Au tour du Jazz de coller une fessée aux Spurs : +34 !

Il faut se pincer pour le croire. Sur le parquet du Jazz, les Spurs ont perdu leur troisième rencontre en quatre sorties avec un écart de 30 points ou plus… La faute, cette nuit, à des hommes de l’Utah totalement déchaînés en attaque (139-105) et sans doute inspirés par le retour au pays de Kyle Korver (15 points). Son adresse de loin a été contagieuse puisque Ricky Rubio, Donovan Mitchell et les autres ont établi un nouveau record de franchise derrière l’arc (20 sur 33 !). Et comme Rudy Gobert (18 pts, 10 rbds, 4 pds et 3 cts) a également régné sous le cercle, San Antonio n’a pas existé.

On pensait pourtant que leur victoire sur Portland, après les deux roustes reçues contre Minnesota et Houston, avait remis les Spurs sur le droit chemin. On s’était trompé. Car ce soir, on retrouve les Texans « embarrassés et découragés » qu’avait décrit il y a quelques jours, Patty Mills. Ceux-là font illusion quelques minutes seulement avant d’être rapidement dépassés par le rythme imposé par l’équipe adverse. Beaucoup trop mous sur le repli défensif, alors qu’ils ne jouent pas vraiment le rebond offensif, et pas assez durs pour défendre le « pick-and-roll » impliquant Gobert, les Spurs prennent l’eau en défense.

Les titulaires texans rapidement rappelés sur le banc

L’écart se creuse naturellement car leur attaque ne suit pas celle du Jazz. Aldridge et DeRozan alimentent le marque dans leur périmètre, à mi-distance, mais sans jamais vraiment attaquer le cercle, pour provoquer les fautes et obtenir les points faciles sur la ligne. Rudy Gay lui, faute de ballons et de tickets tirs, est transparent. De toute façon, aucun des titulaires n’a vraiment le temps de flamber car Gregg Popovich décide d’envoyer sa « second unit » avant même le milieu du 3e quart-temps…

C’est dire si Utah domine son sujet dans cette partie. Il y a d’ailleurs des signes qui ne trompent pas, comme ce tir à 3-points de Jae Crowder rentré avec la planche à la fin d’une possession mal embarquée. Ou ce faux tir de Joe Ingles, censée être une passe de « alley-oop », qui fait filoche. Plus que ces coups du sort, on retient surtout cette folle adresse de loin du Jazz. Un effet Kyle Korver ? Indéniable. Cinq jours plus tôt, pour le premier match de retour de l’ancien Cavalier, ils avaient déjà planté 18 tirs primés à Charlotte.

L’effet Kyle Korver

Ici, c’est Donovan Mitchell qui se charge de lancer les hostilités. Toujours dans le bon tempo, le sophomore passe sa soirée à varier les tirs lointains avec des « floaters ». Pas comme Korver qui, ovationné par son ancien public devant lequel il rejoue pour la première fois, se concentre lui sur son jardin autour de l’arc. Quant à Joe Ingles et Ricky Rubio, ils sont chargés d’alimenter en bons ballons le monstre Gobert, devant lequel Aldridge est bien démuni. Passes à terre version Ingles ou bien passes lobées pour Rubio, la sanction est la même. Gobert y va parfois avec un peu de violence, dont Bertans peut parler…

Dominateur, le Jazz voit son écart de 20 points du 2e quart-temps continuer de grimper dans les périodes suivantes. L’occasion pour quelques hommes de banc de se montrer : Chimezie Metu, Jakob Poeltl ou encore Derrick White côté Spurs ; Dante Exum et Raul Neto côté Jazz. Quatrième victoire en 6 matches pour Utah (12 victoires-13 défaites) qui rejoue jeudi face aux Rockets. Une double confrontation face aux Lakers attend les Spurs (11 victoires-13 défaites), désormais 14e à l’Ouest…

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.