Il y a des tas de choses à observer dans cette série entre Golden State et Houston, au-delà des polémiques sur l’arbitrage, le niveau technique et tactique étant particulièrement élevé, tant du côté californien que du côté texan.
Avec l’aide de Jordan Sperber, le coordinateur vidéo de l’université de New Mexico, l’excellente chaîne Thinking Basketball a ainsi mis en avant les différences philosophiques entre les deux équipes. Elle explique ainsi que pour créer des avantages en attaque, il y a trois méthodes principales : soit faire bouger le ballon, soit faire bouger les joueurs, soit écarter le terrain.
Le mouvement pour Golden State, l’isolation pour Houston
Les Warriors et les Rockets excellent chacun dans une de ces méthodes. Pour Golden State, c’est le mouvement des joueurs, l’équipe étant celle qui marque le plus (et de très, très loin) après des écrans ou des coupes.
Houston a de son côté poussé à l’extrême la volonté d’écarter le terrain, avec pour but de provoquer un maximum d’isolations pour James Harden, notamment. Les Texans sont donc l’équipe qui joue le plus de situations de un-contre-un de la ligue, et là aussi de très loin, mais ils sont aussi l’équipe qui est le plus efficace dans ce type de situation !
Et face à Golden State, qui « switche » beaucoup et qui possède d’excellents défenseurs (Klay Thompson, Andre Iguodala, Draymond Green…), le but de Houston est donc de créer des duels favorables de James Harden… face à Stephen Curry. Le meneur est en effet généralement le défenseur le plus faible que le barbu texan peut attaquer. Ce dernier affiche ainsi une très bonne efficacité offensive face au double MVP, sans compter que ça fait prendre des fautes à son adversaire.
Lors de la dernière finale de conférence, Houston avait ainsi continuellement cherché à provoquer des changements défensifs pour permettre à James Harden d’attaquer Stephen Curry. Le meneur de Golden State avait ainsi été forcé de défendre sur 17% des attaques de James Harden (87 sur 518). Sauf que lors des deux premiers matchs de cette série, le Warrior n’a défendu que 7% des attaques de James Harden (10 sur 144) et ce n’est pas uniquement parce qu’Andre Iguodala est présent.
Houston veut attaquer Stephen Curry… qui se cache au maximum
En effet, comme le montre le toujours très bon Daniel Kawashima dans sa dernière vidéo sur la défense des Warriors, l’équipe de Steve Kerr a visiblement encore affiné son système de pré-switch, qui sont des « switchs » défensifs sur des joueurs qui vont poser des écrans pour justement provoquer des changements et des duels avantageux.
C’est un jeu du chat et de la souris, avec des Rockets qui veulent forcer Stephen Curry à défendre sur James Harden, et le meneur des Warriors qui se cache pour ne pas offrir un tel avantage.
On le voit particulièrement bien sur cette action, où Stephen Curry change cinq fois d’attaquant pour ne pas être attaqué par James Harden. Houston passe ainsi toute la possession à tenter d’obtenir ce duel avantageux en isolation, qui n’arrive pas, et l’arrière doit finalement prendre un stepback à 3-points. Même si ça rentre, c’est le shoot que Golden State voulait.