Le Jazz ne veut pas reproduire les mêmes erreurs que l’an passé

Bousculé par les Grizzlies, après son revers inaugural du Game 1 à Salt Lake City, le Jazz a depuis rectifié le tir en l’emportant à trois reprises, et de manière plutôt autoritaire, pour mener désormais 3-1 dans ce premier tour. Le cinq de départ du Jazz carbure, le banc des remplaçants aussi, et Utah n’a donc besoin que d’une petite victoire pour rejoindre les demi-finales de conférence, pour la première fois depuis 2018.

Avant ça, la troupe de Quin Snyder devra effacer ses vieux démons, elle qui se trouvait dans une position similaire l’année dernière, dans la « bulle » d’Orlando, face aux Nuggets. Mais malgré un avantage de 3-1, la franchise s’était finalement inclinée d’un rien au Game 7, contre les coéquipiers de Nikola Jokic et Jamal Murray.

Forcément, le Jazz n’a pas oublié ce douloureux souvenir qui lui avait valu de sortir tête basse des playoffs 2020, en dépit d’une nette domination globale, du Game 1 au Game 4, face à Denver. Particulièrement touché par cet échec, Donovan Mitchell aura ainsi à cœur de ne pas revivre une telle désillusion.

« Nous avons déjà été dans cette position par le passé », livrait l’arrière All-Star, à ESPN, auteur de 30 points et 8 passes la nuit dernière, dans la victoire de Utah à Memphis. « C’est vraiment à partir de ce moment précis que nous avons commencé à nous transformer en l’équipe que nous sommes aujourd’hui. Parce que ça nous a motivé tout au long de la saison. Et nous voilà ici maintenant, à essayer d’aller de l’avant et faire en sorte de ne pas trop penser au passé. Même si ça nous a assurément servi de motivation, comme je l’ai déjà dit. »

Le Jazz a bien grandi en un an

Plus expérimentée depuis le mois d’août dernier, et surtout au complet car Bojan Bogdanovic est cette fois disponible, la meilleure équipe de la saison régulière (52 victoires et 20 défaites en saison régulière) pourra maintenant s’appuyer sur toute la frustration engendrée par son élimination de la « bulle » pour corriger les points qui lui avaient fait défaut à l’époque. Dont un, sans doute lié à un excès de confiance.

« Ce qui a causé notre perte dans la ‘bulle’, c’est que nous avons commencé à arrêter de mettre à exécution certaines choses à 3-1 », estimait à ce sujet Donovan Mitchell, toujours invaincu en playoffs cette saison, lorsqu’il est en tenue. « Parce que nous nous sommes dits : ‘Tout va bien, ils doivent gagner trois fois de suite pour nous renverser’. Et je pense que cette expérience va nous permettre de nous dire : ‘Ok, voilà ce que nous avons encore à faire’. Le fait que ce soit encore frais dans nos têtes, ça va assurément nous aider à comprendre que le Game 5 n’est pas une garantie en soit, sous prétexte que nous serons à domicile et que nous avons gagné [trois] matchs de suite. Cette équipe [de Memphis] va se battre jusqu’au bout. Et je pense que la chose la plus importante, c’est l’aspect mental, notre faculté à continuer de jouer comme si nous étions menés de 10 points. »

De son côté, Quin Snyder espère surtout que son groupe saura prouver qu’il a grandi depuis son effondrement dans la « bulle » d’Orlando, où tout était différent. Sans déroger, pour autant, à la recette de son récent succès.

« La situation dans la ‘bulle’ était vraiment unique, et je ne dis pas ça pour ignorer le fait que nous étions dans une posture similaire », confiait le coach du Jazz, juste après le Game 4. « Cette année est différente, cette équipe est différente. Bojan [Bogdanovic] est de retour, Derrick [Favors] est présent. Et je pense que notre groupe a pris en maturité. […] Il y a toujours des choses du passé dont vous apprenez pour vous améliorer ensuite. Notre groupe gagne en expérience depuis un moment maintenant. Notre équipe a longtemps été remise en question, à tous les niveaux, depuis mai dernier [2020]. Et elle a bien su gérer ce genre de moments et d’adversité. »

Une équipe et un contexte différents

Même son de cloche chez Mike Conley, certes présent (et productif) dans la « bulle » floridienne, mais qui insiste quant à lui sur sa situation personnelle, après avoir longtemps eu du mal à réellement trouver sa place à Utah.

« Nous nous rappelons évidemment de ce que nous avons ressenti la saison dernière et nous ne voulons pas revivre cette sensation », annonçait le meneur All-Star, très en jambes. « Notre équipe est différente, pareil pour notre état d’esprit et la situation n’est aussi plus la même. Bojan [Bogdanovic] est présent, tandis que cette année supplémentaire m’a permis de me sentir un peu plus à l’aise [dans l’équipe]. En espérant que nous puissions être capables de rester concentrés, pour ne pas laisser cette série nous échapper une nouvelle fois. »

De retour à domicile pour le Game 5, le Jazz se dit en tout cas d’ores et déjà prêt à faire respecter la logique et terminer le travail au plus vite, dès demain soir, à la Vivint Smart Home Arena.

« Nous ne sommes pas revenus dans le vestiaire en nous disant : ‘Nous les tenons’, car le travail n’est pas terminé », rappelait ainsi Donovan Mitchell. « C’est le message qu’il faut retenir. Tout le monde le sait. Nous devons protéger notre avantage du terrain et nous sommes déjà tournés vers la suite. C’était une bonne victoire [la nuit dernière], mais il y a des choses que nous aurions mieux pu faire, donc nous allons aller de l’avant pour les corriger et pour faire ce que nous avons à faire à la maison. »