Le 20 avril 1986, Dieu « se déguise » en Michael Jordan quand ce dernier claque 63 points sur le parquet des Celtics, en playoffs. Dans les tribunes ce jour-là, un certain Jason Hehir, âgé de 10 ans. Son père lui avait offert cette place à Noël, en lui promettant d’assister au « Air Jordan Show ». Promesse tenue. Plus de 30 ans plus tard, c’est au tour de ce même Jason Hehir de devoir tenir une promesse avec son très attendu documentaire, « The Last Dance ».
Il est le réalisateur de cette superproduction ESPN et Netflix consacrée à la dernière saison de Michael Jordan avec les Bulls, en 1997-1998, avec des retours sur son ascension de ses années universitaires jusqu’au sommet de la ligue. Un documentaire en dix épisodes d’environ une heure, dont la diffusion démarre finalement dimanche prochain sur la chaîne télévisée américaine, avant d’être disponible sur Netflix à partir du 20 avril.
Évidemment, s’attaquer au monstre sacré qu’est Michael Jordan, d’abord réticent vis-à-vis de ce documentaire, n’est pas une mince affaire. « Je n’appellerais pas cela un défi, j’appellerais ça un privilège », veut pourtant relativiser le concepteur.
Un rythme de réalisation « cinq fois supérieur à la normale »
Ce dernier sait que l’attente autour de ce documentaire, dont la diffusion était initialement prévue en juin, a grandi ces dernières semaines avec le confinement imposé partout dans le monde. Cette série est l’occasion de rassasier tous les fans de basket, privés de NBA depuis un mois.
« Je suis heureux qu’on puisse apporter un peu de lumière aux gens en cette période sombre, » note ainsi Jason Hehir qui a mené trois interviews avec Michael Jordan. « Le sport est une partie indélébile de notre patrimoine culturel. Les gens ressentent ce manque, de l’évasion que le sport nous apporte dans notre vie quotidienne. »
Sortie avancée ou non, les concepteurs étaient déjà pressés par le temps dans leur réalisation d’un documentaire créé à partir de 10 000 heures d’archives vidéo et 100 interviews : « En temps normal, pour réaliser un documentaire d’archives d’une heure du début à la fin, il faut environ un an. Depuis l’idée initiale jusqu’à la recherche, en passant par le tournage, le storyboard, la cartographie, le montage… Là, nous partions sur dix fois une heure. Nous avons eu un peu plus de deux ans pour le faire, et nous travaillons donc déjà à un rythme cinq fois supérieur à la normale. »
Un rythme fou avec l’espoir que « les gens vont l’apprécier autant que nous ».