Si DeMar DeRozan (37 points) et Zach LaVine (26 points, dont 13 dans le quatrième quart-temps) ont évidemment été les chefs de file de ces Bulls renversants face aux Celtics, un autre joueur s’est mis en évidence la nuit dernière, de manière bien plus surprenante : Ayo Dosunmu.
En sortie de banc, le rookie a ainsi compilé 14 points, 4 rebonds et 2 passes, terminant surtout la partie à 6/6 aux tirs (dont 2/2 à 3-points) et avec un joli « +/- » de +15 quand il était sur le parquet. Une performance de choix de la part du 38e choix de la Draft 2021, qui a véritablement boosté Chicago sur ses 22 minutes de temps de jeu.
« Ce n’est pas surprenant », reconnaissait pourtant DeMar DeRozan, à propos de la prestation de son jeune coéquipier. « Je me souviens de l’avoir regardé à l’université, de la dureté qu’il apportait. C’est un plaisir d’apprendre à le connaître. Entre son humilité et sa ténacité, c’est quelque chose d’unique en son genre. C’est l’exemple même du gamin de Chicago. Quand vous le jetez dans le bain, à l’extérieur, il est capable de faire des choses comme [hier] soir. Ça démontre quel type de joueur il est. […] Et vous pouvez voir qu’il continue sans cesse de grandir dans sa compréhension du jeu. »
Le nouveau détonateur des Bulls ?
Parfait dans son rôle « d’energizer », Ayo Dosunmu n’a pas mis très longtemps avant de se distinguer, étant notamment présent sur le terrain quand les Bulls ont passé un 15-0 aux Celtics, à cheval sur les premier et second quarts-temps. Dans l’ombre de DeMar DeRozan, le joueur de 21 ans s’est fait violence pour aller chercher ses points à mi-distance et dans la peinture, tout en agressivité.
Et en deuxième mi-temps, l’ancien pensionnaire de l’université de l’Illinois était également sur le parquet quand Chicago est d’abord passé de 77-96 à 85-96, avant de signer un 17-2 dans le dernier acte, pour reprendre les commandes de la partie, contre toute attente.
« Nous savons qu’à tout moment, une équipe peut réussir un ‘run’ et renverser rapidement le cours de la rencontre », expliquait simplement le principal intéressé, après coup.
Entre son 3-points dans le corner à 82-96, son « coast-to-coast » en transition à 91-103 ou son « alley-oop » pour Derrick Jones Jr. à 96-103, Ayo Dosunmu s’est plutôt démené pour ramener les siens au contact, face à une équipe de Boston amorphe et progressivement en train de s’écrouler. Pour le plus grand bonheur de son coach.
« Il est vraiment spécial », soulignait ainsi Billy Donovan, toujours dans les colonnes de The Athletic. « C’est quelqu’un d’ultra-compétitif, il a une incroyable confiance en lui, mais ce n’est de l’arrogance pour autant. C’est assez difficile à combiner. Il n’a peur de rien et il n’est pas non plus égoïste. Je le respecte et je l’admire pour ça. »
La confiance comme moteur
Et quel meilleur exemple pour illustrer toute la confiance dont dispose en lui Ayo Dosunmu que ce nouveau shoot à 3-points, en première intention, planté à 106-105, quelques instants plus tard ? Et, ce, afin de redonner l’avantage aux Bulls, qui étaient pourtant menés de 19 points en plein troisième quart-temps, et encore de 14 unités à l’entame du dernier acte !
« Ça vient de la façon dont j’ai été élevé », racontait le rookie, au sujet de son état d’esprit. « Je travaille dur et je crois en moi. Toujours. Ma devise est d’avoir uniquement peur de Dieu, je ne crains rien d’autre que lui. Mes parents m’ont toujours guidé dans la bonne direction, pareil pour mes grands-parents, ils me donnent de bons conseils. J’ai toujours su de quoi j’étais capable, ce que je pouvais apporter à cette équipe. Je prends les choses au jour le jour. J’ai confiance en moi, mais je pose aussi beaucoup de questions. Les vétérans sont cools avec moi, ils me conseillent beaucoup. Je regarde pas mal de vidéos. Ce que j’aime le plus en NBA, c’est la rapidité avec laquelle les coachs vous aident à corriger des choses [dans votre jeu]. Et ça m’aide ensuite à jouer en confiance. »
Justement, Billy Donovan n’avait pas manqué de recadrer Ayo Dosunmu après le match de jeudi soir, face aux Knicks. Le natif de Chicago avait effectivement refusé de prendre un tir devant Derrick Rose, dans le troisième quart-temps, pour finalement offrir un 3-points plus compliqué à Alex Caruso dans le corner.
Et les mots de l’ancien entraîneur du Thunder ont fait tilt dans la tête du jeune arrière.
« Le coach m’a simplement dit ‘La prochaine fois que tu es ouvert, prends directement ton shoot’ », confiait-il. « Toute la fin de semaine, j’ai ensuite travaillé sur mon ‘catch-and-shoot’, car je sais que DeMar [DeRozan], Zach [LaVine] et [Nikola Vucevic] attirent beaucoup l’attention des défenses. Quand j’étais à la fac, j’étais habitué à ce qu’elle soit attirée sur moi, donc je sais comment faire pour être au bon endroit et rentrer mon tir. Je me suis ainsi contenté de prendre mon shoot et de le réussir, tout en confiance. »
Spontanéité et culot comme maîtres-mots
Car Ayo Dosunmu, opposé ce lundi soir à Jayson Tatum et Jaylen Brown, n’est jamais du genre à se laisser abattre par ses échecs. Compétiteur né, il adore les obstacles et encore plus les situations chaudes. En témoigne les paroles de Billy Donovan.
« Je ne pourrais pas vous dire combien de fois il a inscrit un ‘game-winner’ contre les titulaires, à l’entraînement », se remémorait par exemple le coach des Bulls.
De plus en plus à l’aise dans les systèmes de Chicago, Ayo Dosunmu se développe et grandit match après match avec sa franchise de coeur. D’ailleurs, plus le temps passe et plus il n’a rien à voir avec le joueur qu’il était, il y a de ça quelques semaines seulement, à Las Vegas (12.6 points de moyenne, à 42% aux tirs et 8% à 3-points).
« Je pense être un joueur complètement différent de celui que j’étais en Summer League », estimait-il pour finir. « Je suis passé par plusieurs entrainements et le ‘training camp’, à défendre sur les autres joueurs de l’équipe, à accumuler des connaissances, à apprendre quotidiennement. Le truc, c’est que je veux m’améliorer chaque jour, même si ce n’est que de 0,1% ou 1%. Et c’est ce dont je suis plutôt fier. »
Utilisé comme remplaçant sur les lignes arrières des Bulls, en relais de Lonzo Ball et Zach LaVine, Ayo Dosunmu est bien parti pour faire son trou dans la rotation de Billy Donovan, et ainsi faire de l’ombre à Coby White, actuellement blessé à l’épaule. Gare, cependant, à ne pas prendre le fameux « rookie wall » de plein fouet.
https://youtu.be/ZQ_Ae8F6nsQ?t=33
Ayo Dosunmu | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2021-22 | CHI | 77 | 27 | 52.0 | 37.6 | 67.9 | 0.4 | 2.4 | 2.8 | 3.3 | 2.4 | 0.8 | 1.4 | 0.4 | 8.8 |
2022-23 | CHI | 80 | 26 | 49.3 | 31.2 | 80.5 | 0.6 | 2.2 | 2.8 | 2.6 | 2.3 | 0.8 | 1.2 | 0.3 | 8.6 |
2023-24 | CHI | 76 | 29 | 50.1 | 40.3 | 81.0 | 0.7 | 2.1 | 2.8 | 3.2 | 2.2 | 0.9 | 1.4 | 0.5 | 12.2 |
2024-25 | CHI | 46 | 30 | 49.2 | 32.8 | 78.5 | 0.6 | 2.9 | 3.5 | 4.5 | 2.3 | 0.9 | 1.5 | 0.4 | 12.3 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.