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Primes, contrats et salary cap : retour sur le bras de fer épique entre David Stern et Pat Riley

Les Rockets ne sont pas les premiers à jouer avec les règles NBA qui légifèrent les contrats des joueurs. En 1996, Pat Riley s’y était également cassé les dents face à David Stern.

Il y a quelques jours, la NBA retoquait le contrat de Nene Hilario avec les Rockets, qui était pourtant conforme aux règles de la ligue, mais pas à « l’esprit des règles ». Un épisode qui rappelle l’intersaison 1996, quand Juwan Howard avait accepté un contrat de 100.8 millions de dollars à Miami… finalement refusé par la NBA.

Là aussi, le problème venait des bonus, ou primes. Arrivé à Miami en tant que coach et avec le contrôle total de l’aspect sportif un an plus tôt, Pat Riley avait complètement remodelé l’équipe, récupérant Alonzo Mourning à l’été 1995 puis Tim Hardaway durant la campagne. Il fallait prolonger les deux joueurs, qui avaient permis au club d’atteindre les playoffs, mais l’ex coach des Lakers et des Knicks avait bien sûr d’autres ambitions pour son groupe.

Un plan (presque) parfait

À l’été 1996, Pat Riley visait ainsi P.J. Brown, Dan Majerle mais également Juwan Howard, All-Star la saison précédente à Washington, pour sa deuxième campagne NBA. Evidemment, signer autant de monde en même temps était complexe, mais le coach/dirigeant a presque touché le jackpot, en utilisant les bonus.

L’ensemble du plan était assez génial, avec d’abord un contrat de 95.2 millions sur sept ans pour Juwan Howard (plus 5.6 millions de bonus liés aux déplacements, l’intérieur ayant droit à des suites dans des hôtels de luxe et l’utilisation de limousines pour les matchs à l’extérieur). Ensuite, P.J. Brown était signé pour 19 millions de dollars, mais son contrat pouvait atteindre 35.8 millions de dollars, avec un premier salaire de base à 1.7 million. Gary Payton ayant préféré rester à Seattle, c’est ensuite Tim Hardaway qui paraphait une offre de 10.4 millions de dollars sur quatre ans, qui pouvait là aussi atteindre beaucoup plus (20.8 millions) avec les bonus, le premier salaire de base étant de 2.0 millions de dollars. Enfin, le Heat utilisait les « Bird rights » pour prolonger Alonzo Mourning pour 105.1 millions de dollars sur sept ans.

Le salary cap était dépassé de deux millions de dollars, mais le contrat du pivot le permettait. Sauf que l’affaire impliquait deux personnes que David Stern, le commissioner de l’époque, détestait au plus haut point.

Pat Riley et David Falk dans le collimateur de David Stern

L’agent de Juwan Howard était ainsi David Falk, l’agent historique de Michael Jordan et Patrick Ewing, considéré à l’époque comme la deuxième personne la plus puissante de l’univers NBA, derrière David Stern. Quant à Pat Riley, il faut se rappeler que son arrivée à Miami fut très controversée. Démissionnant de son poste à New York par fax, le coach avait été accusé d’avoir négocié son départ vers la Floride alors qu’il était encore sous contrat avec les Knicks. Le Heat avait dans la foulée dû se séparer de son premier tour de Draft 1996 ainsi que d’un million de dollars pour empêcher que la ligue et son patron n’interviennent dans l’affaire.

Alors qu’elle avait dans un premier temps approuvé le contrat de Juwan Howard, la NBA commença à manœuvrer pour casser l’accord. Les arguments étaient ténus, la ligue expliquant que l’accord avec Alonzo Mourning avait été négocié en avance et que les bonus offerts à P.J. Brown et Tim Hardaway devaient compter dans le « salary cap ».

Miami avait ainsi offert un bonus de 1.5 million de dollars à P.J. Brown et un de 1.0 million de dollars à Tim Hardaway, au cas où le Heat gagnerait plus de 27 matchs à domicile ou plus de 43 matchs au total la saison suivante. Comme le Heat n’avait jamais atteint plus de 26 victoires à domicile ou plus de 42 victoires en saison dans sa courte histoire (le club a été créé en 1988), ces bonus étaient considérés comme « non probables » et ne comptaient donc pas dans le salary cap. Avec le renforcement de l’équipe, ils étaient néanmoins très largement atteignables et permettaient de s’offrir la marge de manoeuvre suffisante pour signer Juwan Howard.

Pour la NBA, ces bonus devaient donc être considérés comme « probables », ce qui compliquait les choses pour Miami. Sauf que la ligue avait approuvé le contrat de Juwan Howard et que si ceux de P.J. Brown et Tim Hardaway posaient problème, ce sont ces deux-là, signés après, qui auraient dû être renégociés. Mais David Stern n’avait pas l’intention de lâcher le morceau et il décida d’annuler rétroactivement le bail de l’intérieur !

« J’ai passé le week-end chez mon proctologue pour essayer d’enlever le bâton de cinq mètres que la NBA m’a enfoncé dans les fesses »

De quoi rendre Pat Riley fou furieux. « Je suis très énervé. Très, très, très énervé », expliquait à l’époque ce dernier. « J’ai passé le week-end chez mon proctologue pour essayer d’enlever le bâton de cinq mètres que la NBA m’a enfoncé dans les fesses. Nous n’avons fait aucune erreur. Nous n’avons rien oublié dans nos additions. Il n’y avait aucune erreur dans notre calcul du salary cap. S’il y a eu une erreur, c’est celle de ne pas avoir suffisamment réfléchi au planning, parce qu’on ne pensait pas qu’il y avait une telle animosité à notre encontre. Nous avons été traités de façon totalement injuste dans cette affaire ».

La NBA fit ainsi tout ce qu’elle put pour arranger le retour de Juwan Howard aux Bullets, restaurant ses « Bird Rights » pour lui permettre de parapher un contrat de 105 millions de dollars sur sept ans.

Sûr de son bon droit, Pat Riley entendait porter l’affaire devant un comité indépendant, mais David Stern avait blindé l’affaire en négociant avec le syndicat des joueurs, pour faire du contrat de Juwan Howard avec Washington l’offre prioritaire. Surtout, Juwan Howard n’était finalement pas très enclin à se battre pour rejoindre Miami.

« Tout ce dont j’avais besoin, c’était sa réponse, pour savoir s’il viendrait toujours si on s’engageait dans cette guerre et si on prenait ces risques pour qu’il fasse partie de la franchise », regrettait Pat Riley. « Il ne m’a jamais rappelé et ne m’a jamais donné de réponse. Donc j’ai su… Il y avait trop de risques pour quelqu’un qui ne voulait pas être ici ».

L’ironie de l’histoire, c’est que David Stern a sans doute fait une fleur à Pat Riley en voulant lui donner une leçon, car Juwan Howard fut ensuite globalement considéré comme l’un des joueurs les plus surpayés en NBA. L’intérieur finit d’ailleurs par rejoindre le Heat, à la toute fin de sa carrière, pour remporter les titres 2012 et 2013.

LEXIQUE

Bird Rights:  A l’origine « Larry Bird Exception », ils ont été créés pour qu’une équipe puisse prolonger son free agent en dépassant le salary cap.Étrangement, cette règle a été appelée ainsi alors que les Celtics n’en avaient pas eu besoin pour prolonger Larry Bird pour un contrat, à l’époque, record (12.6 millions sur sept ans) puisque le salary cap n’était pas encore implanté.

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