46.3 | 40.5 | 92.7 | 0.2 | 1.4 | 1.6 | 1.6 | 1.6 | 0.6 | 0.8 | 0.1 | 9.2 |
2023-24 * | All Teams | 44 | 14 | 39.2 | 35.2 | 90.3 | 0.4 | 1.1 | 1.5 | 1.0 | 0.9 | 0.5 | 0.5 | 0.1 | 5.1 |
2023-24 * | DAL | 36 | 13 | 37.2 | 36.3 | 89.5 | 0.4 | 1.0 | 1.4 | 0.8 | 0.9 | 0.5 | 0.4 | 0.1 | 4.3 |
2023-24 * | CHA | 8 | 20 | 44.1 | 32.1 | 91.7 | 0.4 | 1.6 | 2.0 | 1.8 | 0.9 | 0.6 | 0.6 | 0.4 | 9.0 |
2024-25 | CHA | 68 | 16 | 47.8 | 45.6 | 84.6 | 0.4 | 1.3 | 1.7 | 0.9 | 0.9 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 6.5 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.