Jeremy Lin a évoqué son souvenir le plus marquant de sa collaboration avec Steph Curry lors de la saison 2010-2011, sa toute première en NBA. À cette époque, on était encore loin de la « Linsanity » qui allait frapper « Big Apple » l’année suivante. Le meneur des Raptors cherchait à se faire une place dans la grande ligue et Steph Curry l’a d’ailleurs privé d’une belle occasion de se montrer en débutant son premier match NBA.
« Je ne sais plus quel était notre bilan (35v-46d), mais nous n’étions pas très bons cette année-là et, après 81 matchs, il s’était blessé à la cheville », s’est-il remémoré en conférence de presse. « On préparait le dernier match et il s’était fait une entorse juste avant. Tout le monde lui disait : « Ne joue pas, on joue pour rien. Tu prends un risque. Tu t’es déjà blessé à la cheville plusieurs fois. » Du coup, j’étais, vous savez, excité à l’idée d’avoir l’occasion de jouer ».
18 points, 9 passes avec une cheville en moins : une certaine idée de la passion
La réception du Portland de Nicolas Batum (et Rudy Fernandez) pour un dernier match sans enjeu, Jeremy Lin voyait enfin l’un de ses rêves sur le point de se réaliser en débutant la partie pour la première fois de sa carrière, l’autre meneur, Acie Law, étant également indisponible. Sauf que…
« Donc je m’attendais à commencer et ils ont dit : « En fait, Steph pourrait jouer ce soir. » J’ai répondu : « Quoi ? Il vient de se faire la cheville. » Je ne savais pas s’il était suffisamment en bonne santé. Il a donc dû beaucoup souffrir, mais le fait d’avoir joué avec une cheville enflée, pour le 82e match, et qu’il soit entré sur le terrain contre l’avis de tout le monde, je me disais « Waouh, ce mec adore vraiment le jeu, il s’en soucie vraiment et ne prend rien pour acquis ». Je suis dans la ligue depuis longtemps maintenant, et honnêtement, je ne sais pas combien de joueurs NBA iraient jouer un 82e match qui ne signifie rien, en risquant leur santé. Je ne dis pas que c’était la chose la plus intelligente à faire, mais ça montrait sa passion pour le jeu ».
Ce jour-là, Steph Curry a donc joué, et plutôt bien puisqu’il avait compilé 18 points à 7/11 au tir, 3 rebonds et 9 passes décisives en 24 minutes. Golden State s’était imposé 110-86 et le meneur des Warriors en avait profité pour sceller le nouveau record de la franchise en terme d’adresse aux lancers-francs avec 92.6% de réussite sur la saison, dépassant de peu Rick Barry et son 92.4% établi en 1977-1978.
Steph Curry : « Ce que je préfère chez lui, c’est sa persévérance »
Le meneur des Warriors a donc été invité à s’exprimer sur cette anecdote et sa saison aux côtés de Jeremy Lin à cette époque. Ce qu’il en ressort ? La même chose que son ancien coéquipier, à savoir de l’admiration pour sa détermination, sa volonté de réussir à toutes épreuves.
« Je m’en souviens vaguement », a-t-il répondu. « Quand on parle d’entorse à la cheville, j’en ai eu tellement que c’est difficile de se rappeler d’une en particulier. Mais je me souviens de lui lorsqu’on jouait ensemble dans la Baie. Quand il était là, j’ai l’impression qu’il a travaillé dur et de façon quotidienne à l’entraînement, me mettant au défi, défiant d’autres meneurs, à essayer de nous tirer vers le haut et de s’établir comme un joueur NBA. Comme la plupart des gens, ce que je préfère chez lui, c’est sa persévérance. Lorsqu’il a été remercié au milieu du training camp et qu’il se retrouve à Houston, puis à New York et que la « Linsanity » finit par exploser… Il n’y a pas beaucoup de gens qui peuvent subir autant de défaites et qui ont encore confiance en eux. Il en a fait une carrière incroyable. En tant qu’être humain, c’est un mec génial. Quand vous parlez de gars dans des équipes en difficulté qui essaient de s’en sortir, avec cette éthique de travail et cette attitude, tu apprécies chaque occasion de jouer au basket. C’est quelque chose de très important ».
Cette force de caractère laisse à penser que, même s’il n’a joué que 27 minutes en tout et pour tout depuis le début des playoffs, Jeremy Lin pourrait avoir un rôle plus important à jouer sur la finale. Reste à espérer pour les Raptors que ce ne soit pas au détriment d’une blessure, Kyle Lowry étant par ailleurs toujours gêné par son pouce.
Jeremy Lin | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2010-11 | GOS | 29 | 10 | 38.9 | 20.0 | 76.0 | 0.4 | 0.8 | 1.2 | 1.5 | 1.1 | 1.1 | 0.6 | 0.3 | 2.6 |
2011-12 | NYK | 35 | 27 | 44.6 | 32.0 | 79.8 | 0.5 | 2.5 | 3.1 | 6.2 | 2.2 | 1.6 | 3.6 | 0.3 | 14.6 |
2012-13 | HOU | 82 | 32 | 44.1 | 33.9 | 78.5 | 0.4 | 2.6 | 3.0 | 6.1 | 2.5 | 1.6 | 2.9 | 0.4 | 13.4 |
2013-14 | HOU | 71 | 29 | 44.6 | 35.8 | 82.3 | 0.5 | 2.2 | 2.6 | 4.1 | 2.3 | 1.0 | 2.5 | 0.4 | 12.5 |
2014-15 | LAL | 74 | 26 | 42.4 | 36.9 | 79.5 | 0.4 | 2.3 | 2.7 | 4.6 | 2.6 | 1.1 | 2.2 | 0.4 | 11.2 |
2015-16 | CHA | 78 | 26 | 41.2 | 33.6 | 81.5 | 0.5 | 2.7 | 3.2 | 3.0 | 2.1 | 0.7 | 1.9 | 0.5 | 11.7 |
2016-17 | BRK | 36 | 25 | 43.8 | 37.2 | 81.6 | 0.3 | 3.4 | 3.8 | 5.1 | 2.2 | 1.2 | 2.4 | 0.4 | 14.5 |
2017-18 | BRK | 1 | 25 | 41.7 | 50.0 | 100.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 4.0 | 3.0 | 0.0 | 3.0 | 0.0 | 18.0 |
2018-19 * | All Teams | 74 | 19 | 44.0 | 29.4 | 83.8 | 0.3 | 2.1 | 2.4 | 3.1 | 2.0 | 0.6 | 1.7 | 0.2 | 9.6 |
2018-19 * | ATL | 51 | 20 | 46.6 | 33.3 | 84.5 | 0.3 | 2.0 | 2.3 | 3.6 | 1.9 | 0.8 | 1.9 | 0.1 | 10.7 |
2018-19 * | TOR | 23 | 19 | 37.4 | 20.0 | 81.0 | 0.3 | 2.4 | 2.6 | 2.2 | 2.1 | 0.4 | 1.1 | 0.3 | 7.0 |
Total | 480 | 26 | 43.3 | 34.2 | 80.9 | 0.4 | 2.4 | 2.8 | 4.3 | 2.2 | 1.1 | 2.3 | 0.4 | 11.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.