Joel Embiid a carburé au plaisir

De l’ombre à la lumière, Joel Embiid vient d’enchaîner sa plus discrète prestation dans le Game 2 à Toronto (12 points) et le match le plus impressionnant de sa carrière en playoffs avec 33 points, 10 rebonds, 3 passes décisives et 5 contres.

Alors qu’on attendait un joueur plus patient, plus prompt à partager le ballon, Joel Embiid a finalement montré son meilleur visage : incisif, agressif, le tout sans forcer et en étant bien sûr exubérant ! On l’a senti monter en puissance au fil du match, et à l’arrivée, c’est une démonstration de force que le Camerounais a livré dans la large victoire de Philly.

« Si je suis ouvert, mes coéquipiers me trouveront et inversement », a-t-il déclaré après le match au sujet de ce retournement de situation en l’espace de 72 heures. « Donc je ne suis pas plus inquiet que ça pour eux, ce qui me préoccupe, c’est l’équipe. Vous savez, notre façon de coexister, de jouer ensemble sur le terrain ».

« J’ai besoin de ça »

La manière a aussi été au rendez-vous, avec de l’adresse extérieure, des contres dévastateurs, un petit « windmill » en fin de match qui a fait rugir de plaisir le Wells Fargo Center…

Suffisant pour faire ressortir ce côté chambreur qui fait aussi partie intégrante de son jeu. En plus de tirer tout le monde vers le haut, ses facéties et son « trashtalking » ont le don de ravir le public qui joue alors à fond son rôle de sixième homme.

« Tous ceux qui me connaissent savent que j’ai besoin de ça. Quand je m’amuse, mon jeu change, tout simplement. Je me suis toujours dit que si je ne souris pas pendant une rencontre, c’est que je fais un mauvais match ou que je ne suis pas dedans. Donc je sais que pour bien jouer, je dois m’amuser sur le terrain. En même temps, je dois jouer mon jeu, mais cet aspect théâtral doit rentrer en ligne de compte pour moi. Et le jeu est plus sympa comme ça. On prend tous du plaisir en tant qu’équipe. On peut le voir, ça élève le niveau de jeu de mes coéquipiers et comme ça on fait tous du bon boulot ».

Le résultat a été édifiant : jamais Joel Embiid n’avait jamais autant dominé Marc Gasol puisqu’il a scoré 24 de ses 33 points face à l’Espagnol à 6/12 au tir dont 3/3 à 3-points et 9/9 aux lancers, alors qu’il avait cumulé un vilain 2/11 contre le pivot des Raptors lors des deux matchs précédents.

« Je ne me concentre pas vraiment sur lui. C’est un grand joueur, j’ai beaucoup de respect pour lui, mais c’est un jeu d’équipe ».

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.