En ce début de playoffs, après une saison d’excellente facture, le show est au rendez-vous, et nous nous régalons. Aux US aussi, bien entendu, et les audiences télé explosent.
Et cela se ressent sur la partie business : les prochains contrats de la NBA avec les chaînes nationales devraient être revus fortement à la hausse. Forbes voit même un joli +30%. Tout ceci alors que les négociations collectives piétinent.
Des audiences télé, et donc des contrats télé, en hausse
La NBA offre tous les soirs un très beau spectacle. Avec son concentré de talents, ses affrontements de stars, ses matchs à suspens conclus par un « buzzer-beater » après prolongation, pas à dire, le public est gâté.
Conséquence logique, la NBA est un spectacle de plus en plus populaire outre-atlantique. Et cela se ressent fort logiquement sur les audiences télé. En janvier, Disney et TNT annonçaient déjà +30% de spectateurs pour les matchs de la saison régulière. Hier, TNT se félicitait aussi des résultats d’audience record pour des matchs de playoffs, avec une augmentation de 44% par rapport à 2010.
Dans ces conditions, la prochaine négociation entre la NBA et les chaînes nationales souhaitant diffuser du basket (actuellement ABC, ESPN, TNT et NBA TV) devrait revoir les montants fortement à la hausse.
Le contrat actuel couvre pour un montant total de 7,44 milliards de dollars les saisons 2008-09 à 2015-16, soit 0,93 milliard par saison. Selon Forbes, le prochain deal devrait valoriser la saison à 1,2 milliard, au minimum.
Un environnement très compétitif
En parallèle, le marché est très compétitif, et les chaînes s’affrontent pour signer les droits. On se souvient que les Lakers avaient signé un contrat sur 20 ans avec Time Warner pour 3 milliards de dollars, pour la couverture locale des exploits des Angelinos. C’est cinq fois plus que l’ancien contrat.
L’élément intéressant, en plus d’une estimation du potentiel pour le méga-deal au niveau de la NBA, est que ce montant est dû à la compétition féroce que se livrent en Californie Fox Sports West,KCAL-TV et Time Warner Cable.
Au niveau national, c’est pareil : les chaînes cherchent aussi à s’approprier une part importante du gâteau, et ne se font aucun cadeau.
C’est d’ailleurs un phénomène général à toute la diffusion du sport US.. Ainsi la NHL vient elle aussi de signer un nouveau contrat TV. Moribonde il y a 6 ans suite à un conflit entre propriétaire et joueurs et d’un lock-out (tiens tiens) qui lui avaient fait beaucoup de mal en terme d’image, elle vient de signer avec Comcast un deal lui garantit une augmentation de 170% de ses droits télés, ceci alors que la NHL est une ligue sportive mineure aux US (comparée à la NBA, la MLB ou la NFL). Il faut aussi préciser, pour expliquer l’augmentation, que le contrat précédent avait été signé immédiatement après le lock-out.
Pour la NBA, ce contexte compétitif signifiera donc non seulement un montant largement supérieur, mais aussi l’opportunité de signer un contrat rapidement, les Networks ne voulant pas attendre le dernier moment pour sécuriser leur contenu. Pour David Stern (ou son successeur ?), il n’y aura donc pas forcément besoin d’attendre 2015 ou 2016 pour bénéficier du jackpot.
Quelle conséquence pour les négociations collectives ?
Hourra diront les optimistes, plus de problèmes de revenus : ces 300 millions de dollars supplémentaires par an vont permettre à chaque franchise d’être bénéficiaire, et donc le nouvel accord collectif va être beaucoup plus facile à parapher.
Nul doute que le syndicat des joueurs ne manquera pas d’utiliser cet argument. Cependant, 300 millions par an, cela fait en moyenne 10 millions par franchise, et cela ne suffirait pas sans revenue sharing (partage des revenus entre franchise). Et on voit mal les propriétaires se contenter d’un revenue sharing sans chercher à obtenir une contrepartie de la part des joueurs.
Dans tous les cas, ne nous réjouissons pas trop vite : les +30% sont pour le moment tout ce qu’il y a de plus virtuels, et il faudrait d’abord que la NBA se sorte du conflit avec une aura et une base de fans intactes. Ce n’est pas gagné…