Avant et après chaque Game 2, Steve Kerr répète toujours la même chose. « Si le Game 1 est trop facile, le Game 2 est terrible parce que le naturel reprend le dessus et vous avez tendance à vous relâcher. Et je pense que c’est ce qui s’est passé ce soir. »
Après une première mi-temps au ralenti et remplie de balles perdues, les Warriors sont rentrés aux vestiaires à -15 face à des Blazers rigoureux et beaucoup plus agressifs. Si Stephen Curry était le seul à tirer son épingle du jeu en attaque, Draymond Green en faisait de même de l’autre côté du terrain, avec quatre contres pour se racheter de ses trois ballons perdus.
À force de compenser les erreurs de ses coéquipiers, il comptait cependant trois fautes à la mi-temps. Mais l’intérieur ne sait toutefois pas jouer autrement que de façon agressive et c’est notamment son énergie débordante en début de troisième quart-temps qui a permis aux Warriors de limiter les Blazers à six points marqués lors des sept premières minutes de cette période pour revenir à hauteur des joueurs de l’Oregon et relancer la rencontre.
Agressif malgré ses cinq fautes
Avec cinq fautes et plus de sept minutes à jouer, Draymond Green a réussi l’exploit de continuer à jouer avec la même intensité jusqu’à la fin du match. Pour l’intéressé, il s’agissait simplement de défendre intelligemment.
« Si je suis le terrain et que je joue de façon timorée, mieux vaut que j’aille m’assoir sur le banc. Quand vous êtes sur le terrain, vous devez donner tout ce que vous avez, » explique-t-il. « Je suis agressif en défense et je ne peux pas jouer différemment car tous mes coéquipiers s’attendent à ce que je joue de cette façon. Donc il fallait que je continue tout en essayant de ne pas chercher l’interception. Et si je bouge mes pieds et que je reste rigoureux avec mes bras alors je peux en accepter les conséquences. »
Autant dire que sans Draymond Green, les Warriors, menés de huit points à quatre minutes de la fin du match, n’auraient pas pu terminer le match sur un 14-3 pour réaliser un hold-up qui les place à deux victoires d’une cinquième Finals consécutive.
Impliqué dans 10 des 14 derniers points
Lors de ses dernières minutes, Draymond Green a été exceptionnel en défense. Omniprésent en deuxième rideau pour protéger le cercle et gober des rebonds mais également rigoureux face à Damian Lillard et CJ McCollum pour contester leurs tirs sans faire de faute. Avec la défense des Blazers plus agressive sur pick & roll, il a également repris son rôle de soupape de sécurité pour Stephen Curry et de plaque tournante pour l’attaque des Dubs, agressant le cercle et prenant systématiquement la bonne décision pour finir en lay-up ou pour envoyer Kevon Looney et Andre Iguodala au dunk. Au total, il a ainsi été impliqué sur 10 des 14 derniers points de son équipe !
Après le match, Terry Stotts, comme Damian Lillard, ne tarissaient pas d’éloges sur la prestation de leur adversaire, mettant en avant son incroyable intelligence de jeu.
« Quand vous avez Steph et Klay qui courent dans tous les sens, vous ne voulez pas leur donner de tirs ouverts, » décrit Damian Lillard. « On doit faire un choix et il en a tiré profit. Une fois qu’il a la balle sur le pick-and-roll, quelqu’un doit venir aider et il prend toujours la bonne décision. Son expérience parle pour lui. »
Un expert pour créer et profiter du surnombre
Connaissant sa volonté de faire la passe, la défense de Portland a toutefois pu contenir Draymond Green en première mi-temps en restant sur le deuxième intérieur. Il a fallu l’intervention de Steve Kerr pour suggérer à son poulain de chercher son tir pour obliger la défense à sortir sur lui.
« Au début du match, après chaque pick & roll, je cherchais le lob. À chaque fois ! » concède Draymond reen. « Et puis le coach m’a dit : ‘Tu sais, ils coupent le alley-oop donc tu peux sûrement aller jusqu’au cercle. » Et c’est à partir du moment où j’ai changé d’état d’esprit, en faisant croire à la défense que j’allais attaquer le cercle, que j’ai pu les forcer à faire un choix. »
Draymond Green, qui est devenu un expert au fil des années dans l’art de provoquer et jouer le surnombre, explique que pour lui, il s’agit simplement de lire la défense et de réagir en conséquence.
« J’essaie juste de prendre ce que la défense me donne, tout en sachant qu’ils doivent rester sur Steph et que le défenseur qui est sur Klay ne peut pas venir aider non plus. Donc on a vraiment un trois contre deux et il me faut juste prendre la bonne décision, » résume-t-il. « Pour un passeur, c’est le paradis et c’est un rôle que j’adore ! »
Propos recueillis à Oakland.